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Dans la chapelle St.-Laurent un personnage jeune, à la longue chevelure, couronné, debout, couvert d'une armure complète, le casque excepté, et par dessus tout d'un long manteau, tient à la main droite une hampe (probablement d'une lance) au bout de laquelle pend une bannière d'azur à la croix alézée d'argent cantonnée de quatre fleurs de lys d'or. Sur la main gauche il porte un faucon. Ce personnage nimbé nous paraît être St. Louis, ce qu'indique, du reste, la bannière de France.

Sur le même vitrail plusieurs personnages en costume étranger tiennent des zônes ou bandes portant des passages extraits de l'Ecriture Sainte. Tout près d'eux un autre personnage assis, la tête appuyée sur sa main gauche, les yeux fermés et plongé dans une profonde réflexion, tient dans la main droite un objet qui est peut-être le lapidem stanneum de l'Ecriture. Au-dessous on voyait il n'y a pas long-temps encore une branche de compas. Ce personnage est, pensonsnous, Zorobabel. L'inscription Ecce vir oriens nomen ejus peut aussi le faire supposer. Derrière lui s'élève un arbre verdoyant qui est sans doute l'arbre de Jessé.

Le vitrail de la chapelle St.-Jacques a en quelque sorte disparu. Une partie avait été donnée par maître Jean Basire, monnoyer de la ville, comme le porte l'inscription suivante :

MAITRE JEHAN BASIRE MONNOYER DE CESTE VILLE

DE DAMOISELLE MARGUERITE DE CAUMONT SORTI
A LHOUNEUR DE DIEU A DONNÉ CESTE VITRE ICY.

Le jugement de St. Crespin et de St. Crespinien est peint sur la vitre de la chapelle no. 12. — Sur la vitre de la chapelle St.-Simon et St.-Jude ces deux apôtres soutiennent un livre ouvert.....

Nous ne nous livrerons pas quant à présent à une plus ample description, car nous avons parlé trop longuement

déjà pour le cadre qui nous a été tracé. Cependant nous dirons encore qu'au sommet d'une fenêtre du côté droit de l'église, fenêtre sur laquelle on remarque St. Louis, St. Rémi, St. Denis et Ste. Geneviève, il existe un petit vitrail circulaire, représentant l'Annonciation, qui remonte assurément au XIII. siècle et qui doit provenir de l'ancienne église Notre-Dame; il mérite d'être signalé de même que tous ceux dont il a été question et sur lesquels nous appelons l'attention de nos concitoyens et des savants étrangers.

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RAPPORT VERBAL

FAIT

A LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE POUR LA CONSERVATION DES MONUMENTS

DANS LA SÉANCE ADMINISTRATIVE DU 7 DÉCEMBRE 1844,

SUR QUELQUES ANTIQUITÉS DU MIDI DE LA FRANCE;

PAR M. DE CAUMONT,

Directeur de la Société.

MESSIEURS,

Je suis retourné cet été dans le Midi pour assister à la XII. session du Congrès scientifique de France, à Nîmes, et j'ai fait, soit pendant soit après la session, quelques courses archéologiques assez rapides, qui pourtant m'ont donné lieu de recueillir des observations que je vous demande la permission de vous soumettre.

Nimes. Un de mes premiers soins en arrivant à Nîmes, fut de faire visite à M. Pelet, si obligeant, si versé dans l'étude des monuments romains du Midi; il a bien voulu me conduire au château d'Eau antique, découvert quelques jours auparavant dans la rue de Lampron, à peu près au niveau du sol actuel, et m'en expliquer toutes les parties: ce que je vais dire de ce monument peut donc être considéré comme une reproduction fidèle des observations de M. Pelet, dont les

explications et les notes avaient trop de prix pour moi pour n'être pas fidèlement recueillies (1).

Description du château d'Eau antique de Nîmes. Le bassin, découvert dans la rue de Lampron, est circulaire ; pavé d'un glacis composé de chaux vive, de sable fin et de briques concassées, qui le rendent encore aujourd'hui d'une ténacité et d'une consistance égales à celle de la pierre la plus dure: le diamètre en est de 6 mètres, la profondeur

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(1) La vue ci-jointe du bassin antique a été faite d'après un dessin communiqué par M. Pelet, qui a bien voulu également nous communiquer ses notes manuscrites que nous reproduisons icien partie.

de ce bassin est de 1. 40c., il est couronné de larges dalles faisant saillie sur la partie inférieure et formant autour du bassin un marche-pied de 1. 47. de large, garanti autrefois du côté intérieur, par une grille dont on voit encore la rainure et les traces de scellement : ce marche-pied était entouré d'un mur circulaire de 2m. 30°. d'élévation, construit en moellon smillé, recouvert d'un ciment antique de 5o. d'épaisseur, le même qui tapisse l'aqueduc dans toute sa longueur et qui se trouve ici si bien conservé, qu'aux endroits où il n'a pas été enlevé il n'y a pas la moindre gerçure et qu'on ne peut y reconnaître la moindre altération.

La blancheur de ce revêtement est encore relevée par une bordure peinte à fresque dont ce mur était décoré; elle consistait en une bande verte de 30°. de large, surmontée d'une bande rouge de 8c.

Au-dessus du mur d'enceinte, parfaitement nivelé à la hauteur de 2m. 30c., s'élevait une décoration de colonnes isolées d'ordre corinthien couronnées d'une corniche circulaire, extrêmement ornée et d'un beau travail; des bases de colonnes, des fragments de fût, de chapiteaux, d'entablements, tous en pierre, trouvés dans le bassin, ne peuvent laisser de doute sur cette décoration primitive d'un des plus élégants monuments de notre cité la grande quantité de tuiles antiques, trouvées dans la même enceinte, prouve que ces colonnes supportaient une toiture qui couronnait l'édifice. A l'extérieur, le mur en moellons smillés ne suivait pas la courbe intérieure et formait au contraire une espèce de stylobate carré dans lequel se trouvait enfermé le monument circulaire. L'entrée de l'édifice était du côté du nord où l'on retrouve encore la trace du seuil de la porte qui avait 1 TM. 18. de large et la trace des gonds sur lesquels roulait la fermeture. Le mur qui servait d'enceinte au bassin, proprement dit, était percé à la hauteur de 0m. 56c., de dix ouvertures circulaires de 40°. de diamètres, séparées entre elles

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