cathédrale fourniront

des types nombreux et

excellents aux sculp

teurs qui auront à garnir de grandes figures des niches du

XIII. siècle, ou à res

taurer les statues mu

tilées des églises de cette époque.

On nous demande aussi des modèles de fonts baptismaux, ce qui nous fait d'autant plus de plaisir, que MM. les curés ne songeaient, il y a peu de temps encore, qu'à détruire ceux qui existaient pour leur substituer de misérables vases ressemblant assez à des plats à barbe, et trèssouvent à des vases plus ignobles encore et que je n'ose nommer ici. Rien n'est plus facile que de trouver des modèles de fonts baptismaux pour toutes les époques j'en ai figuré

bon nombre dans le 6o.

volume de mon Cours, j'en ai signalé et décrit beaucoup d'autres dans le texte; je peux offrir encore un font que je ne connaissais pas quand j'ai écrit le chapitre de mon Cours qui en traite. Il pourrait n'être que de la fin du XIII®. ou du commencement du XIV. (1).

Si l'on rétablit l'ameublement des églises dans le style du

moyen-âge, il ne faudra pas s'arrêter aux autels, il faudra que les chandeliers, les croix, les ostensoirs, le costume des statues et tout ce qui tient au culte soit dans le style de l'époque à laquelle appartiendra l'église.

Déjà des compositions fort élégantes ont été faites, et pour

(1) Ce font nous a été signalé par M. Bouet, membre de la Société française; il se trouve dans le département de l'Eure.

ADRESSÉES AU DIRECT. DE LA SOCIÉTÉ FRANÇse. 57 peu que l'on continue, l'art du XIII. siècle renaîtra tout entier chez nous d'ici à quelques années: à Evron, M. Tournesac a formé des ouvriers sculpteurs qui déjà se distinguent par leurs productions: ailleurs des ouvriers habiles s'exercent, et leurs ouvrages vont être exportés dans plusieurs dépar

tements.

Quelques confessionaux ont déjà été faits dans le style ogival; nous en avons vu à Coutances et dans d'autres églises comme ce tribunal de la pénitence se compose de trois compartiments dont un central est destiné au prêtre, rien ne sera plus facile que de prendre dans les arcades de l'époque, surmontées de frontons et de crochets, les trois arcatures qui encadreront les trois niches des confessionaux : il suffira de s'attacher à une époque pour trouver des modèles très-convenables dans les monuments d'architecture.

Ainsi, je le répète en terminant: tout doit être imité des monuments à dates certaines qui existent en si grand nombre encore au lieu de faire comme la plupart des artistes, un amalgame des détails architectoniques de diverses époques de la période ogivale, il faut éviter soigneusement ces macédoines toujours contraires à l'ordre naturel des faits, lors même qu'elles offriraient un aspect gracieux. C'est en s'attachant scrupuleusement à l'étude des formes caractéristiques d'une même époque et en cherchant à les reproduire avec le plus de fidélité possible, qu'on parviendra à bien faire.

Beaucoup de curés veulent replacer des vitraux peints dans leurs églises, nous leur avons indiqué les meilleures fabriques et les artistes les plus habiles en ce genre, tant à Paris qu'à Clermont, au Mans et ailleurs : nous croyons devoir recommander à MM. les curés de ne pas s'adresser à certains vitriers qui établissent des mosaïques transparentes, de l'effet le plus détestable, et qui n'ont aucune idée de l'art : tout leur talent consiste à couper des verres de couleur de diffé

rentes formes et souvent de nuances disparates et désagréables, et à les fixer tant bien que mal dans des châssis de plomb. Il faudra tôt ou tard se débarrasser de ces vitres, et il eût bien mieux valu se moins presser que de faire de si mauvaise besogne.

Aujourd'hui que la fabrication des vitraux a fait de si grands progrès, il faut que le style des vitres peintes soit en harmonie avec celui des édifices dans lesquels elles sont placées.

Nous avons aussi à nous élever contre la destruction des pavés anciens des églises on fait disparaître chaque jour des pierres tombales à effigies gravées au trait, au lieu de les laisser au milieu des pavés nouveaux : c'est un très-grand mal; et quand on vient nous demander d'approuver les pavés carrés noirs et blancs pour les églises, nous nous récrions contre les partisans de ce système qui détermine l'anéantissement des pavages anciens et la violation des tombes les plus curieuses et les plus respectables. Il faut, quand il y a nécessité de repaver les églises, soigneusement ménager les pierres tombales et remplacer les pierres usées par des pierres de même nature et de même dimension.

Nous pensons qu'il y a une réforme à faire dans les types adoptés pour les tombeaux de cimetière, et nous avons déjà plusieurs fois approuvé l'érection de clochetons à pyramides élancées, soit dans le style du XIII., soit dans celui du XVo. Nous avons vu avec plaisir que cette forme vient d'être adoptée pour le tombeau de M. Le Gonidec, auteur de travaux importants sur l'idiôme breton : nous donnerons plus tard quelques spécimens de tombeaux quand nous répondrons à d'autres questions qui nous ont encore été adressées.

DE CAUMONT.

ROUES SYMBOLIQUES

DE N.-D. D'AMIENS & DE S.-ETIENNE DE BEAUVAIS;

PAR MM. JOURDAIN ET DUVAL,

Membres de la Société française.

De toutes les parties extérieures des grandes églises du moyen-âge qui présentaient une surface vide de quelque étendue, il en est peu que le génie religieux de nos pères ne se soit attaché à vivifier par la sculpture, semant largement dans ces vastes champs de pierre les mystères de notre foi et les légendes de nos saints. Une chose qui n'est pas moins remarquable, c'est l'habileté des artistes de ce temps à tirer parti de l'espace qu'ils avaient la tâche de peupler de groupes sacrés, de sorte que les portions diverses des façades, des portiques, des tours, des contreforts et des absides sembleraient plutôt avoir été mesurés et dessinés pour la sculpture, que la sculpture taillée et modelée pour elles. Ne dirait-on pas que les fronts et les latéraux des porches se dressent exprès pour recevoir les statues colossales; que les tympans s'élargissent en bas pour montrer les morts qui ressuscitent par tout le monde, qu'ils s'élèvent et se ferment au sommet pour abriter le juge des humains; que les voussures se déploient en longues et minces banderolles pour donner place aux hiérarchies célestes ?