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mètres de côté, et 3 mètres à peu près d'élévation, enfoncée en terre de 1 mètre. Cette pièce était entourée de murs recouverts d'un enduit très-poli, figurant des panneaux fond noir, séparés par des intervalles rouges; les uns et les autres décorés d'oiseaux, de feuillages et d'ornements de diverses couleurs, et encadrés par des lignes disposées avec goût. En bas régnait comme un lambris d'appui, présentant aussi différents ornements comme des plantes, des palmes, etc., peints en couleurs sombres sur un fond blanc ou gris clair. Ce tombeau paraissait avoir été formé, à sa partie supérieure, au moyen d'un solivage détruit par le temps, et qui en se pourrissant avait permis aux terres de la partie supérieure du sol de combler entièrement la cavité. M. des Méloizes, inspecteur des forêts à Issoudun, a fait déblayer ce tombeau dans lequel on a trouvé une foule d'objets intéressants, soit en métal, soit en terre. Les fouilles ont mis au jour 50 à 60 grandes amphores malheureusement brisées pour la plupart, une meule à bras, des fragments de vases en cuivre, dont quelques-uns ornés de curieuses ciselures, d'autres plus simples, mais de très-grandes dimensions; des débris de fers de lances et d'outils en fer, ainsi qu'une masse considérable de cercles et d'autres objets du même métal ayant été appliqués à des pièces de bois dont on pouvait reconnaître les vestiges. Parmi les objets que renfermait ce tombeau, les plus curieux, sans contredit, étaient des masques en bronze, non des masques scéniques, mais des reproductions d'empreintes prises sur nature ayant des ouvertures aux yeux, de même que les masques qui servent aujourd'hui dans les déguisements. Au milieu de tous ces débris gisait un squelette ayant au doigt une bague en or dont le chaton n'a pas été retrouvé.

Cette bague est du reste le seul objet de métal précieux que renfermait la sépulture. Aucune médaille, non plus, n'a été rencontrée, en sorte qu'il est bien difficile de pré

ciser l'époque à laquelle on peut faire remonter la construction. Le mélange des objets d'origine ou de forme romaine, avec ceux d'une civilisation moins avancée, complique la difficulté. Toutefois le caractère des peintures, les personnages mythologiques qu'elles représentent, la similitude des ornements peints sur les murs, avec ceux que l'on rencontre à Pompéï, ces diverses indices me portent à croire que le tombeau découvert à Neuvy-Paillaux (c'est le nom de la commune où il est situé) a été construit au Ier. ou au II. siècle de l'ère chrétienne.

Tous les objets provenant des fouilles ont été précieusement recueillis par M. des Méloizes, et il serait à désirer que toutes les fouilles de ce genre pussent être faites avec autant de soin qu'il en a apporté à diriger celle-ci. — Je me suis trouvé sur les lieux à cette époque et je me suis principalement attaché à dessiner les ornements peints sur les murs, comme étant ceux dont la conservation était le plus difficile. Au surplus, cette découverte a été l'objet d'une curieuse notice, due à la plume de M. de Linetière, beaupère de M. des Méloizes. Cette notice, accompagnée de nombreuses planches, doit paraître très-incessamment à Châteauroux, chez M. Migné, l'éditeur des Esquisses pittoresques sur le département de l'Indre.

Le Conseil s'est ensuite transporté chez M. de Merval pour examiner le modèle qu'il a sculpté d'une statue pédestre de Guillaume-le-Conquérant le duc a la jacque de maille, la cote d'armes et le manteau ducal, la tête recouverte du capuchon maillé porte en outre une couronne. L'attitude est noble et fière, le sculpteur a supposé le prince prêt à faire une allocution à ses barons, et au moment où il tire son épée du fourreau. Le conseil a trouvé le modèle très-satisfaisant et a prié M. de Merval de le faire voir de nouveau à la réunion générale du 17 mai.

Une épreuve sera prochainement adressée à la ville de Falaise.

Le Secrétaire,

ARTH,

Inspecteur du Bas-Rhin.

Réunions administratives de la Société française. -Depuis les séances générales tenues à Nîmes, le Conseil administratif de la Société française n'est pas resté oisif, il a expédié bon nombre d'affaires, voté des fonds pour des réparations urgentes, pris divers arrêtés, nommé des membres et des inspecteurs de département. Les procès-verbaux de ces réunions seraient trop longs pour être insérés dans le Bulletin. Voici les nominations faites depuis le mois de décembre.

Ont été nommés membres :

MM. DUC DE LUYNES, membre de l'Institut, à Paris;
Ct. LE MAROIS, ancien député, à Paris;

C. DE CARAMAN, propriétaire, à Anet (Eure-et-
Loir);

Mgr. GOUSSET, archevêque de Reims;

Raoul DE FRÉMINVILLE, membre de plusieurs Sociétés savantes, à St.-Brieux;

Léon ALEGRE, id., à Bagnols (Gard);

BARTHÉLEMY, architecte, à Rouen ;

L'abbé JOURDAIN, à Amiens;

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HEUDELINE, vicaire de Villers-Bocage;

TILLEUL, membre de plusieurs Sociétés savantes, à

Dreux;

GUILLEMOT fils aîné, à La Rochelle;

LE CROCQ, professeur au collége royal de La Rochelle;

MM.

PEYRE, membre du conseil général du Rhône, à

Villefranche ;

LIMAL, maire de Saintes ;

DEMAGNY, maire de Rapilly (Calvados);

BRISSON, secrétaire en chef de la mairie, à La
Rochelle;

BORDEAUX, licencié en droit, à Caen.

Ont été proclamés :

M. Antoine PASSY, inspecteur-divisionnaire ;

M. Louis DE CISSEY, inspecteur des monuments de
Saône-et-Loire;

M. BAVELAER, architecte, inspecteur des monuments du
Haut-Rhin;

M. Théodore NAU, architecte, inspecteur des monuments
de la Loire-Inférieure ;

M. DEST.-GERMAIN, inspecteur des monuments de l'Eure;
M. L'abbé CROSNIER, inspecteur des monuments de la

Nièvre ;

M. VEROLLES, architecte, à Caen, a été nommé membre du Conseil.

Ont été nommés membres étrangers :

MM. STAPLETON, à Londres;

BUCKLAND, à Oxford.

Des mémoires importants ont été reçus, plusieurs seront publiés dans le Bulletin ou adressés, s'il y a lieu, à l'Institut des provinces, pour sa collection de volumes in-4°. Voici l'indication de quelques-unes des notices ou des rapports qui ont été reçus et ne pourront vraisemblablement être imprimés malgré leur intérêt :

1. Discussion sur l'église d'Audrieu dont la Société a précédemment réclamé le classement, et qui a été décrite et

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