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Mort de M. Chifflet

Le 25 mars est mort, à Saint-Loup de Bayeux, M. Louis Chifflet, artiste peintre et archéologue. Membre de la Société des Beaux-Arts de Caen, M. Chifflet avait été chargé de très importants travaux de décoration dans plusieurs églises de notre région. Nous ne saurions oublier la part qu'il prit, lorsqu'il était encore attaché à la maison de MM. Francis et Aimé Jacquier, à la découverte et à la restauration des peintures murales de l'église de Vaucelles. Plus tard il reproduisit, grandeur d'exécution, sur un panneau qui fut justement remarqué, les fresques de Saint-Sauveur de Caen représentant saint Augustin et saint Ambroise. C'est encore M. Chifflet qui, il y a quelques années, appela le premier l'attention sur les peintures si curieuses de l'église de Bénouville.

M. Chifffet était âgé de 45 ans.

*

SÉANCE PUBLIQUE

DU 17 DÉCEMBRE 1896

Présidence de M. Édouard CORROYER,

Membre de l'Institut

Le jeudi 17 décembre 1896, à 3 heures de l'après-midi, les membres de la Société des Antiquaires de Normandie se sont réunis dans la grande salle de l'École de droit, sous la présidence de leur directeur, M. Édouard Corroyer, membre de l'Institut.

Avaient pris place au bureau, aux côtés de M. le Directeur M. Richard Dubourg, président de la Société; M. le Premier Président; Mgr Hugonin, évêque de Bayeux et Lisieux; M. Bruno-Lacombe, procureur général; M. de Longuemare, vice-président; M. l'abbé Goudier, vicaire général; M. de Formigny de la Londe, ancien président de la Compagnie; M. Émile Travers, bibliothécaire archiviste; M. E. de Beaurepaire, secrétaire.

M. le Préfet et M. le Général avaient exprimé leurs regrets de ne pouvoir assister à la séance.

Sur l'estrade, on remarquait la plupart des membres de la Société.

Le public occupait les gradins de la salle; des chaises avaient été réservées auprès de l'estrade pour les dames; comme d'habitude, la tribune avait été mise à la disposition d'une délégation des élèves du Lycée.

Le programme était ainsi composé :

Discours d'ouverture, par M. E. Corroyer, membre de l'Institut, directeur;

Rapport sur les travaux de l'année, par M. E. de Beaurepaire, secrétaire;

Les sculptures de l'église de Campigny, par M. Georges Villers;

Recherches sur le nom de l'auteur d'un tableau du musée d'Avranches, par M. Charles de Beaurepaire, membre correspondant de l'Institut;

L'archéologie au théâtre, par M. Émile Travers.

Toutes ces lectures ont eu lieu dans l'ordre indiqué au programme et ont été très favorablement accueillies. Nous les reproduisons ci-dessous à l'exception du mémoire sur l'Archéologie au théâtre, dont le texte ne nous a pas encore été remis par M. Travers.

DISCOURS DE M. ÉDOUARD CORROYER

MONSEIGNEUR,

MESDAMES,

MESSIEURS,

MES CHERS CONFRÈRES,

Avant d'aborder les sujets dont je désire vous entretenir, permettez-moi d'acquitter la dette de reconnaissance que j'ai contractée envers notre Société des Antiquaires de Normandie, personnifiée par notre digne président, par notre érudit et vigilant secrétaire et les membres du Bureau qui ont si bien maintenu les traditions de notre Compagnie.

Je veux vous remercier, mes chers confrères, pour le grand honneur que vous m'avez fait en m'attribuant la dignité de directeur de notre Société des Antiquaires de Normandie pour 1896.

C'est un honneur dont je sens tout le prix, non seulement par la satisfaction profonde que j'ai éprouvée en recevant l'expression de vos bienveillants suffrages, mais encore en songeant aux savants

qui m'ont précédé et dont vous avez tenu à reconnaître les grands mérites scientifiques parl'hommage que vous leur avez rendu en les appelant au Directorat suprême.

Je veux vous remercier très particulièrement parce que vous m'avez fait connaitre la douceur de vos sympathies. Elles ont effacé l'amertume des luttes de la vie, comme un vif rayon de soleil dissipe les nuées orageuses et fait oublier leurs menaces.

Parler devant vous, mes chers confrères, d'architecture, et aussi d'archéologie, me semble tout naturel; c'est d'ailleurs rendre un juste tribut d'éloges à ceux qui m'ont précédé, car l'étude de cette science admirable a été souvent l'objectif de ceux de nos anciens qui se sont illustrés par leurs travaux d'Archéologie monumentale. Parmi les plus connus de nos confrères, il est juste de citer M. de Gerville, un des fondateurs de notre Société des Antiquaires de Normandie, qui eut l'honneur d'être l'auteur d'une proposition ayant pour objet de désigner une des périodes les plus intéressantes de l'histoire de l'architecture, idée ingénieuse qui a fait le tour du Monde..... savant.

Par respect pour les travaux de nos savants, il faut citer et louer la dénomination: architecture romane

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