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où seraient réunis, en outre de collections déjà formées, des fragments architectoniques provenant d'anciens édifices religieux ou civils et représentant une réelle valeur au point de vue de l'art; Que l'ancienne église Saint-Gilles, devenue libre et demeurant à la disposition complète de la ville, se prèterait facilement et à peu de frais à l'organisation d'un musée, grâce à sa disposition et à son bon état intérieur ;

Qu'enfin cette affectation assurerait la conservation d'un monument intéressant,

Emet le vœu que la municipalité et l'administration des hospices civils de la ville de Caen accueillent favorablement la demande de M. le curé de Saint-Gilles.

Fait et délibéré à Caen, le 6 novembre 1896. »

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1896.

Présidence de M. DUBOURG, président.

Après l'adoption du procès-verbal de la dernière séance, le secrétaire donne lecture d'une circulaire ministérielle en date du 1er décembre, relative au congrès de la Sorbonne.

Sont délégués pour représenter la Société :

1° M. Tony Genty; 2° M. Fernand Engerand, qui se propose de lire un travail sur le portrait de Guillaume le Conquérant.

Parmi les ouvrages offerts à la Société, il y a lieu de signaler le dernier fascicule de la Revue catholique de Normandie, dont presque tous les articles, sans exception, intéressent la ville de Caen. Nous indiquerons notamment la correspondance de D. Huet et du P. Martin, par M. Gasté; l'analyse du Caen illustré, par M. Travers; la notice sur M. Carel, par M. de Longuemare.

M. de Beaurepaire donne lecture de deux lettres de M. Corroyer, desquelles il résulte que M. le directeur propose pour la tenue de la séance publique la date du 17 décembre.

Cette proposition est acceptée; en conséquence, la séance est fixée au jeudi 17 de ce mois.

Le secrétaire dépose sur le bureau le texte des statuts de la Charité de la Passion à Vire, et une note de M. Charles de Beaurepaire sur le château de Fontaine-Étoupefour. Cette note est accompagnée de deux dessins du peintre Marc Restout, donnant au vrai le portrait de cette construction impor

tante.

Il sera donné lecture des statuts de la confrérie de la Passion et de la note sur le château de Fontaine-Étoupefour à une prochaine séance.

Le secrétaire fait ensuite passer sous les yeux de ses confrères des aquarelles exécutées avec le

soin le plus consciencieux par M. Vasnier et représentant les peintures murales, malheureusement fort détériorées, de l'église de Benouville.

Des remerciements et des félicitations seront adressés à M. Vasnier.

La séance est terminée par la lecture d'un rapport de M. Drouet.

M. Raulin fait connaître qu'une nouvelle inscription funéraire vient d'être découverte sur le mur de l'ancien cimetière Saint-Pierre. M. Raulin donne le texte de cette inscription et complète sa communication par de curieux détails sur le cimetière de Saint-Pierre et sur les inhumations dans l'intérieur de l'église.

LE MANOIR DE QUILLY

Par M. Albert PELLERIN

Notre vénéré maitre, M. de Caumont, a, sous un titre humoristique, « Allons à Falaise, par Laize, Bretteville-sur-Laize, et la vallée de la Laize », publié jadis une intéressante brochure sur l'une des plus jolies vallées qui débouchent dans celle de l'Orne aux environs de Caen. Non moins curieuse pour le géologue que pour son frère puiné, l'antiquaire, elle offre à ce dernier, en même temps qu'à l'artiste, plusieurs monuments remarquables parmi lesquels notre savant fondateur place, avec juste raison, le château de Quilly (1).

C'est sur cet antique manoir que je veux appeler toute l'attention de notre société !..... Une ruine !...

(1) Il en a donné des vues et des dessins de détails dans la brochure précitée, dans sa Statistique monumentale, dans son Abécédaire d'archéologie, etc., etc. Voir aussi notre brochure Quilly et ses seigneurs, et la magnifique vue publiée dans la Normandie monumentale (Lemâle, le Havre, 1895), avec une intéressante notice de notre savant collègue, M. Ch. Hettier.

dira-t-on? Soit; mais une ruine qui renferme des trésors avec des bâtiments de tous les âges, des appartements de la renaissance, encore décorés dans le goût des contemporains du sire de Gouberville. Leur étude est le complément obligé de celle du journal inestimable où le vieux forestier du Cotentin consignait les détails de sa vie. Dans un intérieur, aujourd'hui peut-être unique, nous y retrouvons le XVIe siècle, non pas tel que nous le voyons dans les palais royaux, mais tel qu'il décorait les logis des seigneurs de moyenne fortune.

Que mes collègues veuillent bien m'y accepter pour guide! Si je suis parmi eux le moins autorisé pour une semblable tàche, je puis m'offrir comme un enfant du pays dont le manoir seigneurial a fait le charme et l'étude de toute la vie.

Nous prendrons, en rève, le tramway qui doit bientôt, depuis quarante ans déjà, réaliser le titre de M. de Caumont et nous mener à Falaise par la vallée de la Laize. Aussi bien, il sera fait demain, nous dit-on. L'affaire est dans le sac. Il n'y a plus qu'une douzaine de bureaux à franchir, à raison de six mois ou un an par bureau!...

D'ici là, ses futurs riverains vivront d'espérances, boiront l'eau de leur Laize, si la ville de Caen leur en laisse, et paieront des impôts pour les chemins de fer..... des autres (V. la note in fine).

Nous descendons à la première station, qui sera précisément à la porte de l'ancien parc de Quilly.

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