Page images
PDF
EPUB

BERCEAU DE LA FAMILLE DUPUYTREN

Tous les biographes du baron Guillaume Dupuytrem, né à Pierrebuffière en 1777 et mort à Paris en 1835, donnent le nom de son père, Jean-Baptiste Dupuytrem, avocat au parlement, et de sa mère, Marguerite Faure; un d'eux dit aussi que son grand père était chirurgien à Pierrebuffière.

C'est tout ce que l'on sait de ses ancêtres; et je ne crois pas que personne ait poussé plus loin les recherches généalogiques sur cette famille qui est toute limousine.

Quelques contrats et quelques pièces d'un procès devant la justice d'Aixe m'ont permis d'allonger d'un siècle la suite des ascendants de notre compatriote, membre de l'Institut et le premier chirurgien du roi Charles X.

Remarquons d'abord que le berceau de cette famille est le lieu du Puytrem, dans l'ancienne paroisse de Saint-Martinet. Il est situé sur une hauteur, comme son nom l'indique, entre les deux branches de la petite rivière l'Aixette, et à égale distance de Burgnac et de Meilhac. Il fait partie de cette dernière commune depuis la nouvelle division géographique qui a supprimé la paroisse de Saint-Martinet.

C'est dans ces deux paroisses, maintenant communes de Meilhac et de Burgnac, que je trouve des membres de la famille Dupuytrem dès la fin du xve siècle. Ils y sont propriétaires de maisons, de terres assez considérables.

Messire Gérald du Puytrem était curé de Meilhac le 5 avril 1505. N..... du Puytrem avait épousé dame Louise-Gabrielle Berny, qui fut marraine de la cloche de Burgnac en 1662.

Le plus ancien Dupuytrem qui soit nommé dans les contrats que je possède et qui vivait à la fin du xvi° siècle, avait au moins deux fils Thomas Dupuytrem, qui a continué la descendance, et Isaac Dupuytrem, prêtre, prieur de Fargeas. Quoique ce dernier nom

soit très lisiblement écrit, il faut probablement lire Forgeas, au lieu de Fargeas; un petit prieuré de ce nom existait dans la paroisse de Saint-Basile, pendant que je n'en connais pas du nom de Fargeas. Lorsque ce prieur mourut, vers 1695, il fit héritière sal nièce Pétronille Dupuytrem.

L'aîné, Thomas Dupuytrem, laissa au moins trois enfants : 1° Pierre Dupuytrem, sieur de Leyssard, qui suit;

2o Isaac Dupuytrem, sieur du Masfaure;

3o Pétronille Dupuytrem, qui, étant majeure et jouissant de tous les droits de son père et de sa mère, se maria le 16 septembre 1692, avec Pierre Sègue, notaire et procureur en la juridiction d'Aixe. Elle avait une assez belle fortune en meubles et immeubles, et apportait en outre 10,000 livres en espèces le jour de son mariage. Dans un partage fait au mois d'août 1693, son lot comprenait une maison ancienne, la moitié du fond appelé Leyssard, à Burgnac, etc., etc.

Pierre Dupuytrem, sieur de Leyssard, son frère, avait dans son lot l'autre moitié de Leyssard. En 1725, il eut des difficultés à ce sujet avec sa sœur et son beau-frère Pierre Sègue. Pierre Dupuytrem possédait la partie haute des Grandes-Terres, situées au-dessus du bourg de Burgnac, et Pétronille sa sœur la partie basse. Or, les terres de cette dernière furent ravagées par les eaux un jour d'orage, et elle en rendit son frère responsable. Cette contestation fut portée devant Louis Descouture, avocat et juge d'Aixe, qui nomma des experts pour constater le dégât et en rechercher les causes. Ces derniers n'ayant pu se mettre d'accord, un tiers arbitre fut alors désigné. Celui-ci déposa son rapport devant le juge d'Aixe le 12 janvier 1726. Il dit Pierre Dupuytrem responsable du dégât, parce que, dans la partie supérieure qui lui appartient, les eaux ont été détournées de leur cours ordinaire, qui était entre certaines terres, et envoyées dans le chemin qui va de Burgnac à Beynac. Ce dernier n'ayant pu les contenir un jour d'orage, elles ont fait irruption dans les terres d'en bas et causé le dégât dont on se plaint. Le jugement adopta les conclusions de ce rapport.

Pierre et Isaac Dupuytrem vivaient en même temps que Michel Dupuytrem, chirurgien et aussi fermier au bureau de tabac à Pierrebuffière en 1719. Je ne sais s'ils sont frères, ou cousins, mais la descendance de l'un deux s'est continuée à Burgnac, et celle d'un autre à Pierrebuffière. Voici comment on établit cette dernière :

François Dupuytrem naquit à Pierrebuffière. Il commença à travailler en qualité de chirurgien à l'Hôtel-Dieu de Paris en 1742, passa ses examens à Limoges en 1746, s'établit à Pierrebuffière et y mourut victime de son devoir, en revenant de voir un malade

s'étant noyé dans la Breuille transformée en torrent. Il avait deux frères 1° Jacques Dupuytrem, qui était chirurgien militaire; 2o Léonard Dupuytrem, qui exerçait à Pierrebuffière en même temps que lui et fut père de Jean-Baptiste, reçu maître chirurgien pour exercer à Pierrebuffière, le 5 mars 1785.

François Dupuytrem fut père de 1° Guillaume qui étudia la chirurgie à Paris, devint un des plus forts élèves de l'Hôtel-Dieu, mais rentré chez lui succomba peu après; 2° Jean-Baptiste, qui suit: Jean-Baptiste Dupuytrem, avocat au parlement de Bordeaux, épousa Marguerite Faure de la paroisse de Condat. De ce mariage naquirent 1° Guillaume qui suit; 2° Louis, né à Pierrebuffière, capitaine de de vaisseau, mort à Cadix; 3° Emile alias Pierre, né à Condat, docteur en médecine, pharmacien en chef de l'hôpital des Enfants trouvés à Paris, vint ensuite fonder une pharmacie à Limoges place du Poids-Public; 4° N... Dupuytrem qui a épousé M. Pigner, propriétaire à la Maison-Dieu de Limoges; 5° N... Dupuytrem qui épousa le général Preuz et habitait le château de La Remardière (Indre-et-Loire); 6° N... Dupuytrem, épouse de M. Tarnaud, de Bellac; 7°, 8° et 9° trois autres enfants morts en bas-âge.

Guillaume Dupuytrem, notre célèbre chirurgien, né le 5 octobre 1777 dans la paroisse de Sainte-Croix de Pierrebuffière, dans la rue qui porte aujourd'hui son nom, est mort à Paris le 7 février 1835. Il n'a laissé qu'une fille Adeline Dupuytrem, qui a épousé le comte de Beaumont, et est morte en 1885.

A. LECLER.

PIERRE DE SAINT-MARTIAL

Archevêque de Toulouse, 1391-1401

Le Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne (t. XXII, année 1894, p. 183) contient parmi les biographies des hommes remarquables sortis de ce département, celles d'un prélat, qui est né en Limousin, et non comme le suppose l'auteur, dans la banlieue de Montauban. En rectifiant cette question d'origine il est bon de recueillir les autres indications fournies par cette notice biographique que je reproduis ici :

« Pierre de Saint-Martial, évêque de Rieux de 1359 à 1372, évêque de Carcassonne de 1372 à 1391, archevêque de Toulouse du 23 octobre 1391 à décembre 1401, fonda un obit au chapitre de Montauban le 8 juillet 1380 (Invent. des Arch. du Tarn-et-Garonne, G. 230, 237 et 244).

» Le 16 octobre 1363, Pierre de Saint-Martial, évêque de Rieux, avait cédé au chapitre de la cathédrale de Montauban tous ses droits sur la moitié de la dime dont jouissait autrefois Bernard de La Mothe et son héritier immédiat, au terroir de Bonnefon, entre la rivière d'Aveyron, le ruisseau de Mortarieu, le chemin de Falguières et le vieux chemin de Cos à Montauban (Idem G. 244).

>> Ces diverses circonstances nous permettent de croire que Pierre de Saint-Martial tirait son origine de la banlieue de Montauban. Nous devons cependant ne pas omettre que l'Histoire de l'église de Toulouse le fait naître dans la paroisse de Saint-Thomas de la Chapelle-du-Plan, au diocèse de Tulle (Abbé SALVAN Histoire de l'église de Toulouse, 9° série, 425). »

La supposition que fait ici l'auteur n'est pas conforme à la vérité, qui se trouve dans l'Histoire de l'église de Toulouse. Le Nobiliaire du Limousin (t. IV, p. 326) et le Dictionnaire des paroisses du diocèse de Tulle, par M. l'abbé Poulbrière (t. I, p. 43) font connaître cet archevêque de Toulouse, sa famille et le lieu de sa naissance.

La Chapelle-aux-Plas (Capella de Planis), ou de Beaupuy (de Bellopodio se trouve aujourd'hui dans le département de la Corrèze, sur un mamelon des bords du Doustre. Là fut autrefois une église paroissiale dédiée à Saint-Thomas. Par son testament du 17 septembre 1397, Pierre de Saint-Martial, archevêque de Toulouse, lui légua un vêtement sacerdotal complet, pouvant s'élever à la valeur de vingt francs d'or, avec une aumône aux pauvres de la paroisse de quatre francs d'or aussi, pour l'âme de ses parents. Cette toute petite paroisse, de deux ou trois villages et d'une cinquantaine d'àmes, a été définitivement supprimée en 1830, comme la commune qui en était issue, et fait maintenant partie de celle d'Argentat. A côtés se trouvait le château appartenant à la famille de Saint-Martial, maison honorée non seulement par la naissance de l'archevêque de Toulouse, mais par celle de son frère le cardinal Hugues de Saint-Martial, et celle aussi de Bernard de Saint-Martial, évêque de Saint-Papoul.

Cette notice biographique se termine par les lignes suivantes : « Du Mège, dans son Histoire de Toulouse, tome III, page 110, dit: « Cet archevêque reçut de l'abbé de Cadouin la célèbre relique » du suaire du Christ, et fit faire à ses dépens de magnifiques » chasses en argent pour renfermer les reliques de saint >> Exupère. >>

>> On voit au Musée de Toulouse sa dalle gravée au trait, d'un travail commun, figurant, selon l'usage, le prélat couché sur sa tombe; on y lit :

>> Anno dni MCCCCI die pra decemb. obiit Reverendus in XPO Pater dus Petr. de sco Martiale, archiepiscopus Tolosanus, juris canonici egregius doctor, cujus anima in pace reqscat in perp. Amen. Pr. et Ave dicant omnes devote. Amen. »

A. LECLER.

« PreviousContinue »