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ou moins bien formés, une croix monogrammatique haussée sur trois degrés. On lit dans l'exergue: ARGENTATE F..... (fit?). Au revers sont un masque grossier, vu de face, et le nom du monétaire : COSTANTIAN

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» .....

29°. « Le samedi 14 mai 1870, le sieur Jurbet, propriétaire à Servières, démolissant une vieille maison qu'il possédait au bourg, fit la découverte de quinze pièces d'or semées dans un coin des murs, au sous-sol.

>> La plus ancienne, sans doute, est un florin de Florence, sorte de monnaie dont la fabrication fut supprimée chez nous sous Charles V, et qui était à cette époque devenue la monnaie spéciale de la cité des Médicis. Elle tirait son nom de la fleur de lis frappée sur une de ses faces. La nôtre est du module de deux centimètres de diamètre. La fleur de lis et le caractère en sont de forme romane. L'avers présente un saint Jean-Baptiste, vu de face et en pied, dans l'attitude et le geste d'un prédicateur. Il tient sa croix de la main gauche. Sa tête est ornée de l'auréole; ses jambes sont nues. Une peau brute forme sa tunique, retenue aux reins par une ceinture; un long manteau est jeté par dessus ses épaules. A sa droite est un écusson en ove aigu portant une fasce accompagnée de 3 roses, 2 en chef et 1 en pointe. Cet écusson est surmonté d'un P, ou peut-être d'une volute de crosse. On lit en exergue :

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» Autour de la fleur de lis du revers,

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grande et belle fleur de lis romane fort bien exécutée, est cette autre

inscription: FLORENTIA. Cette monnaie peut être du XIIe siècle. (C'est la reproduction du no 20.) »

30°. « La première en date après celle-ci est de Jean II le Bon (1350-1364). C'est un de ces Francs à cheval dont l'idée date de son règne. Vêtu par-dessus son ar

mure d'une tunique semée de fleurs de lis, le roi passe au galop, couronne en tête et 'glaive au poing, sur un cheval de guerre au caparaçon fleurdelisé. La légende porte IOHANNES: DEI GRACIA: FRANCORV : REX.

» Le revers, timbré d'une croix, porte en exergue l'inscription si connue : † XPC: VINCIT: XPC: REGNAT: XPC : IMPERAT. Le moyen âge avait quelque souci de la royauté du Christ et de son droit divin; mais de nos jours il n'est place dans les monnaies ni pour l'étendard, ni pour la devise du Roi des rois. C'est un suzerain qu'on a mis à la porte à bas les priviléges! Le peuple est le premier des rois, le roi primordial, et les rois, s'il s'en donne, tiendront tout de sa main. La main de Dieu n'a que faire icibas! >>

31o. De la monnaie de Jean le Bon se rapproche celle de Gaston de Foix, l'auteur des Deduys de la chasse, le grand seigneur magnifique, l'hôte de Froissart (13431391). Elle est frappée à l'écu de Béarn, qui portait d'or à deux vaches de gueules accolées, acornées, et clarinées d'azur. Légende: FRANCISCVS: FEBVS: D G DNS: BEARN. Dei gratia Dominus Bearnensis.

» En exergue, au revers† DOMINVS ILLVMINATIO : MEA ET SAL. (Salus). >>

32°. « Une autre pièce représente à mi-corps et de face un personnage que la légende nous donne pour : KAROLVS.DVX. AQVITANIE.

>> La croix fleuronnée du revers est cantonnée de deux léopards et de deux fleurs de lis Aquitaine et France. En exergue XPC VINCIT XPC REGNAT XPC IMPERAT.

33.-M. X., de Brive, a acquis dernièrement une médaille d'or du plus petit module, trouvée dans des fouilles prati

quées aux environs de Turenne. M. X., ayant demandé à l'administration de la Bibliothèque nationale de Paris l'explication de la figure et de l'exergue, a reçu de M. le conservateur de cette bibliothèque la note suivante : « Tiers de sol d'or mérovingien. Imitation des monnaies de Justinien. VIVNIIIVICVNV. Revers VNISTVRANIIVCIVI;/ figure de la Victoire. A l'exergue: INT. - La légende du droit paraît être une imitation de D N IVSTINIANVS, et pour celle du revers, de VICTVRIA AVG N (Augusti nostri). »

<< Il existe un grand nombre de monnaies mérovingiennes dont les légendes contiennent toutes sortes de variantes formées de lettres interverties empruntées aux légendes de Justinien et d'Anastase.» (L'Union Corrézienne du 25 novembre 1856.)

34o.

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En 1856 ou 1857, on a trouvé près de Neuvic une médaille d'or romaine. Elle a été achetée par M. le docteur Hugon, d'Ussel, qui la possède dans sa collection.

35'.

« Les onze pièces restantes sont des écus à la couronne de Charles VI ou de Charles VII. Sur les trois fleurs de lis de l'écusson est un point de brisure. » (C'est la reproduction du n° 4.) M. Poulbrière a acquis, sur ces quinze pièces, les cinq qui diffèrent.

36°. On trouve encore plusieurs pièces d'or limousines ou par leur fabrication, ou par le lieu où elles ont été trouvées, décrites ou indiquées seulement dans le Bulletin de la Société Archéologique du Limousin, et en particulier aux tomes III, p. 55; IV, p. 166; XIII, p. 213.

A. LECLER.

NOTE

SUR

LA CHAPELLE DE SAINT-EUTROPE.

A la séance du 28 mai 1870, j'avais l'honneur de présenter à la Société Archéologique une petite bande de parchemin trouvée dans l'ancien autel de la chapelle de Saint-Eutrope (paroisse de Saint-Junien-les-Combes, près Bellac). Ce parchemin porte l'inscription suivante :

ANNO DNI M° CCCC. LX° DIE VERO IIII MESIS AVGVSTI Rd. IN Xo Pr ET DNS DNS MICHAEL EPS NYOCEN CONSECRAVIT HOC ALTARE ET RECONDIDIT PNTES RELIQUIAS IN HONORE STI EUTROPII PONTIFICIS ET MARTYRIS.

M. Texier, dans son Manuel d'Epigraphie, page 261, l'avait déjà publiée; mais il avait été forcé de laisser en blanc le nom du siége de cet évêque. Ce nom, en effet, est à peu près illisible sur le parchemin.

Ayant remarqué que Duroux, dans son Essai historique sur la Sénatorerie de Limoges, page 100, dit que Mgr Michaud, évêque de Noyon, consacra l'église de Chaptelat en 1461, j'étais porté à croire que le même évêque avait bien pu consacrer celle de Saint-Eutrope

l'année précédente, et je proposais alors de lire EPISCOPVS

NOVIODVNENSIS.

Depuis cette première interprétation, j'ai longuement étudié, avec de puissants instruments d'optique, la petite bande de parchemin, et j'ai enfin réussi à y lire EPS

NYOCEN.

De plus, les deux textes suivants, que j'ai trouvés dans les manuscrits de Nadaud, ont fini de me révéler le nom et les titres de l'évêque consécrateur:

<< En 1454, Michel, évêque de Nicosie, visita en partie le diocèse pour l'évêque de Limoges;

» En 1456, Pierre de Montbrun, évêque de Limoges, était vieux et infirme; car frère Michel, évêque Nyocensis, de l'ordre des Frères-Prêcheurs, fut vicaire général pour la visite du diocèse. Ce même frère Michel consacra, le 5 avril 1456, le monastère conventuel de Notre-Dame de la Règle, dans la cité de Limoges. Le compère de cette cérémonie fut prudent homme Mathieu Benoît, bourgeois du château de Limoges, et la commère, vénérable et religieuse dame Catherine de Comborn, humble abbesse de ce monastère. On consacra de même le grand-autel de cette église. »

Pierre de Montbrun mourut à Isle le 19 février 1456-1457. L'évêque de Nicosie continua ses fonctions sous son successeur Jean Barthon de Montbas, puisque, d'après notre inscription, il consacrait cette chapelle de Saint-Eutrope le 4 août 1460, puis l'église de Chaptelat en 1461.

Cette inscription et ces textes nous font donc connaître le coadjuteur de Mgr Pierre de Montbrun et de M Jean Barthon de Montbas; ils nous apprennent qu'il était de l'ordre des Frères-Prêcheurs, et que, dans ses visites du

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