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Tableau de Jacques Restout (XVIIe siècle): la Présentation, à Sainte-Marie de Limoges.

Reliquaire émaillé de l'église des Billanges.

Reliquaire émaillé de l'église de Saint-Amand-le-Petit. Reliquaires émaillés de l'église de Saint-Sylvestre. Buste-reliquaire de saint Féréol, à l'église de Nexon. Statue émaillée de la Vierge (xIIe siècle), dans l'église de Breuil-au-Fâ.

Vitraux et stalles sculptées (XVe siècle) de l'église de Solignac.

Autel romain, à Texon, commune de Flavignac (en plein air, devant une chapelle).

Nous avons pensé qu'il n'y avait lieu de faire figurer dans cette nomenclature ni les lions de pierre de Limoges, auxquels on a peut-être accordé trop d'attention, ni le monument du Bon-Mariage, actuellement à notre musée, ni les inscriptions romaines relevées sur plusieurs points de la Haute-Vienne, ni les restes celtiques dont l'existence a été constatée dans une vingtaine de communes. Les dolmens et les menhirs, dans notre département, n'ont pas les dimensions colossales qu'atteignent ceux de nos provinces de l'ouest, et ils n'appellent l'intérêt par aucune particularité remarquable. J'excepte toutefois le petit menhir de Cognac, lequel présente une suite d'entailles en ligne droite, exactement semblables, et pour la forme, et pour la disposition, à celles qu'on a signalées, et que, pour ma part, j'ai pu souvent observer en Bretagne sur des monuments analogues, notamment

sur trois ou quatre blocs des allées couvertes de PlouHarnel, à quelques kilomètres de Carnac.

En transmettant la liste ci-dessus à M. le Préfet, la Commission vous propose d'y ajouter l'expression très-vive et très-pressante d'un vœu déjà émis, en 1859, par le Congrès scientifique de France, et dont le premier magistrat du département voudra bien, nous en sommes convaincus, se faire l'interprète auprès du Ministre.

De tous les monuments signalés dans ce travail, l'église de Saint-Léonard, déjà classée, est sans contredit un des plus curieux. Malheureusement quelques parties de cet édifice depuis longtemps menacent ruine. Les constatations des architectes avaient même à ce point ému l'autorité locale, qu'il fut très-sérieusement question, il y a quelques années, de démolir les étages supérieurs du clocher. Or ce clocher, vous le savez, Messieurs, est la portion la plus élégante, la plus originale et la plus précieuse de l'édifice. Il serait déplorable qu'on laissât tomber un aussi rare morceau. Nous vous prions donc instamment d'appeler d'une façon toute spéciale la sollicitude du Gouvernement sur l'église de Saint-Léonard, et d'insister pour que, en attendant une restauration complète, quelques travaux provisoires de consolidation y soient exécutés d'urgence.

Une autre église réclame aussi d'une manière pressante les secours du Gouvernement: c'est celle de Solignac, classée comme celle de Saint-Léonard, et non moins digne que celle-ci d'être conservée. Les anciennes lézardes s'accusent de plus en plus; il s'en est récemment produit de nouvelles. La toiture est dans un état déplorable. La commune de Solignac a vu diminuer ses ressources par suite de la distraction de la section du Vigen, érigée en

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commune il y a peu de temps. Là encore il y a urgence, et la Société voudra recommander ce monument, avec toute la sollicitude qu'il mérite, à l'attention de l'Administration supérieure.

Votre Commission vous demande également d'exprimer le vœu que Mgr l'Evêque de Limoges accorde à un modeleur distingué de cette ville, M. Baylac, l'autorisation de continuer les travaux nécessaires pour la reproduction, au moyen de photographies prises sur estampages, de toutes les sculptures de la cathédrale. Ce travail, dont une partie a été déjà publiée, est fait avec soin, et l'artiste a assez d'habileté pour qu'il n'y ait pas à craindre les détériorations souvent à redouter de la part d'ouvriers inexpérimentés. Nos décorateurs feuillèteront avec fruit cette collection de motifs si fins, si élégants, si variés, si heureusement conçus, si délicatement exécutés, et nous croyons pouvoir dire que l'album de M. Baylac aura sa place marquée dans ces Archives graphiques dont la Commission des Monuments historiques regarde à juste titre la réunion comme une partie essentielle de sa tâche.

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Il ne me reste plus, Messieurs, qu'à vous signaler, au nom de la Commission, un oubli regrettable, et que vous tiendrez sans doute à réparer :

Le Congrès scientifique de France avait décidé, dans sa session de 1859, tenue à Limoges, qu'il serait apposé sur la façade de l'ancien monastère des Bénédictins, prison pendant plus de cinquante ans, caserne aujourd'hui, une plaque rappelant que ces murs ont été le berceau de la savante et célèbre congrégation de Saint-Maur. Le Congrès avait, de plus, manifesté l'intention d'ériger, sur le parvis de la cathédrale, auprès de la tour témoin de leurs exploits, une pierre commémorative portant les noms des

trois chevaliers français dont l'héroïsme frappa d'étonnement le prince Noir, lors du sac de la Cité, et arracha à l'admiration du vainqueur l'ordre de faire cesser le carnage. En rappelant à votre mémoire ces deux résolutions, qui n'ont été ni l'une ni l'autre suivies d'effet, nous n'avons pas cru nous occuper d'un objet étranger à notre mission. Cette plaque et cette pierre seront encore, Messieurs, des monuments historiques, monuments bien humbles sans doute auprès des beaux édifices que j'énumérais tout à l'heure; mais ils n'en consacreront pas moins deux des plus glorieux souvenirs de notre histoire limousine.

L. GUIBERT

QUELQUES MONNAIES EN OR

TROUVÉES EN LIMOUSIN.

Les cinq monnaies en or que j'ai l'honneur de présenter à la Société Archéologique ont été trouvées, l'an dernier, à Ladignac, canton de Saint-Yrieix, en démolissant un mur de l'église :

1o. La première représente le roi Charles, debout sous un portique en style de l'époque. Il a sur là tête une couronne de trois fleurons. De la main droite, il tient une large épée, et de la gauche il porte le bâton de justice. Couvert de son armure de chevalier, sur sa poitrine brille un écusson chargé de cinq fleurs de lis. L'espace laissé libre dans le champ de la pièce par le portique est aussi semé de fleurs de lis. On lit autour: KAROLVS * DI * GR FRANCORV * REX *

Au revers une croix fleuronnée, renfermée dans un élégant encadrement, est cantonnée de deux fleurs de lis et de deux couronnes à trois fleurons. On lit autour : XPC VINCIT * XPC * REGNAT * XPC * IMPERAT. Cette pièce, parfaitement conservée, a trois centimètres de diamètre.

2o.- La seconde est semblable à la première. On remarque seulement de légères variantes dans la disposition des

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