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rotonde surmontée d'une coupole et l'abside cintrée sont d'une architecture si originale et dans laquelle

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plusieurs ont cru rencontrer quelque chose d'exotique, un reflet des constructions de la Syrie. Il est à regretter que les travaux d'isolement soient encore insuffisants pour protéger ce remarquable édifice de la première partie du XIIe siècle, contre une humidité croissante qui menace la solidité des fondations.

Le terme de cette première excursion intra muros fut la vieille porte Royer ou d'Ardon, qui domine encore, d'une manière si pittoresque, l'entrée méridionale de la ville.

SECONDE SÉANCE DU LUNDI 27 JUIN.

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE MARSY.

La séance est ouverte à huit heures trois quarts du soir.

MM. Combier, président du Tribunal civil; Cortilliot, président de la Société académique; le général Wauvermans; Hazard, ancien conseiller à la Cour d'appel de Douai; M. l'abbé Baton, archiprêtre de Laon; le général Wilson; Glinel, vice-président de Société académique, sont invités à prendre place au bureau.

M. le Président invite M. Eugène Lefèvre-Pontalis à donner quelques explications sur les églises de Bruyères, Vorges, Nouvion-le-Vineux, Urcel et Chivy, que doivent visiter le lendemain les membres du Congrès.

Dans une très instructive causerie, M. LefèvrePontalis fait connaître les principaux caractères d'architecture de ces remarquables monuments qui ont été déjà l'objet des études approfondies de MM. Ed. Fleury (1) et Hidė (2).

Examinant d'abord l'église de Bruyères, il en décrit

(1) Antiquités et monuments du département de l'Aisne, t. III, Bruyères, p. 51 et 144; Vorges, p. 227 et suiv.; Nouvion-leVineux, p. 73, 121, 145; Urcel, p. 108 et suiv.; Chivy, p. 23 et suiv. (Paris, Menu, 1879).

(2) Notice sur l'église de Bruyères, Bull. Soc. acad. de Laon, t. IV. p. 57 et suiv. (1854): Étude sur l'église de Vorges et son enceinte fortifiée, Bull. Soc. acad. Laon, t. VII (1858), p. 302 et suiv.

l'abside et fait ressortir le mérite des sculptures de sa corniche et de ses chapiteaux, si curieux à étudier au point de vue de la flore et de la faune locales. Il assigne à cette partie de l'édifice la date du XIIe siècle. C'est pour lui l'époque de la transition.

Passant ensuite à l'examen de l'église de Vorges, M. Lefèvre-Pontalis signale son style d'architecture militaire, son aspect imposant et les grandes et belles lignes de son clocher.

Il place la construction de l'église de Presles au XIe siècle. Il appelle l'attention des membres du Congrès sur le porche (1) qui, malgré ses dimensions bien inférieures à celles du porche d'Urcel, peut néanmoins lui être comparé. Il établit un autre rapprochement entre la frise de l'abside centrale de l'église de Presles et celle de la chapelle des Templiers. Il signale, en outre, la cuve baptismale.

Examinant ensuite l'église de Noůvion-le-Vineux (2), l'érudit archéologue détaille l'architecture du clocher composé de trois étages ornés de bandeaux très riches, de colonnes en zigzag et de divers autres motifs de décoration, dont quelques-uns sont analogues à ceux de la cathédrale de Laon. Le clocher est, dit-il, du milieu du XIIe siècle. Quant à l'église, son plan est assez bizarre. Il décrit, en outre, des sculptures de ses chapiteaux et de ses culs-de-lampe et appelle l'attention, là encore, sur sa belle cuve baptismale.

(1) Il a été l'objet de réparations importantes, il y a une trentaine d'années.

(2) Notice sur l'église de Nouvion-le-Vineux, par M. Alfred de Sars. Bul. Soc. acad. Laon, t. IX (1859), p. 211. —ld., par M. Gautier, loco cit. (1864), p. 87.-Une inscription dans l'église de Nouvion-le-Vineux, par M. Hidė, loco cit. (1859), p. 151.

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Urcel est, d'après M. Lefèvre-Pontalis, la plus intéressante des églises qui entourent Laon comme une brillante couronne. Le porche est un très remarquable spécimen de l'art roman du XIIe siècle. Dans la nef, il faut étudier les piles des travées dont les chapiteaux peuvent passer pour les plus fins de la région. Ici l'art roman se révèle dans toute sa grâce. Il est impossible de trouver des rinceaux plus délicatement travaillés, des animaux mieux affrontés, de plus curieux motifs symboliques. Le clocher est très curieux. Il appartient au commencement du XIIe siècle. Il convient aussi de remarquer que, comme les églises de Vorges et de Presles, celle d'Urcel avait un plafond de bois et que ses voûtes sont toutes modernes.

Enfin, M. Lefèvre-Pontalis rappelle la vive polémique engagée au sujet des chapiteaux de l'église de Chivy, remontant d'après M. Ed. Fleury, à l'époque mérovingienne et, suivant M. Dey, à la période carlovingienne. Il expose les raisons pour lesquelles il croit devoir attribuer ces chapiteaux au XIIe siècle, ainsi qu'il l'a soutenu dans un article paru dans la Gazette archéologique (1). Il en proclame, du reste, toute la valeur archaïque et ajoute que le mérite de leur découverte revient à M. Midoux.

Les limites forcément restreintes d'un compte-rendu ne nous permettent pas d'entrer dans la discussion de l'âge de ces chapiteaux. On comprendra que nous nous contentions de consigner ici l'opinion de M. LefèvrePontalis, sans prendre parti dans cette question si vivement débattue encore dans ce pays.

M. l'abbé Delaplace, curé de l'église de N.-D. d'Urcel,

(1) 1887, p. 29-36 et pl. IV.

communique une monographie succincte de cette église, qu'il a beaucoup étudiée. D'accord sur les principaux points avec M. Lefèvre-Pontalis, il croit devoir signaler quelques aperçus nouveaux. Suivant lui, les chapiteaux qui décorent l'entrée de l'abside centrale représenteraient, sous leurs attributs symboliques, les quatre évangélistes. M. le Président lui fait quelques remarques sur cette interprétation et remet à la visite. du lendemain la solution de la question.

Dans une étude où la sobriété élégante de la forme s'allie à la solidité du fond, M. Jadart, secrétaire-général de l'Académie de Reims, décrit l'église d'Asfeld, dans la Marne, construction relativement moderne, mais dont l'originalité mérite de fixer l'attention des connaisseurs. Des plans en coupe et élévation de cet édifice sont distribués aux membres du Congrès. A l'appui de ses conclusions sur les circonstances de l'édification de cette église, M. Jadart cite plusieurs documents intéressants qu'il a trouvés dans les archives de Reims.

M. le Président, en le remerciant de sa communication, lui propose, sur la pensée qui a présidé à la construction de l'église d'Asfeld, une hypothèse ingénieuse que M. Jadart promet d'étudier attentivement.

M. Jadart invite ensuite, dans les termes les plus courtois, MM. les Membres du Congrès à réaliser leur projet d'excursion à Reims où il leur promet l'accueil le plus empressé de ses confrères de l'Académie et de toutes les personnes de la ville qui s'intéressent aux beaux-arts et aux recherches scientifiques.

M. l'abbé Lecomte résume l'intéressante notice qu'il a consacrée à la « Sainte Face (1). Il rappelle

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(1) Laon, Cortilliot, 1881, avec une héliogr.

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