Page images
PDF
EPUB
[graphic]

cieuse les honneurs du logis abbatial. Plusieurs des pièces du rez-de-chaussée en ont conservé la décoration du XVIIIe siècle, et la salle à manger est décorée de dessus de porte, dus au pinceau de Nattier, qui représentent, sous les figures du Temps et des Saisons, le marquis de Mailly et ses quatre filles.

Au premier étage, une vaste galerie donnant accès aux appartements des Bernardins, ainsi que des cloîtres, renferment de précieuses collections d'objets d'art, les uns recueillis dans le pays, épaves des établissements religieux et des châteaux de la contrée ; les autres rapportés d'Italie et d'Allemagne et choisis avec soin. Signalons aussi, à titre de curiosité, le mobilier de campagne de Dupleix.

Si l'église abbatiale est en ruines, les fidèles de Longpont peuvent aujourd'hui assister aux offices divins dans une chapelle formée d'une partie d'une salle voûtée, placée à l'entrée de l'ancienne église.

Deux objets précieux y sont conservés la châsse du bienheureux Jean de Montmirail, décorée de médaillons armoriés en émail de Limoges, et qui rappelle le style de la cassette de Saint-Louis, conservée au Louvre ; et un coffret byzantin, renfermant le chef de saint Denis l'Areopagite, dépouille enlevée au pillage de Constantinople et donnée à l'évêque de Soissons, Nivelon de Cherisy, qui avait eu une large part dans cette croisade.

[graphic]

25 JUIN.

Excursion à Villers-Cotterets et La
Ferté-Milon.

C'est en chemin de fer que les membres du Congrès ont exécuté la première partie de leur programme, suivant jusqu'à Villers-Cotterets la ligne de Reims à Paris, et voyant en passant les ruines du château de Vierzy et la pittoresque silhouette du donjon de Septmonts, l'ancienne résidence des évêques de Soissons.

En débarquant, ils sont rejoints par un certain nombre de membres du Comité archéologique de Senlis, ayant à leur tête M. Ernest Dupuis, leur président.

Après un coup d'œil jeté à l'église, les congressistes se rendent au château, construction de François Ier, décrite avec grand soin par M. Palustre, dans sa Renaissance, et qui, après avoir longtemps fait partie de l'apanage des ducs d'Orléans, sert aujourd'hui de dépôt de mendicité pour le département de la Seine.

M. Senard, maire de Villers-Cotterets, et M. Goedorp, directeur du dépôt, ont bien voulu guider obligeamment les visiteurs et leur faire voir successivement la chapelle, située au premier étage et récemment restaurée sous la direction de M. Trélat, et les escaliers dont les plafonds à caissons sont couverts de fort intéressantes sculptures. Les membres du Congrès ont

[graphic]

visité également les divers services de l'établissement et jeté un coup d'œil sur le parterre et sur le parc qui entourent le château.

CHATEAU DE VILLERS-COTTERETS.
Ancienne vue sur les jardins.

Ils se sont associés au vœu formulé par M. Senart de voir un mobilier de l'époque décorer la salle du conseil et compléter aussi la restauration récemment effectuée de la pièce la plus importante du château.

Après le déjeuner, servi dans la grande salle de l'hôtel du Dauphin, les membres du Congrès se sont rendus en voiture à La Ferté-Milon.

La Ferté-Milon offre aux visiteurs deux églises et le château.

La première, située à l'entrée de la ville, est celle de Saint-Nicolas, édifice du XVe siècle, sans caractère,

[graphic]

mais dont les fenêtres du choeur et celles des chapelles latérales sont décorées de remarquables vitraux du XVIe siècle, qui reproduisent des sujets empruntés à la vie de N.-S. et à la légende de l'Apocalypse; plusieurs sont l'œuvre d'un artiste flamand J.-V. Osteen, dont M. l'abbé Muller a retrouvé la signature il y a quelques années.

Une des belles photographies que notre confrère. M. Thiollier, a exécutées pendant notre voyage et a bien voulu nous autoriser à reproduire avec sa complaisance habituelle représente l'une des plus remarquables verrières, le Jugement dernier, et permettra de juger de leur caractère.

La statue de Racine, en costume romain, rappelle le souvenir de la naissance du grand poète tragique, mais, bien qu'elle soit l'œuvre de David d'Angers, cette triste figure de pierre à perruque semble déplacée sous le maigre édicule qui l'abrite.

La seconde église, sous le vocable de Notre-Dame, s'élève à mi-côte, dans la direction du château. Le chœur est un type intéressant de l'architecture de la Renaissance; le portail et le clocher sont romans.

Dans l'intérieur, nous devons signaler aussi des verrières moins nombreuses et un peu plus récentes que celles de Saint-Nicolas, mais dont quelques-unes sont également curieuses, notamment le vitrail de la Passion, au bas duquel figurent Jeanne de Rubempré, son défunt mari Jacques de Longueval, gouverneur du Valois et leurs quatorze enfants, vitrail daté de 1528.

Le château, trop peu connu, offre une grande analogie avec celui de Pierrefonds, construit également par Louis, duc d'Orléans, dans les dernières années

« PreviousContinue »