L'ancien Cimetière, vieux Cimetière.
Jardin Dieu.

Il me reste encore un fait à signaler.

Dans l'arrondissement de Saint-Quentin, à SaintQuentin même, à Fonsommes, Mont-d'Origny, OrignySainte-Benoite, Bellenglise et dans les arrondissements limitrophes, à Liez, Verly, Bernot, les églises actuelles sont placées au milieu des anciens cimetières. Quand on y creuse une fosse de 2m 50 à 3 mètres de profondeur, on trouve des sépultures du VII et VIIIe siècles, avec le mobilier funéraire spécial à cet âge. Ne serait-ce pas un indice de l'ancienneté de ces édifices?

Tout n'est pas encore dit sur ces intéressantes questions. Nous avons encore bien à faire pour les élucider complètement, et nos successeurs auront eux-mêmes un vaste champ à parcourir.

Mais pour que nos travaux profitent à la science, il ne suffit pas de chercher. Il faut publier, ne serait-ce que des inventaires.

Du faisceau des observations naîtra la lumière.

Ce que nous a laissé l'histoire sur la première et la seconde races, est bien peu de chose. Il faut que l'archéologie y supplée.

II.

STATION

DES BAS NIVEAUX

DE POMMIERS

Par M. BRUNEHANT père

Membre de la Société Archéologique de Soissons.

Les fouilles faites en un endroit en dehors du village de Pommiers, nommé Les Chevrettes ou La Carpière, ont donné les résultats suivants :

Cette station est distante de la rivière d'environ 1m 50, rive droite de l'Aisne; elle m'a fourni environ 4,000 silex taillés; le tranchant est net; ces outils n'ont pas servi; il est probable que l'inondation a chassé les ouvriers de leur atelier. Aujourd'hui encore, la crue de la rivière atteint le niveau de la station, qui est placée à 2 mètres du niveau actuel de la rivière; toutes les époques sont représentées dans ce bel atelier, je n'ai pu fouiller qu'à 0m 40, en défonçant le sol pour ma culture; une partie de ces récoltes est renfermée dans les vitrines.

La collection se compose de 6,000 sujets.

objets, que je livre à la science de Messieurs du Congrès.

A 1m 50 de profondeur sur le plateau, nous avons recueilli deux culots, résidus de la fonte du bronze: des débris de creusets ou parois des appareils dans lesquels on fondait les minerais ou le métal, puis un petit outil à cinq compartiments destiné à faire de petits culots en argent ; cet outil est en terre et porte l'empreinte d'un feu violent; il ressemble à la coupelle des affineurs actuels; à côté, j'ai trouvé trois petits boutons en argent, et de petites platines en argent dans lesquelles on découpait les flancs pour les monnaies. A l'inspection des vitrines, on soupçonne beaucoup les anciens de n'avoir pas inventé l'épingle de nourrice, en serait-il de même pour la coupellation?

CAMP REFUGE DE POMMIERS.

Résultat des fouilles opérées pendant les campagnes 1884 à 1887.

Fibules, styles os ou ivoire, débris de collier; petits objets de toilette en bronze, fragments de miroirs en bronze; petite cassolette en ivoire, la moitié d'une autre en bronze; poinçons en os; objets divers en os et ivoire.

Poteries. Les poteries restaurées étant renfermées dans des vitrines, ne peuvent pas être transportées, elles sont trop fragiles; elles se composent de poteries jaunes, noires, blanches, rouges; reliques gauloises, gallo-romaines, vases antiques de toute forme et de toute dimension.

Monnaies. Monnaies gauloises de différentes époques et de modules divers, or, argent et bronze. Environ 300 monnaies.

Instruments en fer de diverses sortes.

Silex taillés.-Les fouilles n'ont donné que des silex polis. Il est probable que les silex taillés, généralement fragiles, ont été brisés par le choc des outils en fer; en effet, on ne trouve que des fragments.

Les silex sont de diverses époques, peu de l'époque dite Chelléenne, quaternaire, quelques pointes de flèches, quelques instruments en calcaire compacte et grésite.