Henri Ier était à Winchester quand il apprit l'arrivée du Duc en Angleterre. Aussitôt il feignit une grande colère, se plaignit de ce qu'il lui plut d'appeler l'invasion de son royaume par son frère, et se répandit en menaces contre cet ennemi.

Cependant ses conseillers, bien que très-peu scrupuleux, lui représentèrent la honte que lui ferait l'attentat ignoble dont tous le sentaient tenté.

Enfin Henri se décida à marcher au-devant de son frère, mais en prenant la précaution de lui expédier d'abord de fourbes conseillers, qui prévinrent le Duc des sentiments du Roi, et en exagérèrent sans doute encore les terribles effets possibles.

Le duc Robert se sentit pris comme dans un coupe-gorge, et à la discrétion du misérable qui lui avait déjà donné tant de preuves de son mépris du droit et de l'honneur.

Il reçut bientôt un nouveau messager d'Henri Ier. C'était le comte Robert de Meullent, digne conseiller du déloyal roi d'Angleterre, et que le Duc avait eu, comme nous l'avons vu, à punir déjà de son insolence et de ses tentatives de rébellion.ev

Henri Ier fit entendre ainsi à son frère qu'il ne lui permettrait de retourner en Normandie, que s'il consentait à renoncer au tribut de trois mille livres sterlings stipulés dans le traité de Hamptoncourt.ored d

A ce prix, le duc Robert put ressortir vivant et libre des mains de son royal frère, qui se donna même, auparavant de le relâcher, la satisfaction de l'insulter, en lui reprochant d'avoir manqué à une des clauses de leur traité, puisqu'il avait osé offrir