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maçons et serruriers en eurent réparé le sommet, qui était rompu. On admira l'industrie du nommé Gabriel Villaye et son fils, couvreurs, à former leurs établis pour monter au haut de ce clocher; mais ce qui fut trouvé de plus surprenant, c'est l'ajustement de deux percherons de la hauteur de plus de trois hommes, qu'ils établirent au sommet de ce clocher pour monter plus haut que le clocher; en sorte que de fils de Villaye monta plusieurs fois au bout d'un de ces percherons, et fit beaucoup de signes trop hardis et effrontés qui faisaient trembler tout le monde (1). »

Ce rétablissement du coq et de la croix coûta 425 livres 4 sols. Le 25 mai, Monseigneur l'évêque de Lisieux avait versé dans la caisse de la fabrique 200 livres, provenant du déport de S. Pierre-ad-Ifs, « et ce pour aider à remettre le cocq et la croix de la pyramide de l'église de Lisieux (2). »

Le jour de la Conception de la Ste-Vierge de l'année 1700 (3), il s'éleva encore une furieuse tempête. Elle renversa plusieurs édifices; mais « le coq de la grande tour de la cathédrale résista, parce qu'il avait été bien réparé quelques années auparavant, et celui de la petite tour en fut quitte pour perdre sa queue (4). »

En 1705, toujours au mois de décembre, le 30, un

(1) Ms. anonyme.

(2) Comptes de M. Adrian de Mailloc, 1686-1699, Archives du Calvados.-Voyez aussi, pour les années 1676 à 1685, les comptes de Me du Thiron (même dépôt).

(3) 8 décembre.

(4) Manuscrit anonyme.

nouvel ouragan, accompagné de foudre, couvrit la ville de ruines depuis 5 heures du matin jusqu'à 11 heures. Saint-Jacques et Saint-Germain furent grandement éprouvés; mais la cathédrale n'eut qu'une vitre brisée dans la chapelle de S. Thomas le Martyr.

Au mois de juillet 1714, M. de Matignon mourut, à Paris, dans son hôtel de Matignon, âgé de 77 ans. << Il y en avait trente-sept qu'il était évêque de Lisieux. Etant parti au mois de décembre 1712 pour Paris, il y fut toujours malade de la gravelle qui le tourmenta jusqu'à la mort (1). » Son corps fut rapporté à Lisieux et inhumé au pied du grand autel de la cathédrale.

Le jour de l'Assomption de la Sainte-Vierge de la même année, Sa Majesté a nommé pour son successeur... M. l'abbé de Brancas, originaire de Naples par ses ayeux et provençal de naissance, d'une famille illustre et ayant eu de ses anciens Papes (2).

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Il prit possession le 12 avril 1715. On lui doit la décoration de la chapelle de la Vierge (3). C'est la dernière mention de travaux faite par les historiens: encore ceux-ci ne portèrent-ils que sur le mobilier.

Saccagée en 1793, ses tombes violées et détruites, la vieille cathédrale servit de temple aux fêtes républicaines. Ces sacriléges orgies la sauvèrent peut-être de la destruction dont furent frappées deux autres églises de notre ville, St-Germain et St-Désir. Rendue

(1) Ms. anonyme.

(2) Ms. anonyme.

(3) Gallia christiana, tome XI, Eccl. Lexov.

au culte catholique comme simple paroisse, en 1802, le 15 août, M. Eustache Le Jeune de Créquy, grandvicaire de l'ancien diocèse de Lisieux, procéda à sa purification et à sa bénédiction. A cette occasion, une restauration maladroite, dans le goût du temps, vint gâter plusieurs parties de l'édifice. Le 30 novembre 1808, la foudre ayant endommagé le pilier central de la grande porte, le curé, M. Jacques Blondel, se hâta de le faire disparaître et de rendre, en même temps, le pourtour plus propre en rasant les fragments de sculptures restés dans les voussures et le tympan. Son successeur, M. Farolet, obtint le classement de notre église parmi les monuments historiques, et, depuis 1841 jusqu'à ce jour, des sommes considérables ont été dépensées en reprises et en restaurations sous la direction des architectes du Gouvernement. Pour ces travaux, la question d'année est insignifiante; ce n'est donc pas le lieu de s'en occuper ici. Nous réservons leur examen pour une seconde partie dans laquelle sera étudiée, dans une analyse architecturale, la vieille cathédrale lexovienne.

LA FONDERIE

DE

PORT-EN-BESSIN

ET LE

CIMETIÈRE GAULOIS DE MONDEVILLE

PRÈS CAEN (CALVADOS)

par

M. EUGÈNE DE BEAUREPAIRE

SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE NORMANDIE
CORRESPONDANT DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

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