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par un évêque de Séez au prieuré de Villers

Ganivet.

Un certain nombre de membres, entr'autres MM. le commandant Lefèvre, Léon Puiseux, le comte René de Belleval, s'engagent à assister aux réunions et à y représenter aussi la Compagnie, mais par leur présence seulement.

Lecture est donnée d'une lettre de M. Lambert en date du 3 mars qui annonce au Secrétaire l'envoi, par l'entremise de M. Gervais, de la seconde partie depuis si long-temps désirée de son travail sur la numismatique gauloise. M. Lambert demande que la Société, si elle désire l'impression de son manuscrit, lui accorde, ainsi qu'elle l'a fait pour la première partic, en 1843, un tirage à part, son titre et couverture imprimés, sur papier collé, au nombre de 312 exemplaires. L'Assemblée remercie M. Lambert de la précieuse communication qu'il a bien voulu lui faire; elle décide, séance tenante, sur les observations de M. Gervais qui en a pu prendre déjà connaissance, que le manuscrit sera imprimé aussitôt que possible, et que le tirage à part demandé par l'auteur lui est accordé.

MM. le commandant Lefèvre et de Formigny déposent sur le bureau: le premier, une brochure de M. Alexandre Bertrand Sur les voies romaines dans les Gaules; le second, les quatre livraisons des Mémoires de la Société des Antiquaires de Zurich, dont ils avaient. bien voulu se charger de rendre compte à la Compagnie; ils n'ont rien remarqué dans ces publications qui fût de nature à intéresser la Société; M. Lefèvre, toutefois, croit devoir lui signaler le point d'interrogation marqué • par M. Alexandre Bertrand sur les voies qui pouvaient partir d'Aregenus, Vieux, ou y aboutir; et il pense que

les antiquaires de Caen doivent regarder ces doutes comme un appel qui leur est directement adressé et auquel ils devront essayer de répondre.

La Compagnie entend ensuite la lecture: 1° d'un rapport de M. l'abbé Do sur une brochure de M. Adolphe Bouclon, relative au martyre de saint Nicaise; 2o d'un chapitre inédit de M. de Harlay, archevêque de Rouen, par M. l'abbé Julien Loth; 3° d'une notice sur le donjon de Domfront, par M. Blanchetière: ces trois pièces sont renvoyées à la Commission des impressions. La dernière était accompagnée d'une lettre de l'auteur, qui proposait de faire des fouilles sur l'emplacement de l'ancien château, et qui demandait que la Compagnie voulût bien Jui allouer une somme qu'elle déterminerait elle-même pour faire face aux dépenses que les travaux nécessiteraient. La Compagnie regrette de ne pouvoir répondre, comme elle le désirerait, à la requête qui lui est présentée: ses antécédents, auxquels elle tient à rester fidèle, ne le lui permettant pas.

M. Léon Puiseux entretient l'Assemblée de deux pièces communiquées par M. le comte René de Belleval; elles ont pour objet : la première, une aide soi-disant volontaire, levée en Normandie pour subvenir au paiement de la rançon d'Olivier du Guesclin, frère du connétable, qui avait été fait prisonnier au siége de Cherbourg en 1378, et amené en Angleterre ;-la seconde, l'armement et la garde de la ville de Pontorson et de quelques forteresses voisines qui en dépendaient. M. Puiseux est prié de rédiger les observations que ces documents lui ont suggérées, et dont la Compagnie enrichira ses Mémoires ou son Bulletin.

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Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et BellesLettres de Clermont-Ferrand.

MESSIEURS,

J'ai rarement l'occasion de vous servir.

Aussi ai-je accepté avec empressement la mission très-modeste d'attirer votre attention sur les travaux d'une Compagnie qui vous adresse ses Mémoires, et à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir.

L'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand renferme des travailleurs sérieux qui, depuis long-temps, sous le patronage et la préșidence d'honneur de l'illustre M. de Barante, explorent avec ardeur les antiquités historiques et scientifiques de l'Auvergne.

Nous connaissons tous des membres éminents de cette Compagnie. M. Lecocq, par exemple, que ses études sur la botanique et sa belle carte géologique de la contrée ont fait, du même coup, lauréat de première classe à la Sorbonne et officier de la Légion-d'Honneur, entretient dans l'Académie de Clermont-Ferrand le goût des sciences naturelles, tandis que M. Bourget, distingué aussi dans le concours des Sociétés savantes, y représente le progrès des sciences mathématiques.

C'est là que le savant doyen de la Faculté des Leltres, M. Olleris, a lu les premières pages de ses curieuses recherches, encore inédites, sur la vie et les

ouvrages de Gerbert, ce moine français du X. siècle, devenu un grand pape; cet initiateur qui devançait de si loin son époque, véritable Roger Bacon de la France, trois cents ans avant le moine anglais.

Les cinq volumes que l'Académie de Clermont nous envoie ne contiennent pas des morceaux également intéressants, pour nous du moins qui ne pouvons attacher la même importance qu'elle à des détails purement locaux.

Cependant, chaque province a des souvenirs qui sont à la fois particuliers et généraux, et qui ne sauraient être plus indifférents aux provinces de l'Est et de l'Ouest qu'à celles du Nord, du Sud ou du Centre. Vercingétorix, le héros de l'Auvergne, le digne adversaire de César, à qui l'Académie de Clermont propose d'élever une statue équestre sur le plateau de Gergovia, est pour nous, comme pour elle, le dernier et illustre défenseur de la Gaule. Pascal, cher à Clermont, est aussi, à Caen, le penseur sublime, l'écrivain original dont s'enorgueillissent les lettres françaises. Les grandes commotions géologiques dont Montlosier a écrit l'histoire, et quelquefois le roman, ont ce caractère d'intérêt général qui se fait sentir en-deçà comme audelà du Puy-de-Dôme et du Mont-Dore.

Je crois donc pouvoir vous signaler, dans le tome II, un travail bien étudié sur plusieurs points d'éruption volcanique; dans le tome III, une dissertation érudite sur les diverses opinions émises au sujet du siége de Gergovia; une note sur l'hypothèse cosmogonique de Laplace, dont l'auteur est M. Bourget, et l'important cartulaire de Brioude (Liber de honoribus) publié pour la première fois; dans le tome IV, enfin, un extrait de l'ouvrage déjà mentionné de M. Olleris sur le séjour de

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Gerbert au monastère d'Aurillac; un examen critique, par le même écrivain, de la lettre d'Augustin Thierry sur l'expulsion de la seconde dynastie franque; d'ingénieuses recherches sur le matériel et le public du théâtre espagnol vers la fin du XVIe siècle, due à la plume de M. Baret, professeur à la Faculté des lettres; un aperçu lumineux de la géologie du plateau central de la France et de la grande carte géologique du Puyde-Dôme, présenté par M. Lecocq.

Je laisse à ceux de nos honorables confrères qui ont plus spécialement étudié toutes ces questions, le soin de consulter les écrits dont je me contente de vous apporter les titres. Il leur appartient de dire à la Compagnie s'ils y ont trouvé quelque chose de vraiment neuf et d'évidemment utile.

Pour moi, je les ai lus avec l'intérêt d'un amateur qui prend plaisir à regarder les surfaces, quand elles sont claires et polies, mais à qui les lacunes du fond pourraient bien échapper.

Ce rôle de préparation sommaire, sauf vérification par les juges compétents, est le seul, Messieurs, auquel je prétende, et qui puisse me convenir au milieu de THÉRY,

vous.

Recteur de l'Académie.

De la suprématie poétique de la France au moyen-åge, (XXIV® volume de l'Histoire littéraire de France).

LU EN SÉANCE PUBLIQUE.

MESSIEURS,

L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres vient d'ajouter un volume nouveau, impatiemment attendu, aux vingt-trois volumes qui formaient jusqu'ici ce mo

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