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Au-dessus de cette couronne apparaissent, supportées par des nuages, quatre têtes d'anges, ailées, dont deux à chaque coin du double encadrement, et au milieu le St.-Esprit descendant sous la forme d'une colombe aux ailes éployées, d'une grande envergure. Cette pièce a beaucoup souffert du contact. d'autres pièces et de l'humidité.

Voici une autre cédule, en date du 22 mars 1622, extraite d'un recueil de chartes et de copies de chartes, trouvé dans les papiers de M. Léchaudé-d'Anisy et acheté par la Bibliothèque Impériale.

L'original, dont nous donnons copie, est un parchemin dérobé au dépôt général des archives du Calvados comme tant d'autres titres précieux qui figurent dans ce recueil.

« Je, sœur ANNE HÉLIE, députée au service des Sœurs « clergesses, promets stabilité soubz closture, con<< version de mes mœurs, chasteté, poureté et obedience, « selon les statutz de la reformation faicte par l'ordon« nance du Sainct-Siége apostolique, jouxte la règle de << sainct Benoist, en ce monastère de Caen, édifié et « fondé en l'honneur de la très-saincte Trinité. En la « présence de Madame Madame Laurence de Budos, «< abbesse du dict monastère, l'an de Nostre Seigneur << mil six cents vingt deulx, le douziesme du mois de « mars. En tesmoignage de quoi j'ai signé, de ma propre « main, la présente cedule.

« S. ANNE HÉLIE. »

Les recherches que nous avons faites pour découvri. des formules de cédules nous ont procuré le plaisir de trouver une formule de serment d'abbesse, celui de Madeleine de Montmorency, abbesse de la Str.-Trinité

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de Caen. L'original, déposé aux Archives du Calvados, est une belle pièce de parchemin dont la marge, du côté gauche, a été entamée par les rats.

L'écriture est une belle mixte gothique, avec lettres paraphées et illustrées, d'après les traditions de la Chancellerie ecclésiastique.

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Forma juramenti.

Ego Magdalena de Montmorency abbatissa mo«< nasterii monialium s[an]ctissime Trinitatis Cadonen[sis] (sic) ordinis s[an]cti Benedicti Baiocen[sis] «< dioc[esis] ab hac hora in antea fidelis et obediens ero « b[ea]to Petro s[an]cteque ap[osto]lice roman[e] ec<«< cl[es]ie et d[omi]no n[ost]ro d[omi]no Sixto p[a]p[e] V suisque succ[ess]oribus canonice intrantibus Non ero «< in consilio aut consensu vel facto ut vitam perdant << aut membrum seu capiantur mala captione Legatum << ap[osto]lice Sedis in eundo et redeundo honorifice « tractabo et in suis necessitatibus adjuvabo Possessiones « vero ad mensam mei abbatissatus pertinentes non « vendam nec donabo nec impignorabo nec de novo « infeudabo vel aliquo modo alienabo et cum consensu « conventus d[i]cti monasterii inconsulto roman[o] « pontifice Sic me Deus adjuvet et hec S[AN]CTA Dei Evangelia. »

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Le P. Fr. Martin, cordelier de Caen (1639–1726).

Le P. Fr. Martin, docteur de Sorbonne, gardien du couvent des Cordeliers de Caen, ancien provincial de son Ordre, n'est pas connu du public lettré de notre pays comme il mériterait de l'être. Il avait cependant des titres pour que son nom passât à la postérité; le plus grand de tous est le manuscrit que conserve la Bibliothèque publique de Caen, l'Athena Normannorum, veteres ac recentes, seu syllabus auctorum qui oriundi e Normannia, où l'on trouve sur l'histoire littéraire de la Normandie des documents qu'on chercherait vainement ailleurs.

Aussi, écrire sa biographie et faire connaître ses ouvrages, et surtout son chef-d'œuvre, l'Athenæ Normannorum, me semble non-seulement un acte de justice tardive, mais encore un service dû aux lettres de notre province. Que d'erreurs accréditées sur la foi des biographies et des bibliographies, et que nous pourrions facilement rectifier, si enfin ce manuscrit, qui attend depuis près d'un siècle et demi, était publié et répandu! Certes, nous nous trouverions récompensé au centuple de nos recherches si elles étaient couronnées d'un aussi beau résultat.

§ Ier.

Le P. François Martin est né à Caen, dans le faubourg St.-Gilles, le 11 janvier 1639 (1), et fut baptisé

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(1) Registres de la paroisse St.-Gilles. Janvier 1639. « Le dix-sept de ce mois et an, fat baptisé par moi, Susy, vicaire, François, fils de Gilles Martin et de Barbe Moulard, né de l'onzième jour du diet mois, nommé par François Moulard et Robine Larcher. >>

dans l'église de sa paroisse, le 17 du même mois. Sa famille est obscure et inconnue.

Tous ceux qui ont écrit quelques lignes sur sa vie le font naître en 1640; l'erreur vient sans doute de ce qu'il avait un frère plus jeune que lui, Siméon Martin (1), né le 20 mars 1640. Nous ne savons rien sur ce frère.

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Nous ne savons rien non plus sur les premières années de François Martin. Où commença-t-il ses études ? Nous l'ignorons encore; mais on peut croire que ce fut au collége des Jésuites de Caen (2), où il est certain qu'il fit ses humanités. Sans doute elles durent être aussi brillantes que solides, si l'on en juge par l'élégance avec laquelle il écrit le latin en prose et en vers, et cela à un âge où d'autres ne demandent que le calme et le repos (3).

En sortant du collége des Jésuites, il entra de bonne heure chez les RR. PP. Cordeliers de Caen; nous l'y trouvons en 1671, à l'époque de la canonisation de

(1) Le premier jour du mois d'apvril mil six cent quarante, fut baptisé par moy Nicolas Susy, prêtre, vicaire de la dicte paroisse de St.-Gilles, Syméon, fils de Gilles Martin et de Barbe Moulard, né du vingtième jour du mois de mars, au dict an, nommé par Symon Eimard, assisté de Guillemette Letellier. »

(2) a Abel Toubel était certainement de Caen et du faubourg St.Julien; nous avons fait ensemble nos humanités au collège des Jésuites. >> · Lettre du P. Martin à D. Huet, 10 février 1703. (3)7 Sole recedente, accedit nox atra, tenebræ

Tristes densantur, gratia grata fugit.

Quod pulchrum exstabat, pulchrum mox desinit esse;
Nam color in rebus nullibi lætus adest.

Sic, dum decedit prælustris Huetius, una
Doctrinæ splendor deficit insolitus.....

(Sur la mort de D. Huet, 1721. L'auteur avait 81 ans.)

saint Pierre d'Alcantara que l'on célébra dans l'église de son couvent, et dont il écrivit la vie (1). C'est le premier ouvrage que nous connaissions de lui. Il y eut pour maître un des plus distingués des Pères, le P. François Cointet (2).

Vers 1676, ses supérieurs, ayant sans doute remarqué en lui d'heureuses dispositions, l'envoyèrent à Paris suivre les cours de théologie et prendre ses grades en Sorbonne ce qu'il fit dans un espace de temps assez rapproché ; licencié le 26 février 1680, il fut reçu docteur en théologie le 29 octobre de la même année (3).

Combien de temps resta-t-il à Paris, qu'y fit-il, avec qui s'y lia-t-il? Nous n'en savons rien. Il est possible qu'il ait connu les grands hommes qui, à cette époque,

(1) Vitæ S. Petri de Alcantara Compendium, excussum Cadomi, anno christiano 1670, formis P. Poisson, in-16 (Athen. Norman. ). - En 1671, on célébra magnifiquement dans notre église la canoninazation (sic) de saint Pierre d'Alcantara.» Mémoire du P. Martin sur son couvent, ms.

(2) Laudatio præceptoris sui F. Francisci Cointet, viri minoritas inler quam maximi. Cadomi, in-4°. apud Poisson. » (Athen. Norman.) (3) Recueil portant le no. 62, Z, contenant une liste officielle imprimée: Nomina licentiatorum in sacra Facultate theologia Parisiensi anno Domini 1680, die 26 februarii. Cette liste comprend 88 noms; le P. Martin est le 41o.: Fr. Franciscus Martin, præsentatus minorum (le 76o. est un M. Jacobus Boileau). En face d'une quarantaine de noms, le P. Martin a mis en abrégé des indications qui lui rappelaient où se trouvaient ses anciens concurrents; un grand nombre portent aussi une croix, quelquefois avec une date, ce sont ceux qui étaient morts; ex. : no. 19, M. Petrus Celiete N., 1680;-no. 29, M. Petrus Suhard, 1692, ele..... Dans le même recueil se trouve une autre liste Nomina et ordo magistrorum sacræ Facultatis theologiæ Parisiensis. Elle commence le 20 novembre 1636 et se termine le 25 mai 1689; on y trouve le nom du P. Martin: Fr. Franciscus Martin, minor 29 octobris 1680.

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