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quables par leur rareté et leur belle conservation, nous signalerons :

1° Un camée antique, représentant en relief le portrait d'une femme dont la tête paraît entourée d'une couronne de laurier. Ce camée, qui est en corail ou en cornaline, est accompagné de plusieurs bijoux, parmi lesquels nous avons remarqué une petite chaîne ou collier (torques), terminée par un objet formant barette; trois anneaux en bronze de différentes grandeurs, et plusieurs autres objets en corne dont nous ne pouvons déterminer l'usage; plus une médaille en bronze; le tout incrusté dans un ciment très-dur ;

2o Deux beaux vases en terre rouge vernissée de même forme et à large ouverture décorés de feuillages. Sur les parois de l'un d'eux des quintes-feuilles sont tracées à la pointe. Dimensions du plus grand: hauteur, 14 centimètres; panse, 42 centimètres; ouvertüre, 8 centimètres; fond, 5 centimètres ;

3o Deux vases en verre blanc, en forme de baril, cerclés dans le tiers inférieur et supérieur. L'un de ces vases, retiré intact, offre une anse striée, mesurant 4 centimètres de largeur; hauteur, 19 centimètres. L'autre vase a été brisé; le fond offre en relief le nom et surnom du célèbre verrier Frontin l'Asiatique ;

4o Un beau vase en verre vert, de forme globuleuse, garni de deux petites anses recourbées en forme de volutes;

5 Trois grands vases en grès, de différentes dimensions. Le plus grand mesure 26 centimètres de hauteur; circonférence de la panse, 75 centimètres ; ouverture, 10 centimètres ; fond, 6 centimètres ;

6° Un petit vase en grès noir, affectant la forme d'un battant de cloche. Hauteur, 10 centimètres; hauteur du

col, 70 centimètres; ouverture, 2 centimètres; circonférence de la panse, 9 centimètres; fond, 2 centimètres. - Un autre vase en terre noire: hauteur, 18 centimètres; panse, 57 centimètres; ouverture, 13 centimètres; 7 Trois petits vases en terre grise, d'une forme curieuse ;

8 Une urne en terre noire à deux anses. Hauteur, 9 centimètres; panse, 29 centimètres; ouverture, 7 centimètres; fond, 5 centimètres ;

9o Trois petites bouteilles en verre vert, l'une de forme hexagonale;

10° Un vase en verre fin bosselé;

11° Une petite lampe en terre rouge de Samos, sur laquelle est représenté en relief un enfant nu;

12° Deux lacrymatoires en verre vert. L'un de ces lacrymaloires a été trouvé dans une urne grise;

13° Un fer-à-cheval et deux médailles en moyenbronze, l'une de Domitien, et l'autre presque fruste; 14° Une petite pince épilatoire;

15° Une bouteille en verre vert striée (hauteur, 11 centimètres; panse, 21 centimètres); garnie en dessous de six pieds en forme de tètes de clou;

16° Un très-beau plat en terre rouge, presque complet, décoré de jolis dessins en relief imitant des broderies (ouverture, 25 centimètres). Ce plat offre un morceau retenu par quatre longues attaches en bronze. Ce genre d'attaches est fort curieux et mérite d'étre signalé.

(Le Normand, Février 1866.)

M. Babinet, de l'Institut, dans le n° du 22 mars du journal l'Événement, s'occupant des îles anglo-normandes, cite dans son article le livre de notre honoré confrère,

M. Th. Le Cerf, sur ces îles intéressantes à tant de titres : nous reproduisons, avec plaisir, cette appréciation désintéressée d'un livre que tous les lecteurs qui le connaissent jugent comme M. Babinet:

Je dois à l'obligeance de M. Henri Plon, le célèbre éditeur, mon voisin, un excellent livre, intitulé: L'Archipel des iles normandes, Jersey, Guernesey, Aurigny, Serq et dépendances, avec une carte très-utile. C'est un tableau complet de ces belles iles. Leur population, leurs lois, leurs productions, leur marine, et enfin leurs mœurs, leur langage avec leur historique et leurs monuments druidiques, rien n'est oublié. L'auteur est M. Le Cerf, caennais, dont le livre va être très-recherché à l'occasion du roman de M. Victor Hugo, où la géographie et le drame seront également soignés.

L'article de l'Evénement parlait d'une manière curieuse des horreurs de l'abord de l'ile de Serq, dont la population, depuis 1841, a diminué de 800 à 435 habitants. Elle a, au contraire, beaucoup augmenté dans les autres iles.

« Lors de ma visite à la Hague, en face et tout près d'Aurigny, où même l'artillerie moderne pourrait envoyer des boulets (à la vérité, peu à craindre de si loin), mon patriotisme d'honneur français était vivement froissé par l'aspect de nos iles françaises sous la domination anglaise. J'avouerai qu'il me reste encore quelque chose, dans ma vieillesse, de ce chauvinisme blessé. J'aurais voulu que, prenant pour raison la suppression de la contrebande, on tentât efficacement la reprise de nos iles. Aujourd'hui que nos bienveillants voisins affichent hautement la prétention de faire d'Aurigny le Gibraltar de la Manche, la France n'est-elle pas autorisée à confisquer ces travaux menaçants pour sa sûreté?

« Voici, d'ailleurs, des faits positifs que l'on trouvera

dans le livre de M. Le Cerf, et qui sont bien autrement importants que la contrebande et les cormorans de Jobourg et de la Hague. Écoutons M. Le Cerf :

-Aurigny est situé à 3 lieux (12 kilomètres) à l'ouest du cap de la Hague, extrémité nord-ouest de la presqu'ile du Cotentin et parfaitement en face cette extrémité nord de la France.

La réussite de la contrebande fait que la langue française se maintient là mieux que dans les autres îles. L'ile d'Aurigny, placée presque en face de notre port militaire de Cherbourg, a été l'objet des prédilections constantes du gouvernement anglais.

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En 1847, sous prétexte de créer à Aurigny un port de refuge, on fortifia l'ile. 14 millions pour les fortifications et 35 millions déjà dépensés en 1862 pour le soi-disant port de refuge, qui est loin d'être terminé, prouvent que ce n'est pas là que se réfugiera la sympathie mutuelle de l'Angleterre et de la France.

En attendant, tous les ingénieurs compétents reconnaissent que l'établissement d'un bon port à Aurigny est impossible et que les travaux seront en pure perte. Je transmets cet agréable renseignement à M. le marquis de Boissy.

C'est donc à tort, dit textuellement M. Le Cerf, qu'on a surnommé le rocher d'Aurigny le Gibraltar» de la Manche!!! Nom à tous égards prétentieux. L'assimilation, d'ailleurs, n'est pas possible; car la France ne souffrirait pas facilement une garnison étrangère sur son propre territoire.

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« Je cite un fait scientifique important. Les marées des côtes de Normandie, depuis Cancale et Saint-Malo, jusqu'à la Hague, s'élèvent à une prodigieuse hauteur. On avait donc pensé qu'à la pleine mer l'attraction de

l'epaisse couche d'eau qui arrive à la côte pourrait fausser momentanément la direction du fil à plomb et l'équilibre du niveau. Une expérience très-précise que j'ai faite à Granville m'a prouvé qu'il n'en était rien. Depuis lors, un calcul rigoureux m'a confirmé que cette masse immense ne pourrait pas faire varier d'une seconde les instruments les plus sensibles. (Voir les Mémoires de l'Académie des Sciences.) >>

Le 4 trimestre de 1865 des Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest rappelle à la page 208, à propos d'une explication de la formule sub ascia dedicare donnée par M. le docteur de Beaufort, de St-Benoît-du-Sault, les observations de M. Charma sur cette formule, «<lesquelles seront résumées, ainsi que celles de M. de Beaufort, dans un travail spécial de M. l'abbé Auber. »

Nous prions le savant abbé de nous donner, aussitôt qu'il le pourra, la notice qu'il veut bien nous promettre et qui ne peut manquer de jeter une nouvelle lumière sur l'obscur problème auquel elle sera consacrée.

M. E. Sandret vient de publier, sous ce titre : L'ancienne église de France, ou état des archevêchés et évêchés de France avant la constitution civile du clergé de 1790, la premiere livraison d'un livre, qui abrége en même temps et complète le Gallia christiana. Cette livraison in-8 de 152 pages, Paris, Dumoulin) contient tout ce qui est relatif au diocèse de Rouen. Nous ne saurions trop recommander à nos confrères et à tous les lecteurs normands cette intéressante publication.

In de nos honorés confrères, M. H. Coustant d'Yanvilie, réimprime textuellement l'Armorial de la Chambre

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