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Ils ont passé deux jours à Falaise, durant lesquels ils ont fait des excursions aux environs. Ils ont analysé et dessiné l'église de Noron, les maisons et la chapelle romane du prieuré qui dépendait de St.-Evroult, puis visité le château de Longpré

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appartenant à M. Le Bourgeois, membre de l'Association Normande : une vue à vol d'oiseau a été prise de la porte d'entrée; déjà, précédemment, le château avait été esquissé par M. Bouet.

Le beau château moderne de La Tour appartient à M. le comte de Séran. Celui de St.-Germain-Langot appartient à M. le Marquis d'Oilliamson, membre de la Société française. L'église de Villers-Canivet et les restes de l'abbaye ont été successivement visités.

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Le manoir d'Ussy, de la renaissance avec sa brillante cheminée, le grand portail de l'église, l'un des plus beaux du XIII. siècle ou du commencement du XIV.; le château de Meslay et l'église ont été visités avec soin et dessinés. M. Victor Petit a également dessiné le château d'Acqueville

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en partie de 1614, qui appartient à M. de Folleville et quelques chapiteaux de l'église de cette commune, assez remarquables d'exécution et appartenant au XII. siècle; au Bois-Halbout la chapelle de l'hospice, les églises de Cesny et de Placy et le château de Cesny, décrit par M. de Caumont dans son Cours, ont été revus. Un plan du château de Cesny a été levé avec soin.

La tournée s'est terminée, en revenant à Vaux, par la visite des églises d'Aisy, de Quesnay, de Grainville, de Bretteville-le-Rabel, de St.-Sylvain et de Fierville.

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SÉANCES

TENUES A BERNAY,

LES 20 ET 22 JUILLET 1848.

1re. SEANCE,

Sous la présidence de M. STANISLAS de SAINT-GERMAIN, Inspecteur des monuments de l'Eure.

La Société française a tenu une séance publique, à Bernay, le 20 juillet 1848, pendant le Congrès de l'Association normande.

Un assez grand nombre de membres de la Société française et de l'Association normande y assistaient.

M. Stanislas de St.-Germain, inspecteur des monuments de l'Eure, occupait le fauteuil de la présidence. M. Raymond Bordeaux prenait des notes pour le procès-verbal.

Voici le résumé de cette séance.

M. de Caumont ayant demandé à M. de St.-Germain quel est l'état des antiquités de l'Eure et des monuments dont il a l'inspection, celui-ci rappelle les allocations votées, il y a trois ans, lorsque la Société tint une séance à Evreux, allocation qui avait pour objet la pose d'une borne monumentale commémorative de la bataille de Cocherel, et la réparation des verrières endommagées de l'église de Conches. Le monument de Cocherel est resté à l'état de projet, et M. de St.Germain ne sait pas si les fonds alloués pour les vîtres de Conches ont été employés.

Mais M. de St.-Germain signale, à Evreux, de déplorables mutilations au palais épiscopal; la muraille qui regarde l'ancien fossé, et qui, surmontée de machicoulis, était couverte de cicatrices laissées par des coups de feu, a été revêtue d'une ignoble couche de plâtre. Ce mur, véritable page d'histoire, est maintenant déshonoré.

Puis la tour de l'horloge, ou beffroy communal, est livrée à une restauration analogue, ses flancs sont percés à plus de cent endroits de trous carrés, où s'attachent de funestes échaffaudages; de grands cadrans à armatures de fer, curieux ouvrage de serrurerie du commencement du XVII. siècle ont été arrachés et jetés à la ferraille; des cordons et des moulures qui n'avaient jamais existé vont bientôt altérer le plan primitif: enfin, un grattage extérieur déjà commencé menace de s'étendre sur tout l'édifice et de lui ravir la teinte harmonieuse dont l'ont enrichi les années.

M. de Saint-Germain, navré de voir ainsi déshonorer ce monument, s'est décidé, malgré le désir qu'il avait de ménager l'architecte, à écrire au comité du Ministère. Il avait pour lui l'assentiment de tous les archéologues et amis des arts de la ville, qui gémissaient d'une aussi inqualifiable restauration. Il a parlé en leur nom.

Sa lettre n'a reçu qu'un démenti du comité: il avait parlé de la muraille de l'évêché, et avait dit qu'on l'avait badigeonnée, le comité a vu là une erreur. M. de Saint-Germain avait, il est vrai, adouci la réalité; car si le mur en question n'a pas été badigeonné, il a subi un recrépissage en plâtre.

L'architecte va donc son train, et dans ce moment il fait jeter, du haut en bas de la tour, la balustrade et les pinacles, que sans doute il fera refaire à neuf, mais dont il ne restera - aucun fragment pour garantir l'exactitude d'une telle restauration. Ces sculptures étaient pourtant généralement en bon état, et on connaissait le nom de leur auteur, Pierre Moteau. N'importe, l'œuvre de Pierre Moteau gise maintenant par terre, après avoir été précipitée de la hauteur de la tour, le les manœuvres font avec les débris des rangées de moëllons à la toise!

M. de Caumont est profondément affligé du grattage du beffroy d'Evreux : il y a quelques jours, en passant par cette ville, il a été stupéfait de ce singulier travail.

Il se plaint d'ailleurs de la manière dont le comité de Paris traite les choses, du dédain superbe avec lequel il reçoit les plus légitimes remontrances.

M. de Saint-Germain parle de la restauration du portail de l'église de Louviers ; il n'a pas encore d'opinion formée sur le mérite de ce travail; le portail paraît avoir été reconstruit à peu près entièrement.

Il rappelle la regrettable démolition du manoir de la Commanderie de Saint-Etienne de Renneville, déjà signalée dans

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VUE DE LA COMMANDERIE.

le Bulletin monumental par M. Raymond Bordeaux.

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