type d'une époque qui a produit beaucoup d'ouvrages dont plusieurs sont conservés dans les trésors de nos églises. , M. Emmanuel Paty, inspecteur de la Société française, pour le département de Seine-et-Marne, qui depuis huit mois habite la ville de Dreux, indique sommairement quelles ont été ses recherches et ses découvertes depuis qu'il s'est fixé dans cette ville; le pays est fertile en monuments qui sont loin d'être connus et dont la plupart n'ont pas été décrits ou l'ont été de manière à donner de fausses idées. Les voies romaines doivent aussi être plus rigoureusement étudiées enfin des manuscrits renfermant des documents précieux pourront être examinés avec plus d'attention qu'on ne l'avait fait; plusieurs mémoires seront adressés prochainement à la Société sur cette partie du département d'Eure-et-Loir. , M. Barthélemy, inspecteur divisionnaire de la Bretagne, adresse également des renseignements sur quelques monuments de la Bretagne, et rappelle qu'il a précédemment adressé un volumineux manuscrit intitulé Rapport sur quelques monuments des Côtes-du-Nord, ouvrage dont il est l'auteur conjointement avec M. Guimard, membre du Conseil. Ce travail est accompagné de dessins. M. de Caumont dit à ce sujet que le manuscrit devait être imprimé dans le compterendu du Congrès archéologique de Dijon, et qu'il sera conservé soigneusement.. M. l'abbé Jouve, chanoine de Valence (Drôme), demande quand pourra être imprimé le travail qu'il a fait parvenir sur la cathédrale de celle ville; le bureau répond que cet ouvrage paraîtra au moins par extrait dans un des prochains numéros du Bulletin et que le manuscrit complet pourra ensuite être retourné à l'auteur. M. de Caumont rappelle les discussions qui se sont élevées plusieurs fois dans le sein de la Société Française relativement au pavage ancien des églises, notamment la discussion qui a eu lieu à Tours le 8 septembre dernier et dans laquelle furent entendus MM. Didron, Daly, Verdier, Loriquet, l'abbé Crosnier, Taillard, l'abbé Manceau, Des Moulins, Duchallais, l'abbé Poquet, l'abbé Masson. Il ne voulut pas l'année dernière interrompre la discussion pour donner des renseignements sur la nature même de ces pavés, parce qu'il s'agissait principalement, à Tours, de se prononcer sur le mode de pavage à employer et non sur la nature des pavages usités aux différents siècles. Aujourd'hui rentrant plus particulièrement dans le côté archéologique de la question, M. de Caumont parle des pavés en terre cuite émaillés qui abondaient dans les constructions civiles comme dans les édifices religieux. Les pavés en terre cuite, du XIII. et du XIV. siècle, se ressemblent tous, et l'on ne peut douter qu'il n'y eut de grandes fabriques travaillant sur les mêmes patrons et d'après les mêmes principes. M. de Caumont présente divers dessins de pavés apportés de l'abbaye du Plessis-Grimoult par M. Morière, membre de la Société ; il fait observer que sur tous les pavés du même genre, présumés du XIII. siècle ou du XIV. les mêmes figures, les mêmes armoiries sont reproduites par les fabriques; ainsi on re trouvait les types que nous venons de figurer dans la salle des Gardes de l'abbaye-aux- Hommes de Caen, à St.-Pierre-surDive, à Longues. Il devient évident que ces types avaient été adoptés par les fabriques. Les châteaux (armoiries de Castille) sont une espèce d'ornement très-fréquent non-seulement sur les pavés, mais aussi dans les bordures des vitraux. Il a dû exister, en Basse-Normandie, une ou plusieurs fabriques de briques émaillées qui répandaient partout leurs produits, et, dans le Calvados où la pierre est si belle, où on peut la débiter en grandes dalles pour le pavage et les pierres tombales, on a, surtout à une certaine époque, préféré le pavage en terre émaillée. Les belles rosaces de la salle des Gardes de l'abbaye de St.-Etienne, celles du sanctuaire de St.-Pierresur-Dive, les pavés de l'abbaye du Plessis-Grimoult, de Longues, de Fontenay et autres le démontrent suffisamment. On a fait, au XIIIe. siècle et au XIV., de grandes tombes formées de carreaux en terre cuite émaillée dont la réunion figurait l'image du défunt. Il y en a eu de semblables à Longues; d'après le témoignage de M. Lambert, il en existait aussi de très-belles à Fontenay-sur-Orne, et les dessins nous en ont été conservés dans un manuscrit renfermant des documents sur plusieurs de nos abbayes de la Basse-Normandie (1). (1) V. la Statistique monumentale du Calvados, par M. de Caumont, t. II, p. 153. |