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M. de Caumont ajoute, en appuyant la 1re. partie de la' demande de l'honorable M. Drouet, l'annonce d'une nouvelle très-importante: M. Hucher, antiquaire si consciencieux et si éclairé, se propose de faire, dans la salle du musée du Mans, un cours d'archéologie, particulièrement à l'usage des architectes, ouvriers sculpteurs, menuisiers, etc., etc.

On comprend combien cet enseignement peut être utile en familiarisant avec les formes usitées aux différents siècles du moyen-âge, ceux qui sont appelés à réparer nos monuments, nos vieilles boiseries, etc., etc. Or, on ne saurait trop engager M. Drouet à compléter la série chronologique de types anciens qu'il a déjà formée en si peu de temps, avec tant de zèle et de succès, et la Société s'associera en facilitant cette œuvre utile, à la bonne pensée de M. Hucher, pensée qui est aussi la sienne et qui serait mise à exécution, dans plusieurs villes, si l'on avait répondu aux exhortations de la Société française, ou plutôt s'il se trouvait quelques hommes aussi capables que M. Hucher; malheureusement ils sont très-rares la ville du Mans doit se féliciter de posséder des hommes aussi dévoués et aussi instruits que MM. Drouet et Hucher, on ne saurait trop encourager leurs généreux efforts. M. Richelet, du Mans, membre du conseil, prend la parole et s'exprime ainsi :

« Le musée monumental de la ville du Mans, fondé il y a deux ans par une commission à la tête de laquelle se trouve M. Drouet, inspecteur-divisionnaire de la Société française, offre déjà un véritable intérêt et est appelé par la suite à rendre de grands services aux études archéologiques.

«Le but de sa création, depuis long-temps encouragée par la Société, était sans doute de recueillir et d'arracher à la destruction tous les fragments anciens, mais il avait encore un autre but non moins important, celui de présenter aux artistes et aux ouvriers habiles, chargés de restaurations ou

de compositions nouvelles, des séries non interrompues de modèles, applicables aux divers genres et aux différents âges.

<< Comme il est impossible de se procurer des échantillons originaux en tout et pour tout, on a eu l'heureuse idée d'y suppléer par des moulages. Ainsi, dans un assez bref délai, l'artiste et l'ouvrier pourront venir puiser, là, d'utiles enseignements et se mettre à même de ne pas confondre les divers styles; et cela avec d'autant plus de facilité qu'un des membres distingués de la commission se propose d'ouvrir un cours pratique en présence même des objets collectionnés.

<«< Il serait à désirer que de semblables établissements fussent créés dans un grand nombre de localités; pour y concourir et prouver l'utilité qu'il y attache, le Conseil de la Société française pourrait proposer des primes de 200 fr. aux premières villes où ce projet aura reçu, sur des bases analogues, un commencement d'exécution. »>

La proposition de M. Richelet est prise en considération, elle ne fait d'ailleurs que rappeler une délibération déjà ancienne portant que des allocations semblables pourront être faites en faveur des musées de province dans lesquels on formera une série chronologique et bien classée de détails architectoniques. La Société a voté depuis 15 ans diverses sommes pour exécuter des moulages à Angers, à Saumur, à Niort, à Bordeaux, à Saintes, à Poitiers et dans plusieurs autres villes. Ces moulages ont été déposés dans les musées les plus voisins; le musée d'Angers entr'autres renferme un très-grand nombre d'objets moulés aux frais de la Société française.

La Société s'empresse de faire droit à la proposition de M. Richelet, et d'encourager, comme il le demande, la création de musées d'antiquités dirigés d'après les idées qui ont présidé à la création de celui du Mans.

L'allocation de 350 fr. demandée par M. Drouet est accordée à l'unanimité.

100 fr. sont aussi votés pour réparations à l'église de Clermont, sous la condition expresse que cette somme ne sera employée qu'à des travaux de consolidation, sous la surveillance de MM. Drouet, Tournesac et Hucher.

Les autres demandes sont ajournées.

Le Conseil arrête que 12 exemplaires des Définitions élémentaires de quelques termes d'architecture, seront adressés à M. Drouet, conformément à sa demande, pour être distribués aux ouvriers du département de la Sarthe qui s'occupent de restaurations et de sculpture; qu'en outre une distribution du même ouvrage et de quelques autres livres d'archéologie pourra, s'il y a lieu, être faite à Bernay.

Plusieurs autres demandes de fonds sont renvoyées à la séance du lendemain.

M. de Caumont communique une lettre de M. Baudot, président de la commission archéologique de la Côte-d'Or, et l'un des secrétaires-généraux du Congrès, annonçant qu'il lui paraît impossible de tenir cette année, à Dijon, le Congrès archéologique de la Société française, même en le retardant jusqu'à la fin de l'année, les préoccupations politiques étant les mêmes; il demande que la session soit remise à l'année prochaine.

Le Conseil, tout en regrettant vivement d'être obligé de renoncer à cette réunion qui devait être pleine d'intérêt, et à laquelle devaient se rendre beaucoup de membres, ne peut que s'en rapporter à ce sujet à l'avis de ceux qui s'étaient chargés d'organiser la session. Le Congrès n'aura pas lieu cette année à Dijon si MM. les secrétaires-généraux persistent à le croire impossible.

Un membre demande si le Congrès ne pourrait pas se transporter à Auxerre, ville intéressante par sa cathédrale, l'église St.-Germain, et qui renferme beaucoup d'hommes instruits;

nous verrions ainsi, ajoute l'auteur de la proposition, une partie du département de l'Yonne qui fait suite à celle que nous avons explorée avec tant d'intérêt l'année dernière à Sens. M. Victor Petit est chargé de prendre des renseignements sur les chances qu'offrirait la ville d'Auxerre pour un Congrès archéologique et d'en faire l'objet d'un rapport ultérieur.

M. de Caumont pense que Nevers est parfaitement situé pour une réunion générale de la Société française; Mgr. Dufêtre a toujours favorisé les travaux archéologiques et est depuis long-temps membre de la Société, mais il faudrait que M. l'abbé Crosnier voulût bien se charger des fonctions de secrétaire-général, et il n'habite pas Nevers. Nevers est du reste un point sur lequel la Société française devra tôt ou tard se réunir : il en est de même de la ville de Bourges, trèscentrale et maintenant si facile d'accès au moyen du chemin de fer. M. de Caumont y est allé l'année dernière pour les mesures préparatoires à prendre si ce projet était mis à exécution, mais les circonstances politiques ont empêché d'y donner suite.

On voit que la Société française ne manque pas de centres bien choisis pour ses réunions ultérieures.

La séance projetée à Bernay aura lieu le 20 juillet dans la grande salle du tribunal de première instance; elle sera présidée par M. de St.-Germain, inspecteur des monuments de l'Eure: M. Bordeaux remplira les fonctions de secrétaire-général. Madame Philippe Lemaistre doit y faire plusieurs communications.

M. Bouet est chargé de dessiner plusieurs monuments dont Madame Lemaistre a déjà entretenu la Société à Rouen. On passe aux diverses communications.

M. Bouet a fait dernièrement des excursions archéologiques dont il est donné connaissance et dont il sera plus amplement, rendu compte dans le Bulletin, quand les planches qui doivent accompagner le texte seront gravées.

M. de Caumont rappelle la description, donnée dans le compte-rendu de l'année dernière, du calice de St.-Pierrele-Rond, à Sens (p. 268 et 289). Ce calice n'avait pu être gravé pour être joint au volume; depuis, le dessin a été mis sur bois et gravé. M. de Caumont le présente comme le

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