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était bâtie en bois; elle paraissait fort ancienne et tombait de vétusté il servait de base à un poteau de la charpente. Comme on n'a pas de musée convenable à Evreux, M. Bonnin s'est borné à le faire placer dans le jardin des plantes ; mais vu l'existence de fissures profondes où l'eau pénètre, on craint que les premières gelées ne le fassent éclater : c'est pourquoi M. Bordeaux l'a dessiné avec toute l'exactitude possible.

M. de Caumont, après avoir insisté sur l'importance de cette découverte qui paraît prouver qu'il existait un temple de Mercure à St.-Germain ou dans le voisinage, SIGNUM MERCURII CUM ÆDE, fait remarquer que la trace des deux crampons qui fixaient les pieds de la statue sur ce bloc sont encore visibles. Il entretient ensuite la compagnie de quelques voies romaines qu'il a de nouveau parcourues; il présente le dessin de la tête antique qu'il découvrit à Boulon il y a

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20 ans, et qu'il a fait graver pour la Statistique monumentale. Il indique quelques points où l'on pourrait tenter des fouilles avec chance de succès.

M. le trésorier Gaugain annonce qu'il a payé une partie des sommes votées l'année dernière pour différents travaux, mais qu'il reste plusieurs allocations à solder, les travaux n'ayant pas été commencés. Telles sont les allocations faites pour relever les tombes historiées de Villeneuve-l'Archevêque et pour dégager le tombeau de Cérisiers, département de l'Yonne. A ce sujet M. Victor Petit prend la parole et s'exprime ainsi :

« La Société française, dans l'une de ses séances générales tenues à Sens au mois de Juin 1847, a décidé qu'une somme de 50 fr., qui pourrait être portée à 100 fr., serait allouée pour servir exclusivement à la restauration d'un tombeau placé dans l'église de Cérișiers. M. Victor Petit croit devoir donner quelques nouveaux détails qui serviront de complément à sa notice insérée dans le Bulletin monumental, t. XIII., p. 257.

« Ce tombeau, placé au milieu de la nef, porte une inscription dans laquelle on trouve la date de M. CC. XXVI (1226). Il mériterait donc par son ancienneté d'être conservé, si déjà son caractère d'ornementation ne suffisait pas pour le faire apprécier. La gravure jointe à cette note représente l'une des quatre faces latérales de ce petit monument, non pas, il est vrai, tel qu'on le voit aujourd'hui, mais tel qu'on le voyait il y a peu d'années seulement. La base, et même une partie des colonnettes, fut enfouie sous un carrelage nouveau, quand on éleva le sol de la nef pour l'assainir un pen. Soit respect ou indifférence de la part des ouvriers, on ne changea rien à la position du tombeau; la moitié disparut sous le niveau du carrelage nouveau. C'est précisément pour remettre au jour le soubassement du petit monument, qu'une somme de 100 fr. a été mise à la disposition d'une commission chargée de veiller à la bonne et prompte exécution de ce travail de restauration.

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<«< Voici, sur la proposition de M. Richelet, la nature des travaux à exécuter; 1o. Enlever autour du tombeau et sur une largeur de 50 centimètres environ le carrelage actuel : 2o. Creuser le sol jusqu'à l'ancien pavé et border l'affouillement d'un petit mur de soutennement, de manière à dégager le soubassement le plus possible sans rétrécir trop le passage déjà assez étroit de l'espace laissé entre les bancs de la nef. Enfin établir autour du tombeau, et à hauteur d'appui, une trèssimple grille en bois de chêne, assez forte pour résister aux ébranlements motivés par le passage fréquent des fidèles. Cette grille n'affecterait aucun caractère original.

« Ainsi serait rétabli, dans sa beauté primitive, le tombeau de Guido Brossarz de Cerisiers, et cela sans déplacement, sans remaniement ni retouches inutiles. >>

Le Conseil approuve complètement ce principe *conservateur de non-déplacement qui devra être mis en pratique aussi rigoureusement que possible, non-seulement à Cérisiers, mais encore dans toutes les localités où de semblables travaux pourraient être entrepris. Le déplacement et le remaniement d'une pierre sculptée présente, en raison de ses dimensions et aussi de sa pesanteur, de très-graves inconvénients. On ne doit réellement passer outre, que lorsque le statu quo offre des inconvénients plus grands encore. Ainsi, à l'égard des dalles funéraires ornées de ciselures ou d'inscriptions, le déplacement peut être sérieusement motivé. Le Conseil pense que lorsqu'un tombeau doit être dans un temps plus ou moins proche complètement usé et détérioré par le frottement des pieds, il y a urgence à l'enlever pour le replacer hors de toute atteinte, soit dans une chapelle, soit sur les parois de la muraille. Une simple pierre portant le nom du défunt, dit M. Richelet, peut être mise dans l'emplacement que remplissait la pierre tumulaire primitive. Quel que soit

le respect que commande toujours un tombeau, on ne doit pas hésiter à le déplacer, si par ce moyen, on le préserve de la destruction qui le menaçait.

L'application de ce principe de conservation étant réclamée pour deux dalles funéraires placées dans l'église de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne), la Société décide que les pierres tombales de cette église pourront être relevées. Elle nomme M. V. Petit commissaire spécial pour cette opération et pour celle relative au tombeau de Cérisiers.

Le Conseil maintient les différents crédits ouverts à M. l'inspecteur-divisionnaire, Des Moulins, et (sauf ce qui vient d'être arrêté) toutes les allocations inscrites au tableau imprimé dans le dernier compte-rendu et approuvé par la commission de comptabilité le 28 mars 1848.

On passe à la discussion des demandes de fonds adressées à la Société. La lettre écrite au bureau par M. l'Inspecteur de la division du Mans s'exprime ainsi : « Ne pouvant, à « mon grand regret, assister à la réunion, parce que je fais partie du jury de la Cour d'Assises de la Sarthe, je vous « prie instamment de présenter au Conseil la note que j'ai « précédemment adressée au sujet des allocations suivantes, « et qui motive ma demande.

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Cette demande se divise en deux parties, savoir :

« 1°. Pour les travaux de moulages de divers objets d'art « à l'aide desquels on formerait des séries de modèles de style « et d'époques différentes pour l'instruction des ouvriers qui « s'occupent spécialement de la restauration des anciens mo<<<numents, et aussi pour achat de divers objets d'antiquités « propres à servir de types ou termes de comparaison dans «l'histoire de l'art. 350 fr.

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« 2°. Pour secours aux trois églises de Clermont, de «Pringé, et de Châteaux-l'Hermitage comprises dans l'état « de demande de M. l'abbé Tournesac, inspecteur de la << Sarthe. 200 fr.

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