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correspondant; une lettre de M. Armand Lévy, rédigée dans le même sens que la précédente; enfin une lettre de M. le duc de Doudeauville qu'une indisposition subite empêche de venir présider la séance.

Dans cette lettre, M. le duc prie M. Garcin de Tassy de le remplacer au fauteuil, et de recommander aux membres de la Société de contribuer de tous leurs efforts à l'extension de cette compagnie savante dont les travaux méritent une si juste appréciation.

Le président lit les noms des personnes qui sont présentées pour faire partie de la Société.

Membres titulaires.

MM. PÉCARÈRE, J. OPPERT, le comte MELCHIOR DE VOGUÉ, voyageurs en Orient; G. DEPPING, employé à la Bibliothèque impériale. Membres correspondants.

MM. MIRZA (A.) CASEM-BEY, professeur et doyen de la Faculté des langues orientales de l'Université de Saint-Pétersbourg. PEUCHGARIC aîné, capitaine au long cours, à Agde.

SEGUIN, à Genève.

SOUPÉ, professeur de rhétorique au lycée impérial de Grenoble.
SERVAN DE SUGNY, orientaliste, à Lyon.

BELLIN, juge au tribunal civil de Lyon.

POWER DE BEYMONT, à Médéah (Algérie).

FOURNIER, à Bordeaux.

SÉROKA (le commandant), chef du bureau arabe à Biskara (Algérie).

SPENSER (le R. J. A.), membre de la Société orientale américaine, à New-York.

ARMAND LÉVY, à Bucharest.

M. Léon de Rosny lit plusieurs extraits d'une lettre qui lui est adressée par M. l'abbé Furet, missionnaire au Japon, correspondant de la Société.

M. Léon de Rosny expose l'état actuel des nations de l'Asie orientale, à propos de l'expédition française à Péking, et dans les mers de la Cochinchine et du Japon. Il donne ensuite communication de deux lettres de l'abbé FURET, membre de la Société et missionnaire au Japon. La première, datée de la baie de Barracouta, contient le récit de ses voyages dans la Tartarie orientale et Karafto; la seconde, datée de la baie de Saka (île de Tsou-sima, au Japon), renferme des détails sur la guerre anglo-française et russe dans ces parages, et sur les mœurs et coutumes de leurs habitants. La première de ces lettres sera insérée dans le numéro de février de la Revue de l'Orient.

M. J. Oppert, obtient la parole après M. de Rosny, et donne à la Société des détails sur son expédition dans la Mésopotamie, et particulièrement sur la topographie de Babylone dont il a retrouvé et exploré les ruines.

M. le président adresse des remercîments au nom de la Société là M. J. Oppert, pour ses intéressantes communications.

Sur la proposition de M. le président, M. J. Oppert, est nommé membre de la commission, chargée de faire à la Société un rapport sur le déchiffrement des inscriptions cunéiformes.

Les ouvrages dont les titres suivent ont été offerts par les auteurs à la Société.

Par M. Cherbonneau, professeur d'arabe à Constantine.

Essai sur la littérature arabe au Soudan, etc. In-8.

Par M. Ed. Dulaurier, professeur à l'école des langues orientales. L'Institut Lazareff des langues orientales fondé à Moscou, par la famille de Lazareff, etc. In-8.

Par M. Pharaon, interprète à l'armée d'Afrique.

Livre de la Miséricorde, dans l'art de guérir les maladies et de conserver la santé, traduit de l'arabe, de Sidi-Siouti. In-8.

Par M. Ferdinand de Lesseps.

Percement de l'isthme de Suez. Rapport et projet de la Commission internationale. In-8.

Par M. Bellin, juge au tribunal civil de Lyon.

Notice sur l'édification du grand théâtre et du Palais-de-Justice de Lyon. In-12.

Par M. Peuchgaric aîné, capitaine au long cours.

La Plata, de 1851 à 1854. Relation des événements politiques, mœurs, coutumes, etc., etc. In-8.

Par M. E. Foucaux, professeur à l'école des langues orientales. Fragment du Mahaprasthanikaparva, extrait du Mahabharata, traduit du sanscrit. In-8.

Par M. François Lenormant.

Note sur un scarabée découvert en Algérie. In-8.

Par M. Trémaux.

Parallèle des édifices du con

Voyage au Soudan oriental, 2 livr.

tinent africain, 2 livr.

M. le président annonce que ces ouvrages seront déposés dans la bibliothèque de la Société et que des remerciments seront adressés aux donateurs.

Avant de terminer la séance, M. le président annonce à la Société que la santé de M. le duc de Doudeauville s'étant sensiblement améliorée dans les derniers jours, il ne doute pas que M. le duc ne revienne présider désormais sans interruption les séances de la Société. La séance est levée à neuf heures et demie.

VICTOR LANGLOIS.

RÉDACTION DE LA REVUE DE L'ORIENT.

La Revue de l'Orient publiera dans ses prochains numéros les mémoires suivants :

- Fragement inédit du Mahabbarata, épopée indienne traduite du sanscrit, par M. FOUCAUX

-Inscription arabe, du minaret de la grande mosquée d'Alger, par M. l'abbé BARGÈS.

- Un Mois à Constantinople, par L. LARCHEY.

Inscription de Trèves, relative à quelques points de géographie orientale, par F. LENORMANT.

- Les Maronites du Liban, par CH. GUYS.

- L'Orient et l'Occident, par HENRY GUYS.

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Gallipoli et la Crimée, par le marquis DE MASSOL.

Etudes sur la Crimée, par le comte DE SANVITALE.

Voyage fait en Orient par un chevalier allemand au quatorzième siècle, par M. VALLET VIERIVILLE.

Hariri, Savie et ses écrits, par L. DELATRE.

Kouroglou, poète persan, par MM. CHODZKO et BREULIER. (Suite.) Etudes sur l'Algérie, par M. DE Monglave.

- Yézo et les contrées septentrionales baignées par la mer du Japon, la baie de Barracouta, séjour chez les Tartares de l'Asie orientale, etc., par M. l'abbé FURET.

De Tuggurt à Tombouctou, par M. CHERBONNEAU.

Revue zoologique du Koran, par M. PIHAN.

Etude sur le tombeau dit de la Chrétienne, par L. LECLERC.

Les insectes à cire, par M. STANISLAS JULIEN.

La Circassie et les Circassiens, par M. VICTOR LANGLOIS.

- Aperçu général des langues sémitiques et de leur histoire, par L. LÉON DE ROSNY. (Suite.)

Le Bouddhisme indien, par CH. LABARTHE.

En outre la Revue de l'Orient publiera successivement des mémoires de MM. le général DAUMAS, REINAUD, GARCIN DE TASSY, BARGÈS, DULAURIER, DE SAULCY, AD. DE BEAUMONT, A. QUERRY, UBICINI, CH. LAVOLLÉE, HOMMAIRE DE HELL, AUG. MARIETTE, HECQUARD, C. BOLLIAC, etc., etc., etc.

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KAIRATA PARVA

(Épisode du montagnard)

FRAGMENT DU MAHABHARATA1

TRADUIT POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS.

Djanamêdjaya dit:

O bienheureux, je désire apprendre en détail comment Ardjouna, infatigable dans ses actions, obtint les armes ; comment ce héros des hommes, cet illustre Dhanandjaya aux longs bras entra sans crainte dans la forêt déserte, ce qu'il y fit pendant son séjour, ô le plus savant des brahmanes, et comment fut satisfait le bienheureux Civa, le roi des dieux. Voilà ce que je désire apprendre, ô le meil leur des brahmanes; car, ô toi qui sais tout, tu connais les choses divines et humaines. Ce fut, ô brahmane, la plus étonnante des luttes, et faisant dresser les cheveux, celle qu'autrefois soutint avec Civa Ardjouna le meilleur des combattants, invincible dans les batailles. A ce récit, les cœurs des princes héroïques, lions des hommes, tressaillirent de crainte, de plaisir et d'étonnement. Raconte aussi tout ce que fit ensuite Ardjouna, car je ne vois rien en lui de blâmable ni d'indifférent. Raconte-moi toutes les aventures de ce héros.

Vâiçampayana dit:

Je vais te dire en détail cette histoire divine du magnanime Ardjouna, ô illustre descendant de Kourou, cette grande et merveilleuse lutte corps à corps d'Ardjouna avec Civa le dieu des dieux. Ecoute le récit complet de cette rencontre.

Par ordre de Youdhichthira, Ardjouna était allé voir Indra, le maître des Souras, et Civa le dieu des dieux.

Edit. de Calcutta, t. 1, p. 462. Cet épisode à fourni au poète indien Bharavi le sujet d'un poëme sanscrit sous le titre de Kirâtárdjouniya, dont M. C. Schütz a traduit en allemand les deux premiers chants.

V.

Février 1857.

6

Après avoir pris son arc divin et son épée à poignée d'or, le prince à la grande force, aux grands bras, le descendant de Kourou, pour accomplir ce qu'il fallait faire, se dirigea par l'horizon septentrional vers le sommet de l'Himavat. Le fils d'Indra à l'esprit ferme, ô roi, le plus grand guerrier du monde entier, s'en allait en grande hâte, bien résolu à se livrer aux austérités. Il parcourut seul la forêt sombre et hérissée d'épines, remplie de fleurs et de fruits variés, habitée par divers oiseaux, pleine de troupes d'animaux de toutes sortes, fréquentée par les Siddhas1 et les Tchâranas 2. Pendant que le fils de Kounti pénétrait ainsi dans la forêt, loin des hommes, un bruit de conques et de tambours retentit dans le ciel ; puis une grande pluie de fleurs tomba sur la terre et un réseau de nuages étendit son ombre de tous côtés.

Après avoir traversé les passages difficiles de la forêt jusqu'au voisinage de la grande montagne, Ardjouna resplendit sur le flanc de l'Himavat où il fixa sa demeure. Là il aperçut des arbres en fleur animés par les chants gracieux des oiseaux; des fleuves aux larges ondes sinueuses pareilles au lapis-lazuli sans tache, retentissant du cri des cygnes et des oies sauvages, du chant joyeux des grues, des kokilas mâles, des hérons et des paons. Le vaillant Ardjouna, à la vue de ces eaux pures, fraîches et limpides entourées d'une forêt délicieuse, fut rempli de joie. Ravi, en explorant cette belle forêt, Ardjouna se livra à de rudes austérités. Brillant d'une splendeur terrible, couvert d'un vêtement d'herbe, muni du bâton et de la peau de gazelle (des ascètes), il se nourrissait de feuilles sèches tombées à terre. De trois nuits en trois nuits, pendant un mois, il mangea des fruits; il passa le second mois en mettant le double d'intervalle; il passa le troisième mois en ne prenant de la nourriture que tous les quinze jours, et le quatrième mois enfin étant venu, le fils de Pandou aux grands

* Demi-dieux qui habitent les airs entre la terre et le soleil. * Panégyristes des dieux.

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