DU SECOND ORDRE, PRÉCÉDÉS D'UN CHOIX DES VIEUX POËTES FRANÇAIS. TOME QUATRIÈME. PAVILLON, LA SABLIÈRE, FURETIÈRE, LA MONNOYE. ASTOR LIBRA NEW-YORK PARIS DABO ET TREMBLAY, LIBRAIRES, rue de Vaugirard, no. 46. Tour aimoit autrefois, non pas comme aujourd'hui, Les cœurs d'un fort amour se faisoient une affaire; Et chaque berger, sa bergère. Ici, dans un palais, l'Amour donnoit ses lois Cet enfant décidoit des affaires publiques; Là, dans une cabane, il avoit soin d'apprendre A d'aimables bergers ses plus douces chansons; Et, s s'ils ne jouoient plus qu'un air touchant et tendre, C'étoit l'effet de ses leçons. Tantôt un jeune cœur grossissoit son empire. Le triomphe en étoit aisé ; Et, grâce au feu de l'âge, il étoit disposé A recevoir ceux que l'Amour inspire. Tantôt ce même Amour enflammoit un vieillard, JAMAIS, par le récit de leurs longues souffrances, Tant d'amants des forêts n'ont troublé le repos; Et jamais tant de confidences N'ont importuné les échos. Les romans ont dit vrai. Pour un chagrin d'Astrée Dans les eaux du Lignon terminer ses douleurs; Cyrus pour sa princesse eût couru cent royaumes. Les héros se piquoient d'une fidélité', Qui duroit pendant douze tomes. Mais, hélas ! de l'amour l'âge d'or est passé. L'âge de fer a commencé. QUAND l'Amour eût blessé tant d'âmes, Quand il ne trouva plus moyen de s'exercer Comme il est d'humeur agissante, Quoi, mes flèches, dit-il, demeurent inutiles! Puisqu'il n'est plus de cœurs tranquilles, « Au défaut d'autres cœurs je vais percer le mien. Si j'ai fait aux Amants sentir mille supplices |