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A 3m 50 au nord-ouest de ces derniers, de nouveaux fragments de poterie brune, avec lesquels on a reconstitué un vase orné d'une ligne de cupules faites au repoussé et contournant le haut de sa panse.

A la section anthropologique de l'Exposition universelle de Paris en 1878, on a pu voir un pareil vase, provenant des tumuli d'Avezac (Hautes-Pyrénées).

Il est à remarquer que ces trois vases sont privés de leurs rebords. Cette mutilation est due probablement à leur position au niveau du sol, sur lequel, suivant la coutume du pays, les cultivateurs ont maintes fois coupé des tourbes pour les mélanger avec le fumier.

Dans l'espace compris entre ces trois urnes et le monument, un fragment de meule circulaire en granit, deux broyeurs en granit poli par usage, un pilon en granit et de type commun.

Au nord-ouest et près de la base du mur, un vase, de 0m 225 de hauteur et Om 19 d'orifice, en terre rouge brunâtre, à surface lisse et unie, contenant des ossements humains incinérés; il était debout encore et, comme ceux de Nignol, se trouvait encaissé au milieu de blocs de pierres.

Près de ce vase, un bel éclat de silex jaunâtre, taillé par éclat en forme triangulaire; une pierre choisie, jaune, translucide et polie; la partie supérieure ou la pointe d'un celtæ en diorite, poli et recourbé. Nous possédons deux celtæ qui affectent cette forme singulière et ont été trouvés par nous, l'un à Mané-CohClour, et l'autre dans le bois situé au sud de Crucuny.

Au nord et pareillement auprès de la base du mur, une fusaïole en terre cuite brune; une petite pierre choisie, jaune, translucide et polie; un grattoir de moyenne grandeur et un silex brun.

A l'est et toujours auprès de la première enceinte,

un fragment du rebord d'un vase gallo-romain, en pâte grise plombaginée; un fragment de panse d'un vase gallo-romain, en pâte grise jaunâtre, ondulée à l'extérieur; un autre fragment de grossière poterie, brune jaunâtre, dans le genre de celle que nous avons recueillie dans les monuments quadrilatères de Manéen-Ty-ec et de Mané-Pochat-en-Uieu.

Entre les deux enceintes.

Dans la couche de brûlage déjà citée, deux urnes cinéraires, encaissées au milieu de pierres brutes, étaient couchées côte à côte, l'ouverture de l'une tournée vers l'est, et celle de l'autre vers l'ouest. De 0 m23 de hauteur et de Om 205 d'orifice, cette dernière, en pâte grise et à surface unie, noire, plombaginée, contenait des ossements humains incinérés, du charbon, de la terre et quelques petits galets sans caractère. Identique à celle-ci par la forme et par la pâte, la première porte, sur le haut de la panse, une ornementation de cinq groupes de cupules faites au repoussé, dont chacun se compose de trois cupules disposées en triangle. Ce vase renfermait des ossements humains calcinés, une dent molaire paraissant avoir appartenu à un jeune individu, du charbon, de la terre et quelques petites pierres sans caractère.

Dans cette même couche et à 0m75 au nord-ouest de ces urnes, un vase était placé debout, également encaissé au milieu d'un blocage de pierres. De 0m31 de hauteur et 0-185 d'orifice, d'une belle forme, en pâte brune fine et à surface polie, cette urne porte, sur le haut de la panse, une ornementation consistant en quatre groupes de cupules alignées à égales distances, dont un se compose de quatre cupules disposées en losange et les autres de trois cupules chacun posées en triangle. Elle renfermait une dent molaire humaine et des ossements humains incinérés, parmi lesquels on pouvait distinguer des fragments de crâne, de mâchoire inférieure, de vertèbres, de radius; un objet métallique formé de trois tubes munis de tiges en fer et garnis de rondelles en bronze à l'une de leurs extrémités : un fragment de fer, une tige de même métal, quelques parcelles de bronze coulé, du charbon et un certain nombre de petites pierres insignifiantes.

Plusieurs autres fragments de fer et de bronze fondu ont été recueillis dans cette même couche.

Un peu au nord et auprès des deux premières urnes indiquées plus haut, un outil en schiste micacé, d'usage inconnu.

A 2 mètres au sud de ce dernier objet, un broyeur celtiforme en granit poli, de 0o 21 de longueur. - Nous possédons des broyeurs identiques, provenant des tombeaux des rives de l'Amazone. (Amérique du Sud.)

3o Dans la partie centrale du monument.

Beaucoup de pilons, de broyeurs et de percuteurs en granit, dont quelques-uns usés et d'autres brisés en deux.

Plusieurs éclats de silex et un grand grattoir en silex

brun.

Une moitié de fusaïole en terre grise rougeâtre. Un broyeur celtiforme, en granit poli et de 0m 23 de longueur. Ce dernier objet est semblable à celui que nous avons déjà mentionné parmi ceux que nous a procurés l'exploration de la zone placée entre les deux enceintes.

OBSERVATIONS SUR CETTE FOUILLE.

Nous rappellerons d'abord que cette construction de Toul-Prieux étant sous tous les rapports semblable à celle de Nignol, elle donne lieu aux mêmes conclusions, et nous ajoutons que ces deux monuments ne sont pas les seuls de ce genre dans le pays.

Près du village de Kernuz, c'est-à-dire «de la nuit», dans la commuue de Plougoumelen, située à une faible distance de celle de Carnac, on a découvert, en effet, cinq autres constructions analogues et placées auprès d'un dolmen. Comme à Nignol et à Coët-à-Touze, des vestiges gallo-romains ne manquent point dans leur voisinage. Elles ont été explorées par la Société polymathique du Morbihan, qui en a donné la description dans son Bulletin de l'année 1872, pages 119 et suivantes (1).

(1) Les sépultures circulaires, situées près de la maison de campagne du Rocher, en Plougoumelen, diffèrent un peu de celles que M. Miln a trouvées à Carnac. La première a été explorée, le 19 septembre 1872, par M. Louis Galles, qui, dans le Bulletin cité plus haut, nous en a laissé la description suivante : << En arrivant sur le terrain de notre monument, on remarquait d'abord un petit dolmen ruiné, ayant 2m 80 de long sur un mètre de large, ouvert directement au sud. Il se trouve posé sur la circonférence d'un cercle de 11m 50 de diamètre, formé de pierres plates posées sur la terre et présentant à l'extérieur une sorte

Ici même, venu pour voir les fouilles, un des propriétaires de Toul-Prieux nous avoua qu'il avait autrefois détruit un monument semblable à celui-ci, en défrichant une lande auprès du village de Kergo, ou <<< du forgeron», à un kilomètre environ au nord de Coëtà-Touse; il avait cru, disait-il, démolir la base d'un moulin à vent.

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Un autre monument circulaire vient d'être découvert et exploré par M. Paul du Châtellier, à Kerbascat (Finistère) (1).

de parement. » L'explorateur trouva ensuite, partant du dolmen et suivant son axe qui passe par le centre du cercle, une fosse de 6m 50 de long sur un mètre de large, formée par deux murs parallèles de maçonnerie sèche et faisant suite aux deux côtés de la galerie du dolmen. Dans cette fosse, qui remplace ici l'enceinte intérieure des monuments de M. Miln, on trouva des bracelets en bronze et en cuivre, et des ossements humains sur lesquels n'apparaissait aucune trace de l'action du feu. Il y eut donc là sépulture par inhumation.

Quelques jours plus tard, on explora un second monument semblable au premier, sauf le dolmen absent cette fois. Dans la fosse rectangulaire du centre, on découvrit un vase en cuivre rempli d'ossements humains incomplètement brûlés.

Les trois autres sépultures circulaires du Rocher, fouillées ensuite, offrirent les mêmes dispositions; mais les fosses centrales ne donnèrent aucun produit.

Nous verrons plus bas que ces monuments du Rocher se rapprochent plus des sépultures analogues de l'Algérie que de celles de Carnac. (Luco.)

(1) Le monument circulaire exploré, en 1878, par M. du Châ tellier, auprès du village de Kerbascat, dans la commune de Tréguénec, offre la plus parfaite ressemblance avec ceux de M. Miln. C'est une construction circulaire, à parois extérieures seulement, de 6m 30 de diamètre à la base, en forme de cône tronqué, et sans aucune ouverture. Composé de pierres plates en mica-schiste soigneusement taillées, le mur avait une hau

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