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Saint-Fuscien, en fauchant à la bordure du bois Ducorroy.

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A. sorbi Herbst.

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Juillet. Marais d'Ignaucourt, en fau

Janvier. Amiens, sous les écorces des

platanes, au jardin de la petite Hotoie.

Acalles misellus Bohm. Avril. Marcelcave, en battant des

fagots dans un bois.

Baridius laticollis Marsh.

herbes des fossés de la citadelle.

Blastophagus piniperda F.

Mars. Amiens, à terre dans les

Mars. Boutillerie-lès-Amiens,

sous les écorces des pins. - Avril. Marcelcave.

Xyleborus Saxeseni Ratz. - Janvier et mars. Marcelcave, sous les écorces d'un pommier.

Cryptocephalus macellus Suff. Juillet. Marais d'Ignaucourt, en fauchant sur un rideau.

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Le mouvement dans les Plantes.

L'étude des mouvements qui se produisent dans certains organes végétaux a été, dans ces dernières années, l'objet de très intéressantes recherches. Néanmoins, il reste encore beaucoup à découvrir dans cette voie. Nous nous empressons donc de citer les observations faites par M. Thomas Meehan, membre de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie.

L'une des plantes observées par M. Meehan est la Draba verna. Cette plante, la plus mignonne et la plus printanière de nos crucifères, est fort commune dans toute la France ; nous ne sachons pas, cependant, qu'on ait encore constaté

la motilité de ses pédoncules floraux. Les pétales sont communément fermés dans les premiers temps de la floraison; mais les pédicelles sont dressés pendant le jour; le soir, ils se recourbent au point de former presque un cercle entier. C'est trois heures environ après le lever du soleil qu'ils se redressent (lorsque le soleil brille environ douze heures); ils commencent à s'abaisser vers deux heures de l'après-midi. Ce mouvement diurne des pédicelles se produit encore pendant quelques jours après la chute des pétales, sans doute tant que la silicule continue de s'accroître.

La saison s'avançant, les pétales commencent à s'ouvrir dans les belles journées simultanément avec le redressement du pédicelle lorsqu'il est droit, ils sont presque entièrement étalés. Le soleil se levant à 5 heures 1/2 ou 6 heures, l'expansion est complète à 9 heures. Mais déjà vers midi les pétales commencent à se refermer, et ils sont tout à fait clos à 2 heures.

Pendant le cours de ces observations, il y eut quatre jours de temps couvert, et aucune expansion ne se produisit dans la plante. Le quatrième jour, le soleil était si peu voilé par les nuages, que l'oeil avait peine à le regarder. Les pétales restèrent néanmoins fermés, comme s'il leur fallait, non pas seulement de la lumière, mais la pleine clarté du soleil. L'expansion n'est cependant point due à cette seule cause, car, en une autre circonstance, par une journée chaude et humide succédant à une nuit d'orage, le ciel étant couvert de nuages, les fleurs de la Draba s'épanouirent aussi parfaitement qu'en plein soleil.

M. Meehan croit que les plantes peuvent se comporter différemment dans des contrées différentes, et il pense que, si l'on n'a pas remarqué en Europe ces mouvements des fleurs de Draba, c'est que peut-être ils ne se produisent pas sous notre ciel souvent nuageux. Il cite, à l'appui de cette hypothèse, une observation sur le Lamium amplexi

caule. Le Dr Bromfield a remarqué, dans sa Flore de l'île de Wight, que les fleurs de ce Lamium varient de dimension pendant la saison, les premières qui paraissent étant les plus grandes. D'après M. Meehan, c'est le contraire à Philadelphie. Sur un échantillon qui avait déjà fleuri à six verticilles, et qui offrait même un certain nombre de graines mûres, pas une fleur ne s'était encore entièrement épanouie. Beaucoup de jeunes naturalistes pourraient facilement contrôler ces observations, et les répéter sur d'autres plantes. Il y a là un champ d'études à la portée de tous, et dont l'exploration rendrait service à la Physiologie végétale. R. VION.

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CHRONIQUE ET FAITS DIVERS.

Polymorphisme chez les Arthropodes. Dans notre dernière << Chronique », nous rendions compte de quelques observations de Polymorphisme et d'Adaptation au milieu dans des animaux inférieurs (Trématodes et Infusoires). Voici quelques faits, bien constatés, de polymorphisme chez des Insectes et des Arachnides. Nous les empruntons au « Bulletino della Societa entomologica italiana » de Florence.

Le D' A. Fiori a pris, à deux reprises différentes, dans un fossé des environs de Modène, des Dytiscus dimidiatus ♂ ?, la femelle présentant les élytres lisses. La diagnose de l'espèce ne permet pas de doute: l'absence de la bordure. jaune à l'avant et à l'arrière du prothorax ne laissait d'indécision qu'entre le D. punctulatus Fab. et le D. dimidiatus Berg., mais la dimension des exemplaires (34mm) et leur couleur d'un noir olivâtre en dessus, d'un jaune roussâtre en dessous avec les sutures plus foncées ne se rapportait qu'au D. dimidiatus. D'ailleurs, la forme elliptique allongée, et la tache arrondie du front distinguaient nettement les insectes pris d'une variation accidentelle du D. marginalis.

Enfin les exemplaires présentaient bien les caractères des femelles; l'un d'eux avait, du reste, été pris dans l'accouplement. Le Dr Fiori fut donc amené à penser qu'il avait rencontré un cas du dimorphisme signalé déjà pour les femelles de la plupart des Dytiques, mais non encore connu pour le dimidiatus. Le Dr Odoardo Pirazzoli confirma la diagnose, et reconnut l'importance de la découverte; le Dr Fiori propose pour cette variation le nom de mutinensis.

Toutefois, l'entomologiste Modénais n'accepte pas l'explication fondée sur la sélection sexuelle telle que la comprend Darwin; pour lui, la forme à élytres lisses est simplement devenue très rare, mais elle ne s'est pas éteinte devant une forme mieux adaptée; et il pense que des découvertes ultérieures feront trouver aussi la femelle à élytres lisses dans les espèces de Dytiques où elle n'est pas encore connue, espèces qui se réduisent maintenant aux D. latissimus L., D. pisanus Lap. et D. punctulatus Fab.

Un autre observateur italien, M. Antonio Berlese (1) a constaté, par des expériences répétées, que, chez les Açariens du genre Gamasus, une même espèce présente différentes formes douées de la faculté génératrice, et qui, placées dans des conditions favorables, peuvent atteindre par des métamorphoses la forme adulte qui représente l'espèce. Ces nymphes ressemblent à l'adulte dans les deux sexes, et en présentent tous les caractères. M. Berlese les appelle hybontomorphes (ibontomorfe).

Une forme adulte, par ex. Gamasus tardus Koch, peut ainsi dériver de deux séries de formes différentes. L'une (série normale) se compose d'une larve spéciale, hexapode, et de nymphes hyalines, qui ne produisent jamais ni œufs ni embryons, et qui doivent nécessairement devenir adultes.

(1) Notre dernier Bulletin (p. 62) a imprimé, par erreur, Berlaro au lieu de Berlese.

L'autre série (s. anormale) est plus curieuse; elle est formée de plusieurs formes dont chacune peut, comme l'adulte, se reproduire elle-même. L'une est le G. stercorarius Kramer, qui a une larve et une nymphe spéciales, et peut dériver par métamorphose d'une forme inférieure, et donner à son tour le G. tardus K. L'espèce comprend trois formes, qui, considérées séparément, peuvent être regardées comme adultes et décrites comme des espèces distinctes. Et l'on trouve, en outre, les nymphes de la série normale, qui ont été prises aussi pour des individualités spéciales (G. comosulus K, G. setipes K, G. decoloratus K.).

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Une objection au Transformisme. La conception de Lamarck et de Darwin, c'est à dire la théorie de la variation des espèces et du transformisme, est en elle-même si grandiose, et si entraînante subjectivement, qu'il est bon de se tenir en garde contre les conclusions trop hâtives ou trop générales. A cet égard, les remarques de M. Theodor Fuchs, membre de la Société zoologique et botanique de Vienne, nous paraissent offrir une certaine importance.

Les partisans du Darwinisme, dit M. Fuchs, partent de la variabilité individuelle pour expliquer l'évolution des types organiques; ils admettent que l'addition indéfinie de petites quantités peut donner des grandeurs illimitées, et que, pour. réaliser de grands effets, il n'est pas nécessaire de recourir à de grandes forces, mais qu'il suffit de petits efforts répétés pendant un temps suffisamment long. Pris dans cette généralité absolue, le principe énoncé n'est pas exact.

Sans doute, si l'on suppose qu'une ligne d'une grandeur donnée s'allonge de 1 millimètre par an, on peut supputer exactement dans combien de temps elle aura atteint la distance à laquelle se trouve le soleil. Mais, d'autre part, une ligne qui s'allongerait de 1 kilom. en une seconde, de 1/2 kilom, dans la seconde suivante, puis de 1/4, 1/8 de kilom.etc.,

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