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DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES ET ARTS

DU DÉPARTEMENT DE L'AUBE.

N.” Io.

II. TRIMESTRE de l'année 1824. ( 30 Juin. )

RAPPORT

Sur une Pierre marneuse trouvée à Panais,

FAIT PAR M.' DELAPORTE, ARCHIVISTE, En la Séance du 7 Novembre 1823.

MESSIEURS,

L'un de vos membres associés, qui s'occupe avec autant de zèle que de succès, d'améliorer l'état de culture de ses domaines, a remis à votre commission de chimie agricole un échantillon d'une pierre qu'il suppose être une marne. L'ayant trou

vée presqu'à la surface du sol et en couche fort étendue, il était désireux d'en connaître la nature chimique avant de l'essayer sur ses terres dont les unes sont fortes et les autres plus légères. Ayant été invité à faire cet examen, je m'en suis acquitté avec plaisir et je vous en présente le résultat.

L'échantillon qui m'a été remis est compacte; c'est une pierre d'un blanc un peu grisâtre. Exposée à l'air pendant deux mois, elle n'est point tombée en poussière ; laissée quelque temps dans l'eau, elle ne s'y est pas divisée. D'après ces propriétés, j'ignore si l'agriculteur peut bien la classer parmi les minéraux qu'il appelle marne. M. Louis Vernier, qui est le possesseur du domaine où elle se trouve, se propose de s'en assurer par l'expérience.

Je n'avais à m'occuper que de sa composition chimique; pour la déterminer, j'en ai réduit en poudre fine, ce qui s'est fait très-aisément, car elle est peu dure. Ayant pesé dix grammes de cette poudre, je l'ai soumise à la dessiccation, et la perte fut de trois décigrammes et demi (six à sept grains). J'ai traité cette quantité par l'acide hydrochlorique étendu d'un volume d'eau égal au sien, jusqu'à ce qu'il ne se fît plus d'effervescence, et que la liqueur fût un peu acide; alors, agitant ce mélange, et décantant, je n'ai pas trouvé au fond du vase une quantité de sable assez grande pour mériter d'être séparée et pesée.

Je mis donc le tout dans une capsule de porcelaine,

et je fis évaporer jusqu'en consistance pateuse; puis, délayant ce produit dans environ douze onces d'eau pure, je filtrai, je lavai avec un peu de nouvelle eau, et j'obtins:

1.° Sur le filtre, un résidu qui, desséché, pesa onze décigrammes (ou vingt-deux grains); ce résidu était gris de cendre très-peu foncé, et représentait, par sa dureté et par le fetrait qu'il avait pris au feu, de l'argile qu'on a un peu chauffée ;

2. Une liqueur incolore et limpide, dans laquelle je versai du souscarbonate de soude, jusqu'à ce qu'il n'y occasionnât plus de précipité: filtrant, je recueillis un magma qui, desséché, fut une poudre blanche, pesant huit grammes deux décigrammes.

L'aspect de cette dernière poudre, et son toucher presque savonneux, me firent craindre que le carbonate de chaux n'y fût mêlé avec une grande quantité de magnésie. Celle-ci étant, dit-on, nuisible à la végétation, je dus faire de nouvelles recherches pour savoir si mes soupçons étaient fondés. A cet effet, je mis quatre grammes de cette poudre en contact avec de l'acide sulfurique très-affaibli par l'eau, et j'obtins, après avoir filtré et soumis à une dessiccation suffisante, quatre grammes quatre décigrammes de sulfate de chaux. Dans le liquide qui avait passé par le filtre, ayant versé de la potasse caustique en léger excès, j'eus un précipité qui, séparé et desséché, pesa près de deux décigrammes: ayant rendu neutre la liqueur qui restait, j'obtins,

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par l'ammoniaque, un précipité dont le poids fut de sept à huit centigrammes. D'après ce mode de séparation, le premier précipité était, sans doute, de la magnésie, et le deuxième de l'alumine ces quantités étant aussi petites, il devenait inutile d'en faire un examen plus approfondi.

Telles ont été mes recherches ; je vous les ai exposées, Messieurs, avec quelques détails aussi abrégés que je l'ai pu, pour vous mettre en état de juger si ce mode d'analyse est suffisant pour l'art agronomique.

De cet examen je crois que l'on peut conclure que la pierre analysée contient, sur dix grammes, Treize décigrammes d'argile, composée ici d'un mélange d'alumine, silice, fer et magnésie ; Huit grammes de carbonate de chaux,

Sept décigrammes d'eau et perte ou bien, craie pure 4/5, argile 1/7.

Delà nul doute que, si elle jouit des propriétés de la marne, elle pourra être employée utilement pour amender des terres argileuses qui sont communes dans le domaine de Panais, où elle se trouve. Calcinée convenablement, elle serait, je crois, propre à donner une chaux bonne pour les constructions hydrauliques.

'J.-L. DELAPORTE.

RAPPORT

Sur l'invention d'une Herse par le S. OUDIN, et sur l'effet qu'elle produit,

FAIT EN LA SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1823,
Par M. DUBOIS, Secrétaire perpétuel,
son nom qu'en celui de M. FORTIER;
Membre résidant.

Tant en

MESSIEURS,

Ce serait bien à tort qu'on regarderait notre pays comme entièrement étranger à toute espèce de perfectionnement des instrumens aratoires. Un propriétaire cultivateur de cette Ville, domicilié hors son enceinte, faubourg Sainte-Savine, le S. Louis Oudin, doué d'un esprit d'observation juste, d'une certaine lucidité d'idées qui en rend l'exécution facile, a remarqué que nos herses sont loin de la perfection où elles peuvent parvenir, sans leur donner la complication gênante du peigne mécanique du S. Machon. Il en a imaginé une qui paraît réunir au travail ordinaire de la herse les avantages de ce dernier sans en avoir les inconvéniens.

Représentez-vous un triangle, ayant à sa base

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