Oraisons funèbres, Volume 2

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P. Didot l'aîné, 1803 - 4 pages
 

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Popular passages

Page 220 - Les provinces à l'envi marchèrent de loin sur les traces de la ville. La simplicité des anciennes mœurs changea : il ne resta plus de vestiges de la modestie de nos pères que dans leurs vieux et respectables portraits , qui , en ornant les murs de nos palais, nous en reprochaient tout bas la magnificence.
Page 30 - ... dans le cœur des peuples? Mais quelle fut sa fermeté, lorsqu'après avoir essayé d'apprendre à •vivre à un roi de Naples, il vint enseigner à un roi de France à bien mourir ?' Vous savez, Messieurs, que c'est de Louis XI que je parle. Ce prince, impénétrable dans ses desseins, implacable dans ses colères, toujours soupçonneux et toujours suspect , accoutumé à tendre des pièges , et à craindre pour lui les pièges qu'il...
Page 144 - Dieu? M. de Turenne n'a jamais plus vivement senti qu'il y avait un Dieu au-dessus de sa tête que dans ces occasions éclatantes , où presque tous les autres l'oublient. C'était alors qu'il...
Page 177 - IL n'ya point d'astre qui ne souffre quelque éclipse ; et le plus brillant de tous , qui est le soleil , est celui qui en souffre de plus grandes et de plus sensibles. Mais deux choses en ceci sont bien remarquables : l'une , que le soleil , quoique...
Page 130 - Exceptusque brevi osculo , nullo sermone, tnrbœ servientium immixtus est. M. de Turenne a eu le bonheur de vivre et de servir sous un monarque dont la vertu ne laisse rien à craindre à celle de ses sujets. Il n'ya point de grandeur ni de gloire qui puisse faire ombre à celle du soleil qui nous éclaire, et l'importance des services n'est jamais à charge à un prince convaincu par sa propre magnanimité qu'il les mérite. Aussi les distinctions d'estime et de confiance de la part du roi, valoient...
Page 167 - ... émue; cet inflexible oubli de sa personne, qui n'écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie , et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros.
Page 157 - Providence le destinoit, c'est-à-dire à être pour luimême un vase de miséricorde , et pour les autres un exemple propre à confondre l'impiété. Or tout cela vous instruira et vous édifiera. Il s'agit d'un héros de la terre ; car c'est l'idée que tout l'univers a eue du prince de Condé.
Page 238 - Dieu ! montrerez-vous encore votre colère et votre puissance contre l'enfant qui vient de naître? Voulez-vous tarir la source de la race royale? et le sang de Charlemagne et de saint Louis , qui ont...
Page 130 - Aussi les distinctions d'estime et de confiance, de la part du roi , valaient à M. de Turenne la gloire d'un triomphe. Les récompenses fussent allées aussi loin que ces distinctions , si le roi eût trouvé en lui un sujet docile à recevoir des...
Page 170 - Providence; car en même temps, parce qu'il avait un cœur solide (or voici à quoi je réduis la solidité de ce cœur, en le comparant et en l'opposant à lui-même ) , jamais homme , avec tant de gloire, n'a été si supérieur à sa propre gloire; jamais homme, avec tant de mérite, n'a été moins enflé de son mérite ; jamais homme, avec tant d'éclatants...

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