deux tores séparés par une gorge, dont on voit les retombées sup-
portées par des culs-de-lampe ornés de feuilles de lierre, de choux, etc.,
plus ou moins fouillées. Une voûte pareille, dont on reconnaît encore
les restes, recouvrait une deuxième salle, qui était surmontée d'un
troisième étage; on en a employé les pierres à la construction du
quai, en amont du pont sur l'Yonne. Le diamètre intérieur du donjon
est de 7". 60; de sorte que l'épaisseur des murs est de 3m. 75 à
3.80.

A gauche de l'entrée est pratiqué, dans l'épaisseur du mur, un es-
calier conduisant aux étages supérieurs. Plus loin, du côté du nord,
on voit le tuyau de la cheminée à section presque carrée et très-pro-
fond dans le sens de l'épaisseur du mur. Au deuxième étage, les
deux chapiteaux, très-bien sculptés, des colonnettes qui supportaient
le manteau de cheminée, sont toujours en place. En face della che-
minée, au midi, est une profonde ouverture dans le mur, à l'origine
de laquelle est un puits qui se termine, au parement extérieur, en une
baie de fenêtre assez étroite.

A

CHATEAU DE NAJAC.

Le château de Najac, fièrement assis sur une montagne de granit sous laquelle passe le chemin de fer allant

JB

Plan du château de Najac.

de Capdenac à Montauban et à Toulouse, est de forme carrée-longue
et son beau donjon cylindrique A occupe un des angles.

Aux tours cylindriques que j'ai citées on pourrait en ajouter d'autres élevées du temps de Philippe-Auguste, dans les villes réunies au domaine royal, notamment à Rouen, à Bourges, etc., etc., au château

de la ville de Mayenne, à Gisors où nous avons déjà vu un donjon du XIIe siècle au centre de la place.

Philippe-Auguste en éleva un second dans ce château : c'est une tour cylindrique dans laquelle nous trouvons à peu près les mêmes dispo sitions que dans les donjons précédents,

Ce second donjon était d'ailleurs placé près de l'enceinte extérieur c

comme la Tour grise à Verneuil (V. la page suivante) et comme les donjons de Dourdan et de Lillebonne; on reconnut probablement que dans certains cas cette disposition à la circonférence des murs était préférable en ce qu'elle permettait au seigneur réfugié dans cette tour, après la prise du château, de recevoir des secours du dehors ou d'évacuer la place sans danger.

C'est probablement, comme l'a fait judicieusement remarquer M. de Dion, ce qui fit placer, au XIIIe siècle, les nouveaux donjons détachés de l'enceinte et au milieu du fossé, comme à Lillebonne et à Dourdan, pouvant ainsi avoir une entrée du côté du château et une autre sur la campagne.

La tour de Constance, bâtie par saint Louis à Aigues-Mortes, est aussi en dehors de la place, dont les murs sont du reste un peu moins anciens. Le diamètre de cette belle tour est de 60 pieds.