Page images
PDF
EPUB

au

moyen de pendentifs, prenait la forme octogone à la partie

[graphic][graphic][merged small][graphic]

Plan de la cuisine de Glastombury. supérieure et se terminait par une élégante lanterne.

Vers la fin du XVe siècle, et surtout quand les abbayes tombèrent en commende, les abbés voulurent se séparer de plus en plus des autres moines, et ce fut vers cette époque, et plus tard au XVIe siècle,

[graphic][subsumed][ocr errors]

Logis de l'abbé Ch. de Martigny, à l'abbaye de St-Etienne de Caen, au moment où il fut démoli.

qu'on vit s'élever de nouveaux logis, de somptueuses demeures, dont les dépendances (écuries, jardins, etc., etc.) étaient séparées de celles de l'abbaye et formaient, en quelque sorte, une enceinte particulière dans l'enceinte générale du couvent.

Le logis abbatial, bâti à l'abbaye de St-Étienne de Caen, en 1490, par l'abbé Ch. de Martigny, évêque de Castres, a été détruit il y a peu d'années; mais le dessin de M. Bouet et les notes publiées par M. Bordeaux, dans le Bulletin monumental, en ont conservé le souvenir. C'était un bâtiment allongé ayant deux façades. Celle du nord était la moins remarquable. Elle était percée primitivement, au premier, de six fenêtres rectangulaires, divisées par une croix de pierre avec gorges et tablettes d'appui ornées de feuillages; une cymaise ou corniche régnait au-dessus avec retombée jusqu'au croisillon, de chaque côté des fenêtres. Des écussons et des figures grimaçantes faisaient caryatides à l'extrémité de ces retombées; le rez-de-chaussée était fort simple. L'autre façade offrait d'abord des entrées pour des souterrains voûtés en arc de cloître faisant rez-de-chaussée, au midi. Au premier étage qui, au nord, se trouvait le rez-de-chaussée, il y avait cinq petites croisées sans croisillons, avec gorges et tores dans le style de l'époque. Au-dessus, quatre grandes croisées, répétition de celles de l'autre façade, formaient le second étage (premier du côté du nord).

Ce second étage se terminait, du côté de l'ouest, par une fenêtre ogivale fermée depuis longtemps, et qui, sans doute, avait été celle d'un oratoire.

Les feuillages étaient bien fouillés et différents sous l'appui de chaque fenêtre. Des fruits divers, des insectes, ornaient ces guirlandes.

Les appartements étaient pavés de briques émaillées.

EDIFICES PUBLICS.

Abaissé.

Ponts.

u XIVe siècle, on avait parfois adopté pour les ponts l'arc surbaissé. Au XVe siècle, on préféra quelquefois aussi cet arc à l'arc ogival que nous trouvons cependant employé dans plusieurs ponts, notamment dans celui qui existait sur l'Orne, au Pont-d'Ouilly. Des contreforts triangulaires partageaient les piles; l'arche centrale était la plus élevée, les autres s'abaissaient en approchant des deux rives.

A

[graphic][merged small][merged small]

(Le pont d'Ouilly a été détruit, il y a peu d'années, par les ingénieurs des ponts-et-chaussées.)

Hôtels-de-ville.

UX XIIIe et XIVe siècles, sauf dans quelques villes riches, comme

A celle d'Ypres en Belgique, etc., etc., etc., on s'est contenté, pour les

hôtels-de-ville, de quelques appartements placés près du beffroi, audessus des portes de la ville ou dans les tours voisines; ces hôtels offraient bien plus l'apparence d'une forteresse que celle d'un bâtiment civil. Au XVe siècle, et même dès le XIV et la fin du XIII, on comprit que des édifices plus convenables devaient être consacrés aux affaires de la commune; de tous côtés, vers le milieu du XVe siècle, on éleva de nouveaux hôtels-de-ville dans le style le plus brillant de l'époque.

Louis XI, dont la politique tendait à affaiblir de plus en plus la puissance des grands feudataires, érigea un grand nombre de nouvelles communes dans la seconde moitié du XVe siècle, et toutes les villes rivalisèrent entr'elles dans l'édification de leurs palais communaux, dont plusieurs subsistent encore presque entiers et offrent une série d'édifices extrêmement intéressante à observer.

Le beffroi devint alors une tour élégante et légère, ornée de découpures comme celles des églises. Les villes employaient quelquefois des sommes considérables pour construire et orner leur beffroi, afin qu'aperçu de plus loin, il donnât une grande idée de leur puissance.

HOTEL-DE-VILLE DE ST-QUENTIN. L'hôtel-de-ville de St-Quentin présente une façade très-élégante, couronnée par trois frontons triangulaires et par une petite tour centrale faisant l'office de beffroi. Neuf fenêtres en ogive, surmontées d'un bouquet et d'une guirlande de feuilles frisées, et séparées les unes des autres par des pinacles garnis de crochets appliqués sur le mur, éclairent les salles du premier étage. Au rez-de-chaussée règne une galerie couverte, à sept arcades ornées comme les fenêtres et d'un effet très-agréable. La tour du beffroi est évidemment postérieure au bâtiment qui la supporte et que je crois du XVe siècle; elle doit être de 100 ans au moins plus récente et peut être moins ancienne encore.

HOTEL-DE-VILLE DE DOUAI. L'hôtel-de-ville de Douai, de la deuxième moitié du XVe siècle (1), est plus remarquable par son beffroi que par l'étendue ou l'élévation de ses bâtiments. La façade principale

(1) Cet hôtel a remplacé celui qui fut brûlé en 1470 et doit conséquemment être postérieur à cette date.

« PreviousContinue »