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nécessaire inégalité voulue par la Providence ellemême, montrer pour la consolation et l'apaisement des déshérités, pour le désarmement même des révoltés, qu'elle n'est pas un don gratuit, mais une grâce qui oblige, un rouage utile de la prospérité publique, et, comme le disait Bossuet, dans un autre temps et dans un autre sujet, « comme une fontaine publique qu'on élève pour la répandre. Grand propriétaire, vous avez vu dans la grande propriété la possibilité de tenter hardiment les essais que ne pouvait oser, mais dont devait profiter le plus grand nombre, la possibilité et le devoir d'être le premier à courir les risques de toutes les initiatives fécondes. Dans nos grandes assemblées politiques, vous avez su tout d'abord faire aimer et hautement apprécier le caractère normand. Vous y avez conquis une de ces situations considérables et rares, que tous les partis respectent, parce qu'ils la sentent au-dessus de leurs compétitions, comme des séductions qu'ils peuvent offrir. Vous n'y êtes pas seulement une voix, vous êtes un conseil et un guide. Vous y possédez l'autorité, avantage rare en notre temps.

Mais en parlant de vous nous ne devons pas oublier nos compatriotes de la Manche; en vous choisissant, nous avons pensé à eux aussi; nous avons voulu resserrer les liens qui nous unissent à votre beau département, et montrer que la Société des Antiquaires de Normandie est fidèle à son titre, qu'elle est bien l'expression de la province tout entière. Nous voulions témoigner également de l'intérêt que nous prenons à cette grande et patriotique entreprise de laquelle vous nous avez parlé en si bons termes, à laquelle vous apportez un puissant concours, la restauration

de cette œuvre unique, si justement appelée la Merveille, de cet incomparable monument d'art qu'élève jusqu'au ciel le grand Mont-St-Michel, l'antique boulevard de l'indépendance et de la foi normandes.

Mais c'est vous surtout que nous sommes allés chercher, c'est votre aimable et considérable personnalité. Monsieur, vous voyez ici réunis pour vous fêter les représentants les plus élevés de la Magistrature, de l'Église, de l'Administration, de l'Armée, de toutes les sérieuses études. Permettez-moi de vous dire en leur nom à tous combien nous nous réjouissons de vous voir désormais rattaché à nous par un lien plus étroit. Messieurs, je bois à notre directeur, au président du Conseil général de la Manche, au sénateur, à M. de Saint-Germain.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES.

Séance du 4 novembre 1876. Présidence de M. Joly.

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la précédente séance, le Secrétaire communique diverses lettres de M. de Saint-Germain, sénateur, par lesquelles il demande à la Société de bien vouloir fixer le jour de la séance publique au jeudi 16 de ce mois.

Cette proposition est adoptée; il est également décidé qu'un banquet par souscription sera, suivant l'usage, offert au Directeur de la Compagnie.

Le Secrétaire donne lecture d'un travail intitulé: La Station romaine de Ste-Marguerite-sur-Mer, qui lui a été adressé avec des plans à l'appui par M. William Martin.

Séance administrative du 17 novembre 1876.

Sont nommés membres titulaires non résidants : MM. Alfred Ramé, conseiller à la Cour d'appel de Paris; l'abbé Paris, directeur de l'orphelinat de Mesnière-en-Bray; le vicomte d'Amphernet, propriétaire à Versailles,

M. Joseph Bain, membre de la Société des Antiquaires d'Écosse et de l'Institut royal archéologique de

Grande-Bretagne et d'Irlande, est nommé correspon

dant.

Le Bureau de la Société est ensuite constitué, pour l'année 1877, de la manière suivante :

Directeur, M. Desnoyers, membre de l'Institut; Président, M. Guinat, directeur des contributions indirectes;

Vice-Président, M. Boivin-Champeaux, procureur général ;

Secrétaire, M. de Robillard de Beaurepaire ;

Vice-Secrétaire, M. Gaston Le Hardy;

Trésorier, M. Léopold Hettier ;

Conservateur du musée, M. Charles Gervais;

Bibliothécaire-archiviste, M. Lavalley - Duperroux; Membres de la Commission d'impression :

MM. Travers, Cauvet, de Formigny de La Londe, Dupont, Hain *.

Séance du vendredi 4 août 1876,

M. Joly.

Présidence de

Le Secrétaire dépose sur le bureau une convocation de l'Institut des Provinces de France, qui se réunira en congrès à Autun, le 4 septembre prochain; il donne ensuite lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, en date du 29 juillet, portant avis de l'attribution à la Société d'une allocation de 500 fr.

Des remercîments ont été adressés à M. le Ministre, au nom de la Compagnie, pour cette nouvelle marque de bienveillance.

M. Pingaux, professeur à la Faculté des Lettres de Besançon, est nommé membre correspondant de la Société.

M. Tessier donne lecture d'un travail intitulé: La Jeunesse de Boémond. Ce mémoire, rempli de vues nouvelles, et qui jette un jour inattendu sur les origines, la vie et le caractère du célèbre conquérant normand, est accueilli par les marques du plus vif intérêt.

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Séance du 1a décembre 1876. Présidence de
H. Guinat.

Après la lecture et l'adoption des procès-verbaux des séances des 4, 16 et 17 novembre, le Secrétaire communique: 1° une dépêche de M. le Ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts, annonçant l'envoi de divers volumes, notamment du Recueil des Diplômes militaires, offert par son département à la Société des Antiquaires; 2o des lettres de MM. Ramé, d'Amphernet, Paris, remerciant la Compagnie de les avoir admis comme membres titulaires non résidants.

Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, il y a lieu de signaler le XI volume de la Société archéologique de Namur et le XXII volume de la Société des Antiquaires du Nord. Dans le premier de ces deux ouvrages, on rencontre une description détaillée des objets trouvés dans le cimetière gaulois de Flostoy; on remarque dans le second une dissertation sur les grandes fibules d'or, d'argent et d'électrum, par M. Worsaae. Ces observations ont d'autant plus d'intérêt pour nous, qu'elles mettent hors de contestation la valeur exceptionnelle des fibules de Valmeray, qui figurent aujourd'hui dans notre musée.

M. Tessier continue la lecture du mémoire historique qu'il a consacré à Boémond.

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