mérés auprès des grandes fibules, avaient été évidemment cousus sur une étoffe que le temps a détruite. Ils présentent, en effet, non pas un crochet au revers, comme les célèbres abeilles d'or rencontrées dans le tombeau de Childéric (1), mais les uns trois, les autres quatre petits trous qui attestent manifestement cette destination. Nous croyons que ces ornements fragiles, obtenus à l'aide du repoussé ou de l'estampage et qui ne sont pas sans analogie avec des pièces de même nature trouvées dans des sépultures de la Crimée (2), devaient former la bordure supérieure d'un vêtement ou être appliquées sur une sorte de plastron disposé sur la poitrine.

Tel est, en résumé, le contingent d'objets précieux que la sépulture de Valmeray nous avait tout d'abord fourni. Grâce au zèle éclairé de M. Le Tourneur, maire d'Airan, et aux bons offices de M. Aug. Le Roy, cet

(1) Le Tombeau de Childéric, par M, l'abbé Cochet, p. 184. (2) M. Chabouillet, qui nous a suggéré ce dernier rapprochement, s'exprime ainsi à ce sujet (Revue des Sociétés savantes des Départements, 6e série, t. III, p. 311);

« M. de Beaurepaire a grandement raison de signaler la rareté d'ornements analogues cousus à des étoffes et de rapprocher ceux-ci des abeilles de la trouvaille de Tournay, car on n'en trouve guère de semblables dans la Gaule; et il est probable que les rois et les grands chefs portaient seuls des vêtements aussi richement ornés; on sait que les tombeaux du Koul-Oba, en Crimée, ont fourni un grand nombre de plaques d'or reconnues pour avoir été cousues à des vêtements, et dont on peut voir plusieurs spécimens au cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, où l'on conserve aujourd'hui deux des abeilles d'or provenant de la trouvaille de Tournay, les seules qui n'aient pas disparu. » Sur les bijoux d'or du Koul-Oba, voyez CataLogue général des monuments exposés au cabinet des médailles, par M. Chabouillet, p. 390.