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mérovingiens qui a eu lieu au mois de mars dernier sur le territoire de Moult, au village de Valmeray. Ces objets consistent en fibules d'argent recouvertes d'une lame d'or chargée de grenats et de verroteries, en une boucle d'argent doré, en chaînes d'or et d'argent, enfin en plusieurs morceaux d'or destinés à être cousus sur une étoffe. Ces bijoux extrêmement intéressants et d'une richesse exceptionnelle, ont été trouvés à 1 mètre 80 du sol, mêlés à des ossements que tout fait présumer être ceux d'une femme. C'est grâce à l'intervention de M. Le Tourneur, maire d'Airan, que cette découverte a été portée à la connaissance de la Société.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Séance du 5 mai,–Présidence de M. Joly.

Après la lecture du procès-verbal de la précédente séance, qui est adopté sans modification, le Secrétaire signale parmi les ouvrages offerts:

Notes pour servir à l'histoire de Lisieux, par M. Henri Moisy.

Ce travail est une sorte de résumé méthodique et exécuté avec un soin consciencieux, des documents de toute espèce renfermés dans le célèbre cartulaire de Thomas Bazin.

Il mentionne également dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie une communication de M. le comte Le Clerc de Bussy, sur le droit du seigneur à Lambescours, et, dans le dernier volume de la Société Archéologique de Namur, une note curieuse sur les Hipposandales.

Le même membre lit, au nom de M. Le Héricher,

un essai sur les fers à gaufres. Dans ce travail, M. Le Héricher signale particulièrement deux gaufriers ayant appartenu l'un à la cathédrale d'Avranches, l'autre à la famille Gaudin de Beaumont.

« On a ouvert récemment, écrit M. Le Héricher, une petite veine archéologique et artistique qui semble avoir quelque intérêt. Il s'agit des gaufriers du moyen âge et de la Renaissance, moules à gaufres, à pains à chant ou azimes. Je connais par le titre un travail sur ce sujet, intitulé: Gaufriers et Moules, et M. de Montault a communiqué au Comité historique un fer à hosties. Il y a à Avranches un beau gaufrier aux armes des Gaudin, seigneurs de la Godefroy. M. Le Bœuf, le découvreur par excellence dans cette localité, m'a indiqué des gaufriers à hosties venant de l'ancienne cathédrale. Il y en a trois, très-grands, peu profondément gravés, appartenant à Mme Gorel, de la rue St-Pierre, qui s'en sert pour les besoins du culte. De grands et nobles musées ne dédaignent pas ces objets, vulgaires d'usage, mais en réalité objets d'art, et qui appartiennent à l'histoire de la gravure sur métaux. Winkelmann nous apprend que le cabinet de Portici renferme un grand nombre de moules à pâtisseries; plusieurs ont la forme de coquilles striées, d'autres sont en cœur ils viennent d'Herculanum. M. Barbier de Montault ne s'en est pas tenu à sa première communication, il a envoyé au Comité l'estampage et une épreuve en pâte d'un fer à hosties. Il semble être du XIVe siècle : il sert à fabriquer de grandes et de petites hosties. L'une des grandes porte le Christ fixé en croix par trois clous, sous les images du soleil et de la lune; l'autre représente le Christ nimbé, assis sur un trône. L'estampage et le modèle en pâte ont été envoyés au

musée de Cluny, qui possède déjà un certain nombre de documents sur les fers à hosties et les oublies. Le musée de la Société des Antiquaires ne devrait-il pas avoir en réserve un compartiment pour cette branche de l'archéologie artistique, que j'appellerai celle des Métaux gravés en attendant une appellation plus juste et plus compréhensive. »

M. Joly commence la lecture d'un mémoire étendu consacré à un personnage intéressant à divers titres, Gérold de Bari ou Le Gallois.

M. Gervais informe la Société qu'un grand bronze de Posthume a été découvert récemment dans les fondations de la nouvelle sacristie de l'église St-Julien. Il est aujourd'hui en la possession de notre confrère M. Cailloué. Comme les découvertes de monnaies romaines sur le territoire de la ville de Caen ont toujours été infiniment rares, celle-ci n'a pas paru à M. Gervais devoir être passée sous silence.

La séance est levée.

Séance extraordinaire du 15 mai 1876.–Présidence de M. Joly.

M. le Président expose que la Société a été convoquée d'urgence pour prendre une détermination relativement aux bijoux mérovingiens découverts au hameau de Valmeray, sur le territoire de la commune de Moult, dans le courant du mois de mars dernier.

Les bijoux dont il s'agit consistant en deux fibules, une chaîne en or, une boucle de ceinture et divers menus ornements estampés destinés à être cousus sur une étoffe, ont été, de la part du Secrétaire de la Société, l'objet d'une notice détaillée lue aux séances de la Sorbonne. Ils ont été soumis à l'examen des

hommes les plus compétents, et l'on peut affirmer qu'ils présentent, au point de vue de l'art et de la curiosité, un intérêt considérable et tout à fait exceptionnel. Les propriétaires en demandent, il est vrai, un prix relativement élevé.

Le Conseil d'administration a étudié longuement et consciencieusement la question, il a été frappé de la beauté des bijoux, de leur excellente conservation, et il a cru qu'il y avait tout à la fois pour la Société des Antiquaires et pour la ville de Caen un intérêt de premier ordre à ne pas voir sortir du pays des objets aussi curieux; il vous propose, en conséquence, à l'unanimité, d'en voter l'acquisition.

Grâce à la bonne gestion de M. Hettier, trésorier, l'état des finances de la Compagnie permettra de faire face à cette dépense sans ralentir le mouvement des publications commencées.

A la demande de plusieurs membres, M. Leroy, membre de la Société, apporte dans la salle des séances et expose sous les yeux de ses collègues les précieux bijoux dont il est dépositaire.

Après une longue discussion, la proposition du Conseil d'administration est mise aux voix et adoptée.

Des remerciments sont votés à M. Le Tourneur, maire d'Airan, et à M. Leroy, pour le zèle et le dévouement qu'ils ont déployés pour conserver à notre pays des objets aussi intéressants.

Séance du 2 juin 1866. – Présidence de M. Joly.

Le Secrétaire donne lecture: 1o d'une lettre de M. de Vignaux remerciant la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres titulaires; 2° d'une lettre

de M. Gouellain, portant accusé de réception des souscriptions au monument qui doit être élevé à M. l'abbé Cochet; 3° d'une lettre de M. Cachemaille, jointe à un manuscrit étendu sur les antiquités de l'île de Serk.

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Parmi les ouvrages offerts, il y a lieu de signaler l'Essai sur les premiers ducs de Normandie, par M. Renault, et le Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. Plusieurs des documents contenus dans ce fascicule, bien qu'ayant trait particulièrement à l'histoire du Maine, touchent par certains côtés à l'histoire de la Normandie.

M. le comte de Perthuis, préfet du Calvados, reçoit la parole et expose les diverses observations qu'il a eu l'occasion de faire en parcourant, il y a plusieurs années, la région peu connue jusqu'ici que l'on désigne habituellement sous le nom de la Polmyréenne. M. de Perthuis fait hommage à la Compagnie d'une carte qu'il a dressée sur les lieux et qui rectifie sur certains points les indications des voyageurs qui l'ont précédé.

La communication de M. de Perthuis est accueillie avec le plus vif intérêt.

M. Guinat lit un mémoire très-étendu sur une contestation élevée en 1790 par les bourgeois de Caen au sujet de la taille personnelle. Après avoir passé en revue les textes législatifs relatifs à cette modification de l'assiette de l'impôt, M. Guinat nous fait connaître, avec la pétition des bourgeois, les délibérations du directoire du district et du directoire du département. L'étude approfondie des diverses phases de cette instructive controverse conduit notre confrère à dire que l'impôt sur le revenu a déjà été plusieurs fois expérimenté sans succès,

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