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exemple et qu'une forme, et n'en ont point déterminé le sens (1).

Archéologie romaine, par M. le Dr Ernest Guérðult, membre de la Société.

I.

A Caudebec-en-Caux, une tranchée ouverte du 22 au 23 août dernier, à l'encoignure de la rue de la Cordonnerie et de la place de la Rive, pour établir un aqueduc, a mis au jour, à 1, 50 en moyenne de profondeur, des débris romains de toute sorte.

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Là étaient entassés pêle-mêle et jetés au banneau : clous, barres de fer et de cuivre, dont plusieurs affectaient la forme de crochets; lames en plomb; vases fragmentés, noirs, gris, rouges, unis ou ornementés en relief, d'une facture soignée, pouvant être évalués à quelques centaines. C'étaient des morceaux de dolium, de lagènes à libations, à parfums et à sacrifices; des terrines à offrandes; des urnes à sépulture: anses, goulots, fonds, panses, etc.; tuiles plates et à rebords, faîtières, etc., etc.; nombre de tessons d'une magnifique céramique samienne figurent les attributs d'une chasse sanglier couché, - lapin au repos, tourné à dextre; lièvre lancé à senestre. Un personnage debout, la main droite levée, s'apprête à projeter un épieu ou un javelot peut-être. Deux gladiateurs,

:

(1) Nous pouvons ajouter que les diverses publications qui ont essayé d'expliquer l'origine des noms géographiques de notre pays n'ont point expliqué ni même mentionné notre Soucy. V. les livres de J. Quicherat, de Houzé (Paris, 1864) et de Cocheris, sur l'origine des noms géographiques de France.

dont un seul est bien visible et reconnaissable à son attitude; le second, placé en face, est en majeure partie effacé par la vétusté.

Les tentatives pour reconstituer une seule de ces poteries seraient inutiles. Nul nom de fabricant n'a surgi.

Les épaves que je viens de signaler proviennent des hauteurs, uniquement, à la période gallo-romaine, susceptibles d'être habitées. Ces épaves ont évidemment servi comme remblai, afin d'exhausser d'âge en âge le sol de notre vallée.

Le fond primitif, marécageux, de celle-ci se trouve à 2m, 30 au-dessous de l'affleurement actuel. Cet abaissement laissait un libre et facile accès aux eaux de la Seine.

Les vallées voisines étaient dans les conditions identiques de niveau et conséquemment aussi inondées, surtout à l'heure des marées du matin et du soir, où les flots du grand fleuve culbutaient tout sur leur passage en s'engouffrant avec une incroyable impétuosité dans l'espèce de baie s'étendant de la rive droite à Ste-Gertrude.

La chronique de Fontenelle constate qu'au IXe siècle le curieux phénomène précité existait ainsi :

« Ab austro item maximus fluviorum GEON, qui et se« quana, commerciis navium gloriosus, abundantiâ piscium " præstantissimus, distans ab eodem cœnobio (St-Wan« drille) passus octingintos. In quo scilicet fluvio, ex infianito Oceano sive mari Britannico, bini æstus, diurnove « nocturno e tempore sibimet invicem compugnantes occur"runt: ut versâ vice, alveus potius retrorsum converti quam « ad ima videatur fluere. Talique impetu, tempore ma« lineæ accedunt, ut super millia quinque aut eo amplius, « et sonitus murmuris ejus humanas repercutiat aures, et

« aspectibus intuentium, ceu farus altissime lympham ejus« dem penetret alvei. Talique impetu, per meatus prædicto« rum duorum fluminum (les deux rivières, le Rançon << et la Fontenelle), perque prata illis contigua, ceu Nilus « Egyptiacus, per spatia passuum plus minusve octin« gintorum ad murum ejusdem accedunt cœnobii; finito « conflictu in Oceanum infusi, unde venerant revertantur. » (Chronicon Fontanellense, p. 265, édit. La Barre.) L'estuaire dont j'ai parlé, attenant au rivage de la Seine et se terminant à Ste-Gertrude, encaissé et dominé à l'ouest par le Calidu, à l'est par la Vignette, points culminants, est le Lotum mentionné sur l'itinéraire d'Antonin, le Lutum des Mérovingiens, le Calido-beccum des Carlovingiens, le Chald-bec des premiers ducs normands.

M. E. Gaillard place Lotum à Caillouville; M. Fortia d'Urban, à Duclair; M. l'abbé Belley le met à Logium, entre Caudebecquet et Caudebec; Danville, le meilleur historien des Gaules, veut que ce soit à Caudebec ou dans un endroit voisin de la localité; M. l'abbé Cochet plaide pour Caudebec même.

M'appuyant sur la tradition, sur la topographie et sur la sérieuse exploration du territoire, définitivement je localise Lotum à l'origine de la vallée de Ste-Gertrude, où l'atterrissement permettait des établissements stables, les voies de communication gauloise et romaine.

Caudebec apparaît dans l'Histoire au IXe siècle : c'était un simple hameau, sans église, possédant un port-échouage sur la Seine (1).

N.-B. Il importe de rappeler qu'en 1867 j'ai rendu

(4) Mabillon, Annales benédictines, t. III, p. 256.

compte, dans la Revue de Normandie, 1868, p. 503, d'une trouvaille accidentelle de nombreux débris de ménage, d'origine romaine, dans mon jardin, à Caudebec. Evidemment les divers objets avaient été rapportés et utilisés comme décombres : pas un seul n'existait in situ proprio.

II.

Sur le territoire de Vatteville (Seine-Inférieure), dans la forêt de Brotonne, canton de La Londe, 5o affectation, parcelle S, au mois de juin 1875, les ouvriers employés à extraire du caillou d'une énorme fosse de 160 de circonférence, avec une entrée de 3 à l'ouest, ont ramassé, à 10m de profondeur, 31 grands bronzes impériaux romains. Les pièces étaient étalées au fond de la fosse, sur 1" de large et 5m de long. Je me suis transporté sur les lieux, et j'ai vérifié les assertions énoncées.

L'administration a eu l'obligeance de me confier les monnaies, dont voici l'inventaire :

17 sont frustes ou d'une interprétation douteuse. Les 14 autres représentent : 3 Faustine, savoir : A. Faustina, Faustine jeune, femme de Marc-Aurèle. Profil à dextre, d'une grande pureté; coiffure derrière la tête; patine verte d'une rare conservation.

Revers: Junon, paon à ses pieds.

B. Faustina augusta; même type.
Revers: un autel.

C. Diva Faustina ; id.

Revers: vestale.

1. Lucilla, femme de Lucius-Verus et petite-fille de

Faustine mère.

Revers à peu près fruste.

D. 2. Commode : COMMODVS ANTONINVS PIVS. Buste de l'empereur à droite (fils de Marc-Aurèle). Revers l'abondance.

E. Semblable.

6. ANTONIN LE PIEVX: ANTONINVS AVGVSTVS PIVS. Buste lauré imberbe, à droite.

-

Revers Mars. C'est la seule de ces 6 représentations monétaires bien conservée.

F. 2. Marc-Aurèle Antonin: (M. ANTONINS AVG.). Tête virile, énergique, à dextre; chevelure à boucles, soutenue par une ramée; barbe touffue, en mèches. Revers Hygie donnant à manger, sur un trépied, à un serpent.

G. Type identique M. ANTONINVS AVG. TR. P. XXVII.

Revers Dans le champ contourné d'une double branche de laurier, se lit:

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Le fonds ancien du greffe du tribunal de première instance de Mortain, par M. Albert Trochon,

Les archives du greffe du tribunal de première instance de Mortain, antérieures à 1789, se divisent en deux sections. La première comprend les pièces provenant de l'ancien bailliage, la seconde les registres de l'état, tout à la fois religieux et civil, des paroisses du comté.

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