M. Loiseleur, pour entrer dans la métaphysique des Templiers et en faire sortir la doctrine qui leur a été imputée. Ainsi que l'a remarqué le rapporteur, l'originalité du travail de M. Loiseleur consiste dans le parti qu'il a su tirer des monuments figurés et de l'enquête faite à Florence en 1310. Cette lecture, où se trouvent réunis beaucoup de détails relatifs aux Templiers normands, a été écoutée avec un vif intérêt.

M. Guillouard, dans un travail d'un tour piquant et original, intitulé, Les médecins et la coutume au moyen âge, passe en revue les dispositions, à coup sûr fort étranges, qui se rencontrent dans les Assises de Jérusalem, relativement aux médecins et aux chirurgiens. M. Guillouard pense qu'une législation aussi rigoureuse, et qui faisait encourir aux médecins d'exorbitantes responsabilités, ne peut s'expliquer que par l'intention d'intimider les aventuriers qui pullulaient alors dans le royaume de Jérusalem.

M. Guinat, au nom de M. des Diguères, donne lecture d'une note étendue qui a pour titre : Aperçu sur la Généralité d'Alençon au XVIIe siècle.

Les éléments de ce travail, qui offrent encore aujourd'hui un sérieux intérêt, ont été empruntés à un document officiel, au rapport de l'intendant M. de Pommereu, composé vers 1697.

L'opuscule de ce fonctionnaire ne comprend pas moins de 168 pages in-folio, et il nous offre sur la situation morale, agricole et industrielle de la Généralité de très-précieuses indications. Ce sont tous ces détails que M. des Diguères s'est attaché à mettre en relief dans la note qu'il nous a adressée.

La Société décide qu'elle contribuera pour une somme de 50 fr. à la souscription ouverte à Rouen

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pour l'érection d'un monument funéraire au regrettable abbé Cochet.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Séance du 4 février. – Présidence de M, Joly,

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal, il est procédé à l'élection de M. Eugène de Vignaux, homme de lettres, demeurant à Paris, présenté par MM. Travers et de Beaurepaire. M. de Vignaux, ayant réuni le nombre voulu de suffrages, est proclamé membre titulaire de la Société.

M. Guillouard donne lecture d'un acte du parlement d'Ecosse relatif aux lépreux, qui paraît remonter à l'année 1400.- Ce texte ordonne que la viande de porc corrompue et le saumon corrompu qui seraient mis en vente sur le marché seront immédiatement saisis et distribués aux lépreux ou détruits, s'il n'y a pas de lépreux dans la localité. Notre confrère voit dans ces dispositions de loi la preuve évidente de la situation. misérable des lépreux à cette époque.

M. Dupont, sous le titre de Les Comptes d'un prieuré, présente l'analyse d'un des plus curieux volumes publiés par la Surtees-Society.

M. Lavalley-Duperroux donne quelques détails sur une découverte de débris en bronze consistant en hachettes et fragments d'épées qui a eu lieu récemment à Maisons, près Bayeux.

Le secrétaire commence la lecture d'un mémoire important de M. Moulin, intitulé Les Saxons en Armorique.

Séance du vendredi 3 mars 1876. → Présidence de M. Joly, doyen de la Faculté des Lettres de Caen.

M. de Rampan offre à la Société, au nom de M. Debon, maire d'Isigny, deux pièces de monnaie en argent qui ont été trouvées au hameau du Pont-Benard. L'une de ces pièces porte d'un côté l'image grossière d'une église dont la flèche est couronnée. Autour se lisent les caractères XV BONUS CIVIS, le tout inscrit dans un orle de fleurs de lys renfermées elles-mêmes chacune dans un cercle.- Au revers, une croix latine et le nom PHILIPPUS REX, inscrit sur un cercle concentrique à l'orle portant la légende: SIT NOMEN DOMINI NOSTRI IESV CHRISTI BENEDICTVM. La seconde pièce porte d'un côté un lion passant, et autour

MONETA ALANIV, le tout inscrit dans un orle de quintefeuilles renfermées elles-mêmes chacune dans un double cercle.- Au revers une croix pattée avec les lettres LUDOVIC COMES, le tout dans un orle contenant la légende : SIT NOMEN DOMINI JESU-CHRISTI BENEDICTUM.

Le Vice-Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Louis Duval relative à une statuette trouvée en 1872, à Mézières, canton de Tourouvre, avec quelques débris gallo-romains, représentant une femme assise, vêtue de longs vêtements et tenant un enfant dans ses bras.

Lecture d'une lettre de M. Tirard, de Condé-surNoireau, signalant une ancienne voie gallo-romaine partant de Vieux et se dirigeant vers Jublains en passant par La Villette et Condé-sur-Noireau.

Lecture d'un prospectus et prix-courant d'antiquités lacustres, par un hôtelier de la Suisse.

Lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'instruction publique demandant des renseignements sur les pièces relatives aux anciens états généraux.

Lecture d'une autre circulaire relative à la prochaine réunion des délégués des sociétés savantes à la Sorbonne.

M. le doyen Joly, président de la Société, y lira son travail intitulé: Contribution philologique à propos de la Fosse du Soussy dans le Bessin.

M. Guillouard, une étude intitulée : Le baron de Béthencourt, roi des Canaries.

M. Emile Travers, une étude sur La tenue des registres de l'état civil de Béthune.

La Société délègue en outre pour la représenter M. Launay, professeur d'histoire.

M. le Président fait circuler une liste de souscription pour l'érection d'un monument à élever en l'honneur de M. l'abbé Cochet.

M. Guinat donne lecture d'un travail de M. Trochon sur Le fonds ancien du tribunal civil de Mortain; M. Le Hardy, d'une étude sur Etienne de Rouen, par M. Ch. Fierville.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures.

Le Vice-Secrétaire,

Gaston LE HARDY.

Séance du 7 avril.-Présidence de M. Joly,

Après la lecture du procès-verbal de la précédente séance, qui est adopté sans modifications, M. le Prési

dent fait connaître à la Compagnie l'état satisfaisant des finances de la Société. Grâce à la bonne gestion de M. le Trésorier, l'actif présente un excédant de près de 4,000 fr., avec lequel il sera facile de faire face largement aux dépenses de l'exercice courant.

La Société décide que des remercîments seront adressés à M. le Trésorier pour le zèle et le dévouement avec lesquels il a administré nos finances.

Le Secrétaire informe ses confrères qu'il a reçu du ministère de l'instruction publique l'avis officiel qu'une médaille de 1,000 fr. serait accordée cette année à la Société des Antiquaires de Normandie, pour services rendus à la science historique. Il signale ensuite, parmi les ouvrages offerts, une intéressante notice sur les Brébeuf, due à la plume de M. Ch. Marie, professeur au Lycée.

M. de Farcy lit une dissertation très-étendue dans laquelle il s'efforce de prouver que le coffret arabe de la cathédrale de Bayeux ne date pas de l'époque de Charles Martel, mais présente tous les caractères des coffrets orientaux du XI° siècle. D'après M. de Farcy, ce petit meuble a vraisemblablement été donné à la cathédrale soit par Odon, soit par son frère, GuillaumeGillebert de Breteuil, évêque d'Evreux, qui rapporta à Bayeux les objets ayant appartenu à Odon, après l'avoir inhumé dans la cathédrale de Palerme, en 1098.

M. le Président, dans une piquante causerie intitulée Une bonne fortune de l'érudition allemande, raconte dans tous ses détails la mystification surprenante dont les représentants les plus éminents de la science germanique ont été récemment victimes à propos d'inscriptions moabitiques.

Le Secrétaire rend compte de la découverte d'objets