Bulletin et mémoires, Volume 24

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Popular passages

Page 42 - Et, comme ces trois grandes puissances religieuse, judiciaire, politique parlaient toutes également au nom du souverain, il naissait entre elles de formidables querelles. Le glaive de la justice, pour parler le langage du temps, se heurtait à celui du commandement, et la croix archiépiscopale, pour être moins tranchante, assénait parfois les plus rudes coups. Vous rappelez-vous, dans les Trois Mousquetaires de Dumas, l'assourdissante clameur...
Page 44 - Intendant qui a, le premier, proposé et arrêté ces deux ouvrages (1); et l'homme qui les mena à bonne fin, le préfet de Tournon, revendiquait pour principal mérite d'être l'héritier de Tourny et de Dupré de Saint-Maur. Si peu de temps, Messieurs, que vous soyez restés parmi nous, vous avez dû entendre parler de la grande voie qui doit traverser Bordeaux, qui va partir du GrandThéâtre, mais qui, comme le fusil de maître Gervais, « ne part jamais » (2). De ces longues voies « traversières...
Page 41 - C'étaient les temps de Marignan et de Pavie. Pierre quitta sa ville et les morues familiales, franchit les Alpes, se battit au nom de François I", et admira les splendeurs de la Renaissance. Il coudoie à l'armée et dans les lieux de plaisir des Dauphinois, des Bretons, des Bourguignons, des Angevins. S'il découvre l'Italie, il découvre aussi la France. « De retour rue de La Rousselle , il vit dans le souvenir des combats livrés sur le mot d'ordre du roi, il acquiert une charge dans la magistrature...
Page 38 - L'histoire locale est peut-être la seule qui soit une résurrection. «Prenons les principaux chapitres des destinées de Bordeaux au temps de la Monarchie : et nous verrons qu'ils ne sont pas de simples curiosités de l'endroit, mais les épisodes vécus du passé de toute la France. tf Ce fut en septembre i ¿53 que Charles VII décida de contraindre Bordeaux à «se tourner français«.
Page 44 - Il est bien vrai que les deux « renommées » de Bordeaux, le Pont de pierre et la place des Quinconces sont postérieurs à l'ancienne monarchie. Mais c'est un Intendant qui a, le premier, proposé et arrêté ces deux ouvrages...
Page 43 - Sourdis et d'Épernon qui s'étaient rencontrés (*). «Les bourgeois et les artisans faisaient chorus : mais ils ne travaillaient pas tous les jours. Les rues offraient un spectacle fort pittoresque : mais elles étaient mal entretenues. Les Puissances que le roi envoyait étaient incomparables pour donner des ordres : elles ignoraient l'art d'administrer. Un simple homme d'affaires valait mieux que tous ces tapageurs. — Richelieu mit le holà et expédia les intendants. «Un siècle plus tard,...
Page 41 - L'humanisme, le champ de bataille, le goût des fonctions publiques ont fait de Pierre Eyquem un modèle de bon Français. Du reste, il aime profondément Bordeaux, dont il devient maire. Mais après lui, se présente la quatrième génération d'Eyquem qui ait obéi au roi de France; c'est celle de son fils Michel, seigneur de Montaigne. Et Montaigne écrit dans ses Essais, en 1588 (1) : « Paris a mon cœur dès mon enfance...
Page 38 - Prenons les principaux chapitres des destinées de Bordeaux au « temps de la monarchie : et nous verrons qu'ils ne sont pas de « simples curiosités de l'endroit, mais les épisodes vécus du passé de « toute la France. « Ce fut en septembre 1453 que Charles VII décida de contraindre « Bordeaux à «se tourner français ». Il y avait trente ans qu'il avait « commencé à refaire son royaume.
Page 46 - Les canons du roi disparurent, la démolition de la citadelle commença : la monarchie ne gouvernait plus. Bordeaux redevenait libre, comme il l'avait été avant l'arrivée de Charles VII. Mais il ne recouvrait son indépendance que pour s'unir corps et âme à la grande patrie. Toutes ces scènes, depuis le jour où l'artillerie royale a conquis Bordeaux, jusqu'au jour où Bordeaux s'est arraché au roi pour se donner à la nation française, toutes ces scènes, Messieurs, se sont déroulées non...
Page 45 - ... quelques-unes des merveilles de Bordeaux : le temple romain des Piliers-de-Tutelle et les hôtels de la Renaissance aux fossés du Chapeau-Rouge. Le château royal était un monstre qui dévorait peu à peu la cité, terrain, maisons et fortunes. Et il était si réellement bâti pour la « tenir en bride», qu'il fut défendu, même sous Louis XV, d'exhausser les bâtisses voisines, celles des allées de Tourny : elles ne devaient pas gêner le tir des canons. — Le Château-Trompette à Bordeaux,...

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