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populations napolitaines, qui e supplient | craser Lamoricière sous le poids des batailde venir rétablir chez elle l'ordre et la sé-lons piémontais, et qu'il y a des grandeurs curité. Qui les y a troublés? —« Les mêmes morales qu'on n'abat pas à coups de cañon. mains qui ont allumé l'incendie demeu-On a eu recours alors au poison de la calomrent chargées de l'éteindre; seulement il nie, et l'on a entrepris de déshonorer celui est impossible de ne pas remarquer que dont le fier honneur se dressait devant les torches ont toujours du feu, et que l'hypocrisie et le mensonge comme une les pompes n'ont jamais d'eau, » suivant protestation vivante et une accusation. l'heureuse expression de M. de Falloux, Vains efforts! Lamoricière est au-dessus dans l'étude si lumineuse et si ferme qu'il de ces turpitudes abjectes, et tous les gens vient de publier sur les antécédents et les de cœur resteront unanimes à dire avec l'ilconséquences de la situation. lustre homme d'Etat que nous citions tout à Mais ce n'est pas assez, paraît-il, d'arra-l'heure : «Nous sommes avec le héros chrécher à des princes légitimes leurs légitimes tien dont l'incomparable dévouement, parpossessions; il faut encore calomnier bas-mi tant de lâches abandons, console notre sement ceux qui les défendent. foi de catholiques et notre honneur de Français. »

:

Une dépêche de Bologne, à la date d'hier, en rapportant que le portefeuille du géné-j ral Lamoricière serait tombé entre les mains du général Fanti, ne craint pas d'ajouter «Il contient les lettres les plus compromettantes et les preuves les plus péremptoires des nombreuses intrigues ourdies contre le gouvernement de l'Empereur avec le parti légitimiste et même avec le parti rouge. »

Les dernières nouvelles d'Ancône apprennent quelques détails sur la capitulation de la place. Une première clause, portant que la garnison sortirait avec les honneurs de la guerre, avait été acceptée. Le général de l'armée pontificale demanda t, par une autre clause, le droit de se retirer à Rome avec ses soldats. Cette seconde condition ayant été rejetée, Lamoricière, poussant jusqu'au bout le plus sublime des dévouements, a préféré rendre son épée plutôt que de sauver sa liberté en renonçant volontairement à servir la cause sacrée du Saint-Siége.

Une dépêche de Turin apprend que le glorieux général était attendu dans cotle ville le 4 octobre.

Le télégraphe annonçait hier que les troupes sardes s'étaient avancées jusqu'à six kilomètres de Rome. Le Pays assure aujourd'hui qu'elles se sont arrêtées à sept ou huit lieues de la capitale des Etats pontificaux.

Nous avions déjà lu sans surprise l'équivalent de ces honteuses imputations dans les colonnes du Siècle; mais elles étaient là à leur place le journal qui a envoyé à Garibaldi un fusil avec lequel le flibustier s'apprête à tirer sur nos soldats, ne pouvait faire autrement que d'insulter le héros de nos guerres d'Afrique. Aujourd'hui, pour tâcher sans doute de donner quelque crédit à ces indignités, on essaie d'un nouveau moyen, et c'est le télégraphe qu'on emploie pour répandre ces ignominies. Mais à qui espère-t-on faire croire un seul instant que l'un des plus loyaux et des plus cheva- On est sans nouvelles de Naples. L'Esleresques capitaines dout se soit jamais pero annonce seulement la prochaine arrienorgueillie la France militaire,se soit laissé vée dans cette ville de Rudio, l'un des audétourner de son but sacré pour une entre-teurs de l'attentat du 14 janvier. prise politique, et surtout qu'il se soit allié à cette révolution rouge qu'il a brisée il y a douze ans, et qu'il a si énergiquement stigmatisée dans une proclamation récente!

Le bruit s'était répandu que les derniers incidents électoraux qui se sont produits à Marseille allaient amener des changements dans le personnel administratif de cette « Ce n'est pas assez de combattre le grande cité. Le Moniteur publie aujourd'hui christianisme, écrivait dernièrement un phi-un décret qui appelle au conseil d'Etat losophe de l'école du Siècle, M. Larroque, M. Besson, préfet des Bouches-du-Rhône, il faut le déshonorer. >> et charge M. de Maupas, sénateur, de

On a compris que ce n'était pas tout d'é- l'administration de ce département.

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Un autre d ́ort élève à la dignité de sénateur M. de Lesseps, directeur des consulats et des ailures commerciales au ministère des affaires étrangères.

Léon LAVEDAN.

Télégraphie privée.

Pérouse, 30 septembre.

Castel Bracciano, 30.

Toutes les populations de Sabina et Lazio se sont insurgées au cri de Vive le Roi! Les chasseurs du Tibre o t mis en déroute les gendarmes pontificaux et planté le drapeau italien sur la rive gauche du Tibre. La colonne de Brignone s'avance. Les populations napolitaines aux frontières implorent la protection de Victor-Emmanuel. Le Roi, à Bologne, a passé une grande revue des troupes; il partira demain à deux heures de l'après-midi pour les Romagnes. Une grande irritation existe à Rome. Turin, 30 septembre.

Le roi Victor-Emmanuel est arrivé à Bologne à 9 heures 1/4 ce matiu. Il a été accueilli par de yifs applaudissements.

Spaventa, expuisé de Naples, est arrivé ici.
Le général Lamoricière arrivera à Turin le 4.
Londres, 1 octobre.--

On lit dans le Moniteur :

L'Empereur a décidé qu'une division d'infanterie, deux esca irons de cavalerie et une batterie d'artillerie seraient immédiatement embarqués à Marseille pour aller renforcer le corps d'occupation de Rome. Le gouvernement sarde est prévenu que les instructions du général de Goyon l'autorisent à étendre son action aussi Join que les conditions militaires auxquelles elle est naturellement subordonnée peuvent le lui permettre. I saurait appartenir qu'aux grandes puissances réunies en Congrès de prononcer un jour sur les questions posées en Italie par les événements; mais jusque-là le gouvernement de l'Empereur continuera à remplir, les devoirs que lui imposent ses sympathies pour conformément à la mission qu'il s'est donnée, le Saint-Père et la présence de notre drapeau dans la capitale de la cathol cité.

ne

On nous écrit de Rome, 25 septembre : Vous supposerez aisément la nouvel e anxiété dans laquelle nous nous trouvons sous le coup des douloureuses nouvelles qui nous parviennent par la voie de Turin et en l'absence Le Daily News, en confirmant l'authenticité de de tout renseignement officiel qui puisse fixer la dépêche de lord John Russell à sir James Hud-notre incertitude. Nous n'avons que des bruits sor, en date du 31 août, ajoute: Nous ne pou-que l'on serait tenté de repousser à cause de vons admettre que, partisan comme il l'est d'une leur origine révolutionnaire, mais auxquels on politique de paix, lord John Russell se soit

borné à adresser une pareille note au Piémont, est cependant obligé de se rattacher, se troucar ce serait là une intervention unilatérale, vant privé de tout renseignement sérieux. et sa conduite dès lors serait d'autant plus Le Saint-Père, assure-t-on, pénétré de la inexplicable qu'un ministre anglais ne peut pas mettre l'influence de l'Angleterre du co-plus vive douleur, se voyant privé de son arté du despotisme; aussi son action à Turin a dû mée, abandonné des puissances catholiques, être contrebalancée à Vienne, et il y a sans dou- aurait jugé qu'une plus longue résistance était te une dépêche compensatrice qui n'est pas en-impossible; qu'il avait protesté, par les armes, core rendue publique, dépêche que lord John

Russell n'a pas manqué d'adresser à M. de Rech-avec toute l'énergie possible, contre l'indigne berg, et qui contient un avis aussi net que celui agression dont ses Etats étaient l'objet et que,

adressé à M. de Cavour.

Le cabinet de Vienne aura donc été informé que la paix de l'Europe exige que l'intervention de l'Autriche, au delà de ses frontières, cesse, Icar cette puissance n'a pas de droits sur le peu ple italien en dehors de la Vénétie. L'Europe a assez souffert de ses pré entions pour ne pas au toriser aujourd'hui une nouvelle immixtion des étrangers en Italie.

dès lors, en présence d'ennemis cent fois plus nombreux, détenant presque toutes ses provinces, il devait faire cesser toute effusion de sang. En conséquence, il aurait, dit-on, ordonné que l'on ne s'opposât plus par la force à l'invasion piémontaise.

Une plus longue résistance devient, en effet, Quant à l'Angleterre, l'intérêt qu'elle a au inutile, car les Piémontais, outre les Marches maintien de la paix générale la rendra ennemie et l'Ombrie, se sont avancés du côté de Rome de celui qui vio era le principe de non interven-jusqu'à Corneto, Ronciglione, sur la route de tion. Une telle dépêche, dit en terminant le Daily- Viterbe, Népi, Terni, Rieti, Tivoli et Albano. News, doit certainement exister. ,。 Le Morning-Chronicle dit que le cabinet de Le Pape peut céder sans crainte qu'il ne puisse Saint-Pétersbourg a récemment consulté le ca- lui être reproché d'avoir méconnu ses devoirs binet de Berlin pour savoir s'il était désirable de de souverain. Les braves qui sont tombés glo› rappeler les représentants à Turin des deux gou-rieusement sur les champs de bataille, témoi›vernements, mais que la Prusse a répondu que ce rappel serait prématuré tant que le Piémont gnent assez haut qu'il a su défendre ses sujets s'abstiendrait d'attaquer la Vénétie, et que le autant que cela était possible. ministre de Prusse ne serait pas rappelé.

(Service télégraphique Huras-Bullier.)

Le marquis de Cadore, premier secrétaire d'ambassade, vient de partir subitement pour

ges de valeur, mais il a fallu succomber. Les Piémontais traquent les survivants comme des bêtes fauves à travers la montagne et les tuent sans pitié. C'est affreux, c'est digne des Druses, c'est digne de l'ordre du jour de Cialdini, Je tiens ces faits d'un zouave (1) qui vient d'arriver après avoir échappé aux plus grands dangers. A un autre courrier les détails.

la France, afin de prendre les instructions de son gouvernement concernant l'éventualité d'une retraite du Pape de la ville de Rome. On attend ici pour demain soir son retour. La question romaine va donc entrer dans une nouvelle phase, soit que l'Empereur consente à intervenir et à forcer au besoin le Piémont à évacuer les provinces romaines, soit que le Saint-Père, devant un refus, se décide à quitter Rome. Nous sommes donc à la veille des plus sérieux événements. L'inquiétude des esprits est profonde.je vous assure, parce que l'on ne voit guère par quelle voie, humainement par-adressée de Ponte-Corvo, par M. Paul de lant, on pourra sortir de cette situation.

Pour extrait: M. GARCIN..

On nous communique la lettre suivante

Cambourg, jeune volontaire pontifical de

Ponte-Corvo, 19 septembre 1860. Ma chère mère,

Le lendemain du jour où je vous écrivais ma dernière lettre, je me suis engagé parce qu'on m'a dit qu'un corps allait partir. En effet, trois Nous n'étions que 25 conscrits zouaves n'ayant jours après nous quittions Rome le sac an dos. jamais fait l'exercice, et il y avait avec nous

Nous sommes allés jusqu'à Frascati en chemin de fer, et de là nous sommes repartis à pied escortant 2 canons et des munitions.

Garibaldi veut s'emparer de Rome, dût-il se 18 ans, à sa mère : battre contre les Français. Ses proclamations attestent ce fait, et tous ceux qui l'approcheut n'en sauraient douter. Un ambassadeur de Naples écrivait, il y a six jours, ici, à un représentant d'une puissance amie du Piémont, que de concert avec un de ses collègues, il avait tout fait pour dissuader Garibaldi de marcher sur Rome; mais que ses efforts avaient été inutiles, que Garibaldi voulait prendre con-une compagnie de Suisses. tre les Français une revanche de 1849, et qu'il répondait à toutes les remontrances par ces mots : « Rien ne sera fait tant que nous n'aurons pas Rome. Il nous faut avoir Nous sommes passés par Albano, Velletri et Rome pour avoir l'Italie. Sa résistance sur ce cées, nous reposant à peine quelques heures, » Frezzione, faisant toujours des marches forpoint est si grande, dit la lettre du diplomate,cées, nous reposant à peine quelques heures, que je crois que le succès a fait tourner la tête et nous couchant tout habillés sur la paille; j'ai au général et l'a rendu fou (sic). eu les pieds un peu écorchés ; à cela près, je nous devions aller attaquer Ponte-Corvo qui me porte comme un charme. De Frezzione était occupé par les garibaldiens. Nous sommes partis à 7 heures du soir, et nous avons marché toute la nuit. Il y a 15 ou 20 lieues; au milieu de la nuit, me sentant las, je suis monté sur un omuibus destiné à l'ambulance, J'avais un revolver à la ceinture; à une holte, pas d'escalier, un des coups de mon revolver en descendant sur la route, vu qu'il n'y avait est parti. La balle est entrée au hau de la cuisse, dans mon pantalon, elle est sortie par un autre endroit, en mne passant entre les jambes et sans me faire une égratignure; les balles ne se souciaient pas de moi.

Les provinces de Velletri, de Frosinone, d'Ascoli, etc., sont demeurées fidèles malgré les excitations piémontaises. Le mouvement révoLutionnaire, on ne saurait trop le répéter, ne s'est manifesté nulle part, et les armoiries pontificales ont été partout renversées par des mains piémontaises.

Les Jésuites de Tivoli, d'Albano, ainsi que dans bon nombre de villes, sont rentrés à Rome pour échapper aux violences des garibaldiens. Comme un des premiers actes de la révolution, à Rome, sera de licencier les maisons de ces religieux, un certain nombre de pères vont partir pour l'Angleterre, la Belgique et la Hollande.

La situation de la Papauté est donc pleine de périls. Nous touchons à un moment suprême, et les catholiques ne sauraient se préoccuper à un trop haut degré du danger dont le SaintSiége est menacé.

P. S. Le désastre d'une partie de l'armée pontificale est malheureusement trop vrai. Le combat a eu lieu à peu de distance de Lorette. Les 8,000 soldats póntificaux ont été enveloppés par 35,000 hommes; ils ont fait des prodi-I

Nous avons fait une halte d'une heure à minuit; on en fit une seconde à 7 heures du ma

parce que nous en avions rencontré une

tin. Nous étions environ 300 dont 40 zouaves, vingtaine à Velletri, 15 Italiens de la garde palatine. Le reste était des Suisses et des gendarmes pontificaux à cheval. Nous étious ae compagné de deux mauvais canons. Notre commandant est un colonel dont je ne me rappelle pas le nom. Nous avions marché jusqu'à

M. de Chateaubriand.

midi par une chaleur épouvantable, et nous étions harassés. On nous fit souffler un quart d'heure, puis nous avons donné l'assaut. Le village se trouve sur une hauteur. Il est assez bien fortifié, et avec 100 hommes on aurait pu facilement en arrêter 1,000. Les deux canons étaient braqués sur la porte principale, les Zouaves étaient en tête. Nous avons chargé à la baïonnette en poussant des cris. Les garibaldiens, comme des braves, n'cnt pas tiré 10 coups de fusil. Ils se sont sauvés comme si le diable les emportait. Il n'aurait pourtant pas fallu une grande résistance pour venir à bout de soldats qui avaient 20 lieues dans les jam

bes. Nous sommes donc entrés dans la ville 'sans coup férir, mais nous nous sommes dispensés de les poursuivre. Suivant les uns ils étaient 80; d'autres prétendent qu'ils étaient 300. Le fait est qu'ils avaient commencé à déguerpir depuis 7 heures du matin tant ils out peur de nous.

Nous sommes ici dans un pays perdu, sans nouvelles aucunes. Nous ignorons où est Lamo icière et le reste du bataillon des zouaves. Tout ce que nous savons, c'est que nous sommes ici les seuls à défendre ce côté de la frontière. Nous ne savons pas même où nous allons, et nous pouvons être attaqués d'un moment à

l'autre.

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Nous continuons à recueillir tous les renseignements qui nous arrivent sur l'héroïque conduite des volontaires pontificaux dans la journée du 18 septembre.

Le Journal de Rennes, après avoir reproduit, d'après l'Ami de la Religion, la lettre de M. Ch. Tresvaux du Fraval, ajoute :

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Le Journal de Rennes nous apprend que M. de France est, ainsi que M. de Lorgeril, enfermé dans Ancôre avec le général en chef. M. de France écrit le 20 : « Nous tiendrons dans Arcône. Le bataillon francobelge, mal secondé par les troupes italiennes, a fait des prodiges; ils se sont tous comportés en héros. »

Des renseignements communiqués au même journal portent que M. Charles de Lambilly, capitaine au 2 régiment étranger de l'armée pontificale, a été fait prisonnier, le 16 de ce mois, à Pérouse, lors de l'attaque de cette ville par les Piémontais. Il écrivait le lendemain qu'il allait être dirigé sur Turin.

L'Espérance du Peuple de Nantes annouce que MM. de Charette sont entrés à Ancône. M. Alain de Kersabiec, jeune homme de 19 ans, serait blessé à la jambe.

De son côté, le Vau national de Metz doune les nouvelles suivantes de l'un de ses compatriotes:

dans l'héroïque armée du général de Lamoriciè«Le pays messin est dignement représenté re. Il y a quelques mois, l'héritier de l'un des grands noms de notre province, M. le marquis de Chérisey, partait pour Rome et était incorporé comme simple soldat dans le corps pontifical franco-belge. Son zèle au devoir, ses belles aptitudes militaires, qui sont l'une des traditions de sa race, le firent bientôt remarquer, et il y a moins d'un mois il obtenait du général en chef les épaulettes d'officier. Elles ont reçu, à Castelfidardo, le baptême du feu.

« La nouvelle de cette bataille avait inspiré de « Parmi les jeunes volontaires dont ne parle vives inquiétudes à la famille de M. de Chérisey, pas M. Tresvaux, et dont les blessures permet-à ses nombreux amis. Aussi, sommes-nous heutent d'espérer un prompt rétablissement, on nou reux d'apprendre à tous ceux qui s'intéressent a signalé MM. Briot, Fernand de Ferron, de Ker-au sort de ce jeune et courageux champion de la sabiec. Parmi ceux qui ont eu le bonheur d'é- plus sainte des causes, qu'il faisait partie de la chapper aux balles piémontaises, on cite MM. colonne qui s'est fait jour à Castelfidardo, avec Olivier Le Gonidec, de Couëssin, de la Villebrune l'illustre Lamoricière, à travers les lignes proBesnier et le commandant Becdelièvre. MM. fondes des Piémontais, et que par conséquent il Le Conidec et Joseph de Villebrune sont est avec lui dans Ancône où il est arrivé sain et parmi les prisonniers; ils étaient au nom-sauf. Dieu veuille lui continuer la protection dont bre des 80 tirailleurs franco-belges, qui, après il l'a entouré jusqu'ici. » — Vaillant.

s'être bravement battus, se sont retirés sur Lo

rette et ont été obligés de capituler à Recanati. »

Voici quelques extraits d'une lettre de M.

M. A. de Couëssin écrit à son père, à la de Bourbon-Chalus, commandant des guidate du 19, du camp piémontais: des de Lamoricière. Nous les empruntons à la Gazette de France:

"..... Je suis prisonnier. Aucune balle n'a voulu m'atteindre; je me porte bien. Mon oncle Francis de France est blessé ; je ne sais quelle est la gravité de sa blessure; de la Vieuville (Platard)

Ricanati, septembre.

Mes pauvres guides et moi sommes restés trois

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quarts d'heure sous le feu de six pièces d'artillerie qui mitraillaient tout autour de nous. De Montmarin, de France et de Pas sont tombés à mes côtés. Les Franco-Belges, auprès desquels nous étions le jour de la bataille, n'existent plus que de nom. Ils ont été à peu près tous tués ou blessés. L'ennemi nous rend pleine justice; cependant n'étant que sept mille coutre trente cinq mille, nous devions succomber.

a ...

Je puis le dire sans orgueil, les FrancoBelges et les guides se sont conduits dans cette affaire, en braves Français. Les Allemands ont aussi fait leur devoir jusqu'au bout, et cependant nous allons tous reparaître en vaincus, après

avoir bien défendu l'honneur national. »

M. de Pas, dont il est question dans cette lettre, n'est que blessé, d'après les renseignement du journal le Monde.

Trahison partout en sera-t-il de même à' Ancône, où le général de Lamoricière s'est retiré. L'Union reçoit de M. Christian de Baye, arrivé récemment d'Italie où il a fait partie de la garnison de Spolète en qualité de capitaine d'artillerie, une lettre de rectification dont voici un extrait :

« Monseigneur le délégué ne nous a pas conseille de renoncer à la défense, ainsi que Pécrit M. votre correspondant. Enfermé avec nous dans le fort, il nous déclara, au contraire, que, pour l'honneur du gouvernement qu'il représentait, nous devions faire notre devoir et ne pas nous rendre avant d'avoir fait tout ce qu'il était possible de faire pour nous défendre. C'est Mgr Parchevêque de Spolète qui a cherché à éviter l'effusion du sang, et qui, ne pouvant calmer l'ardeur des soldats, les a suppliés d'épargner la ville.

Une lettre de M. de Puységur arrivée à sa famille annonce qu'il est prisonnier. « J'ai été heureux de voir les éloges bien méM. le vicomte de Poli, des tirailleurs pon-rités que vous donnez aux braves Irlandais, mes tificaux, apprend à sa famille, dans une chers compagnons d'armes, Mais pour rendre à lettre datée d'Osimo, qu'il a été atteint dire qu'il y avait parmi nous une quinzaine de chacun la justice qui lui est due, je dois vous d'un coup de baïonnette à la bataille de volontaires franco-belges qui, pour cause de maLorette, mais qu'il espère être prompte- ladie ou autre, se trouvaient en retard de leur ment rétabli.

Une lettre particulière nous apprend que le jeune sous-lieutenant Lambert, parti avec M. Albert Sisson, a été fait prisonnier avec M. le duc de Sabran.

batailion. Sous les ordres du sergent Thoumenet, ils se sont conduits en véritables héros.

Il y avait aussi une compagnie du régiment étranger, composée de Suisses, Allemands et autres, plus de la moitié étaient arrivés deux jours avant, et tous se sont admirablement conduits. L'adjudant d'artillerie, M. Antilly, Italien, s'est La Gazette de Lyon publie la lettre sui-montré parfaitement brave. »> vante, émanée de l'héroïque commandant des zouaves pontificaux.

Recanati, 20 septembre.

La bataille du 18 a été le tombeau d'une partie de l'armée pontificale dans les Marches et l'Ombrie; mais cette bataille n'a été perdue qu'après une lutte très-vive soutenue presque en entier dans un terrible défilé par le bataillon des Zouaves pontificaux, dits tirailleurs france-belges. De ce bataillon, fort de trois cents hommes au départ, il n'en est resté que quatre-vingt-quatre, il a près de soixante morts, les autres blessés ou prisonniers. Le général de Pimodan, tué, est mort en brave.

Le général Cialdini a adressé de grands éloges au commandant de Becdelièvre sur sa bravoure et celle de ses zouaves. La charge à la baïonnette a été magnifique; enfin, en parlant de la défaite, on parlera du courage des zouaves pontificaux.

La retraite a été une telle déroute que le soir on n'était plus que trois mille à Lorette, en présence de seize mille Piémontais. On était parti sept mille. La moitié n'a pas voulu se battre... | Les zouaves pontificaux sont restés seuls fidèles au poste; bloqués dans Lorette, ne recevant aucun ordre de ralliement, ils ont capitulé, et sont sortis avec les honneurs de la guerre, conservant armes et bagages. Le commandant est fier d'emporter le drapeau à Rome, et d'avoir été le chef de tant de braves.

Toutes les dépêches du général de Lamoricière et du général de Pimodan ont été remises aux Piémontais.

M. de Baye ajoute :

« Pour rassurer quelques familles, je puis vous donner le nom de quelques Franco Belges qui se portent bien. Prisonniers avec moi, ils doivent bientôt me suivre en France; je ne suis en avant que parce qu'on a fait voyager les officiers plus vite que les simples soldats.

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« Ce sont : MM. Thoumenet, Sergent, vicomte Dagneaux, baron de Forstner, Ferrier, Crespin, Margerie. Je regrette beaucoup de ne pas être resté assez longtemps avec ces messieurs pour pouvoir me rappeler le nom des autres. »>

Le même journal publie les deux lettres suivantes, qui lui sont communiquées par M. le comte de Rohan-Chabot:

Mon cher papa,

Il n'y a que ma main qui me refuse le service pour quelques jours; voilà pourquoi je prie un de mes amis de me prêter la sienne. Nous avons rencontré l'ennemi sous Lorette, nous l'avons attaqué sans connaître sa position et son chiffre, et, après une lutte acharnée, nous avons dû cé-, der au nombre ! Notre brave bataillon a attaqué et résisté vigoureusement. Rendons grâces à Dieu, mon cher papa, et ne murmurons pas. Je suis encore des plus heureux. Je supporte bien ma blessure (la main traversée par une balle), qui m'a fait tomber au pouvoir de l'ennemi; conduits d'abord à Castelfidardo, nous sommes depuis hier au soir, 19, à Osimo, où nous sommes bien.

La bataille a eu lieu le 18, à huit heures du

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