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En 18 jours, yous avez battu l'ennemi en campagne, pris les forts de Pesaro, de Pérouse, de Spoleto, de S. Leo et la forteresse d'Ancône, à la reddition de laquelle a eu une glorieuse part la rare intrépidité de notre escadre. L'armée de l'ennemi, malgré sa valeur, a été entièrement battue et faite prisonnière, moins quelques gendarmes et fugitifs de toute langue et de toute arme, recueillis par Mgr de Mérode; ils errent encore, mais pour peu de temps sur le territoire de Vel

letri.

Je ne sais ce que je dois admirer le plus en vous, de la bravoure dans les combats, la constance dans les marches, ou la conduite affectueuse et disciplinée vis-à-vis de ces populations qui vous bénissent pour les avoir délivrées du martyr et de l'humiliation.

Au nom de Victor-Emmanuel, je vous remercie, et pendant que la patrie se souviendra de vous avec orgueil, S. M. récompensera largement comme elle a l'habitude de le faire, ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de se distinguer le plus.

Agréez la vive reconnaissance de celui qui a l'honneur de vous commander et le cœur plein de joie, répétez avec moi : Vive le Roi! Vive l'I talie!

Donné au quartier-géréral d'Ancône, le 29 septembre 1860.

Le commandant en chef,
Signé: M, FANti.

Commandement de l'escadre royale.

ORDRE DU JOUR.

Chaque fois que vous avez tiré le canon contre l'ennemi, vous vous êtes distingués. L'armée de terre vous regardait, vous avez voulu rivaliser avec elle.

J'ai l'honneur de vous dire que vous avez pleinement atteint votre but. En moins de 3 heures, avec deux frégates et deux corvettes, vous avez anéanti toutes les forteresses qui défendaient

Ancône du côté de la mer.

Le général Lamoricière a envoyé à la marine des offres de capitulation. Votre hardiesse et vo tre habileté ont émerveillé tout le monde. Le ministre de la guerre, commandant général, a daigué me témoigner sa satisfaction.

Donné à bord de la Marie-Adelaïde, le 29 septembre 1860.

Nous continuons à enregistrer les actes de l'épiscopat français relatifs à la criminelle spoliation du Saint-Père et à l'héroïque dévouement de ses défenseurs.

Dans une circulaire prescrivant des prieres publiques « à l'occasion des épreuves de l'Eglise, » Mgr d'Evreux s'exprime

ainsi :

« Rien n'a été omis, dans ces derniers temps surtout, par les ennemis de l'Eglise, pour égarer l'opinion publique sur la nature et la nécessité des droits temporels exercés par le Saint-Siége. Mais tous les évêques du monde catholique, et spécialement tous les évêques français, ont rappelé les principes incontestables que la conscience chrétienne ne pouvait méconnaître sans une grave erreur.

« Malgré leurs légitimes et universelles réclamations, une première atteinte avait été portée, l'année dernière, au domaine de l'Eglise. De toutes les régions catholiques, des offrandes furent adressées au Père commun des fidèles, afin de l'aider à défendre, contre une nouvelle agression, devenue probable, ce qui lui restait de ses Etats.

« La France, la Belgique et l'Irlande virent avec émotion et reconnaissance plusieurs de leurs généreux enfants se dévouer à la cause de l'Eglise, sous la conduite d'un illustre général, aussi distingué par son esprit de foi que par sa bravoure incontestée. Le diocèse d'Evreux, nous le disons avec bonheur, n'a point manqué à cet appel.

« Attaqués inopinément contre le droit des gens, et accablés par le nombre, les défenseurs du patrimoine de l'Eglise ont succombé ; mais, comme Judas Macchabée, ils ont succombé avec gloire. Leurs noms, à jamais inscrits dans le livre de vie, ne s'effaceront pas non plus des fastes catholiques.

« Nous devons à ces frères valeureux

Le général Cialdini, aux mouvements stratégi- plus qu'un souvenir, nous leur devons une ques duquel est dû l'achèvement de la guerre fervente prière, adressée au Dieu souveraien si peu de temps, a envoyé ses félicitations.nement juste qu'ils ont servi avec tant de Le général Della Rocca, qui a pris les monts générosité; cette prière sera une satisfacPelago et Poleto, vous a envoyé ses compliments. tion pour nos cœurs et ure consolation pour Donc, honneur à vous! Je vous remercie, et c'est de cœur vous qui me connaissez, vous le les familles frappées dans leurs affections savez! Dieu vous bénira et daigne le ciel bénir les plus chères. notre Roi, premier sentiment de tout cœur italien.

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« Elle sera un allégement aux indicibles épreuves du Souverain-Pontife qui, pour Le commandant de l'escadre : C. DE PERSANO. prix de tout le bien qu'il a voulu faire, re

Vive Victor-Emmanuel ! Vive l'Italie !

çoit une couronne d'épines d'autant plus douloureuse qu'elle est placée sur sa têt par ses propres enfants.»

ses à une prefonde tranquillité, il les amène à un état prospère qui confond tout le monde. »

Mgr l'archevêque d'Avignon vient de La douleur qui accable l'épiscopat est prescrire dans toutes les églises et chapelles également ressentie par le clergé et les fide son diocèse une neuvaine pour la cessa-dèles. Dieu entendra ces nobles et pacifition des douleurs de l'Eglise et une messe ques protestations contre le triomphe de pour les héros qui ont succombé en défen-'iniquité et le mépris de tous les droits de dant les droits du Saint-Siége. la conscience et de l'honneur.

« Les épreuves, dit le prélat, s'aggravent et s'accumulent sur l'Eglise et sur son auguste chef. L'audace et la violence de leurs ennemis n'ont d'autre mesure que le mépris et la violation des droits les plus anciens et les plus sacrés.

«Comme le sang le plus roble et le plus pur a déjà coulé à flots pour la défense de l'Eglise, nous invoquons le suffrage de vos prières en faveur de ces glorieux martyrs de la plus grande et de la plus sainte des causes. Daigne le ciel consoler les pieuses familles que la mort de ces héros a plongées dans le deuil, et que l'effusion de ce sang, comme un sacrifice d'agréable odeur, mette un terme aux horreurs d'une guerre qui déshonore la civilisation et épouvante le monde !

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P. LAMAZOU.

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Lemonnier, sergent-major, balle dans le côté ; d'une bravoure héroïque, sang-froid extraordinaire dans l'action.

ve, beaucoup de sang-froid.
Schomnaker (Belge), sergent-major, très-bra-

Arthur de Cavailhès, sergent porte-drapeau, 2 coups de baïonnette.

Célestin Caralp (Ariége), coup de feu à l'aîne.
De Rohan-Chabot, tirailleur,main traversée d'un

Nicolas Furey (Belge), balle dans la jambe. un balle au bras. Xavier Bouquet des Chaux (Cusset-sur-Allier),

Les évêques de Marseille et de Montpel-coup de feu. lier ont fait célébrer aujourd'hui, à la même intention, un service funèbre le premier dans l'église Saint-Ferréol; le second dans son église cathédrale.

- Mgr l'évêque de La Rochelle vient de partir pour Rome afin de visiter « un père affligé et de lui témoigner un dévouement sans bornes.

Dans la circulaire qui annonce son départ et prescrit de nouvelles prières pour le Souverain-Pontife, Mgr Landriot recommande à la méditation de ses coopérateurs ces grands enseignements de saint JeanChrysostome:

Henri de la Salmonière, caporal, une balle au

pied.

Hyacinthe Briot de la Crochais (Breton), balle au bras.

sée par un coup de mitraille.
Charles de Bauge (Champagne), cuisse traver-

René-François Jolys (Ille-et-Vilaine), sergent, quatre balles.

De Montaignac (Indre), bras gauche et corps traversés. Léopold Joubert (Loire-Inférieure), balle à la jambe.

De Reccary (de Metz), trois balles dans la

jambe.

Pierre Laignel (Belge), une balle au bras.
De Liminghe (Belge), balle au bras.
Comte de Chalus (de Nantes), cuisse cassée par
un éclat d'obus.

Joseph Guérin (Breton), trois balles à la cuisse.
Rogatien Picot (de Nantes), cuisse traversée.
De Lanascol (Breton), trois balles à la jambe.
Alphonse de Mesnard (de Bordeaux), balle au
genou, os cassé.

« Qu'aucun de ces malheurs ne trouble. votre esprit ; c'est la coutume de Dieu de ne point guérir les maux au commencement, mais de les laisser croître et se développer, et quand tout est désespéré, et que la malice des hommes semble avoir épuisé son Marius Marin (de Nîmes), deux balles à l'épaupouvoir, alors il réduit subitement les cho-le et une dans le mollet.

Nouveau de la Carte, tête traversée à la figure, | sorte que j'ai perdu tous mes bagages. Mon auballe dans la jambe droite.

Henri Carré (de Nantes), sapeur, balle à l'épaule.

Auguste Dronnart, blessure légère.

Frédéric Bosscher (Belge), balle à l'épaule. Charles Trévaux du Fraval (de Laval), blessures légères.

Arthur Guillemin (du Pas-de-Calais), caporal, coup de baionnette dans la poitrine.

Frédéric de Saint-Sernin, balle dans la tête.
Adolphe Bordin, cuisse traversée.

Blanc, sergent, tué par deux balles dans la poitrine.

Gustave Capécius (Belge), balle à la jambe droite.

Henri Wyart (de Bouchain, Nord), bras cassé, coup de baïonnette au cou.

Oscar de Poly, coup de baïonnette dans la poitrine.

Auguste Corriol, coup de feu. Adolphe de Kermoui, coup de feu. Charles de Montazet, coup de feu à la jambe. De Puisaye (d'Avignon), blessé mortellement à la poitrine.

De Chillas, adjudant-major, blessé légèrement au bras gauche, plein de feu et d'énergie, s'est distingué par son sang-froid et sa bravoure.

D'Yvoire, capitaine, a montré une bravoure et un entrain magnifiques pendant les deux charges à la baïonnette.

Je publierai quand je les saurai les noms des autres blessés, et je donnerai les détails sur les disparus à mon retour de Rome.

Le major, L. de Becdelièvre.

Dans une lettre communiquée à l'Union, et datée de Livourne, 27 septembre, M. Henri de la Béraudière, officier d'ordonnance du général de Lamoricière, donne les détails suivants :

tre cheval Islington, qui venait derrière, a été aussi pris, et pendant la bataille j'avais été obligé de prendre un cheval de troupe. Enfia, je m'en suis sauvé. »

La Gazette du Midi a recueilli de la bouche des volontaires français arrivés à Rome, des renseignements conformes à ceux que nous avons publiés sur la conduite indigne des Piémontais à l'égard des Français tombés en leur pouvoir.

« Les Piémontais, dit ce journal, qui se sont bien battus, mais qui joignaient à l'avantage de leurs positions presque inaccessibles l'écrasante supériorité du nombre et de 60 pièces de canon contre 12, ont achevé de souiller leurs victoire par des actes inqualifiables. Non contents d'avoir dépouillé les vaincus de leurs montres, de leur argent et chevaux, ils les ont laissés insulter et menacer sur leur passage par un tas de misérables qui, sur le champ de bataille, n'auraient pas osé les regarder en face. Ceux qui se trouvent dans les hôpitaux n'ont eu qu'à se louer des soins qui leur sont donnés et le disent dans toutes les lettres avec une honorable franchise. Mais les autres ont été promenés comme un trophée à travers des villes peu habituées à voir des Français vaincus, et où les révolutionnaires, déjà si hostiles à notre pays, jouissaient brutalement de leur passager triomphe.

Un négociant en voyage, présent au débarquement des prisonniers français à Gênes, les ayant vu siffler et huer par des misérables de cette espèce, nous écrit une lettre indiguée. Il rappelle le jour où le 11 dragons, revenant de Rome, fut aussi poursuivi dans cette même ville de Gênes par les sifflets des frate li; mais il suffit alors d'un mouvement ordonné par le colonel pour

mettre en fuite tous ces braves.

M. le comte Philippe de Tournon est rentré à sa terre de Montmélas, près Villefranche. La Gazette de Lyon salue, par

Enfin, patience; le jour s'approche où tout « De 9,000 hommes que nous étions le matin, | cela sera payé, par les déchirements de la révo⚫ il en est rentré deux mille dans Loreto, et enco-lution italienne et par la justice tardive, mais inre on ne nous a pas poursuivis. D'environ 400 faillible de notre pays. Cauvière. Français que nous étions dans l'armée, nous sommes rentrés 120. Tous nos canons ont été pris, ainsi que nos bagages... Du reste, les Piémontais ont perdu beaucoup de monde, dont 30 «Lorsque nous avons présenté au général Cu-quelques paroles pleines d'une bien légigia la liste de ceux qui avaient disparu, qui était malheureusement bien longue, il a dit : « Quels noms ! on dirait une invitation de bal à la cour

officiers.

de Louis XIV. »

« Charette a été blessé de deux balles, de Sapinaud prisonnier, de Sabran et de Rohan-Chabot blessés, de Goesbriant, blessé aussi, de Cherisey, disparu, de Kersabiec, blessé, de Cadoudal, mort, de Puisaye, blessé de quatre balles, et beaucoup d'autres. Dans la compagnie où était Roger de Beaumont, il n'est revenu que sept hommes.

« Quant à moi, il m'est passé je ne saurais dire combien de boulets au-dessus de la tête, car nous nous étions mis sous le feu des batteries pour tâcher de faire marcher les soldats; autour de nous des rangs entiers étaient emportés, et mon domestique, qui se tenait derrière moi avec mon deuxième cheval, a été coupé en deux, de

time sympathie, le retour de ce noble volontaire qui, déjà, en 1847, lors de la guerre du Sunderbund, s'était enrôlé dans l'armée catholique.

M. de Bourbon-Chalus, également rentré en France, adresse de Busset à la Gazette de France une lettre qui explique en ces termes la capitulation de Recanati :

<< La cavalerie pontificale, composée d'un escadron de gendarmes, d'un escadron de dragons, de deux pelotons de chevaux-légers et de l'escadron des guides, avec leurs ordonnances, étaient, le jour de la bataille, sous les ordres du plus ancien chef d'escadron, le prince Odescalchi. Lorsque les Franco-Belges eurent enlevé une première fois la ferme de gauche, et repoussé les Piémontais à la baïonnette, le prince

Odescalchi fit passer la rivière à toute la cavale- de Chalus, Picot, Quéré, Guerin, de Lanascol, rie et nous rangea en bataille sur l'autre rive, où Carré, de Porcevaux. nous nous trouvâmes immédiatement sous le feu

« Tous ces messieurs étaient blessés. Quelques

de huit pièces d'artillerie. A l'instant même, | autres étaient prisonniers ou à l'ambulance de toute cette cavalerie s'est dispersée, à l'exception Lorette; plusieurs aussi avaient, dit-on, gagné de l'escadron des guides, qui est resté inébranla- les bords de la mer. » ble. Les chasséurs indigènes refusèrent honteusement, en ce moment, de soutenir le brave ba- dans cette lettre, écrit lui-même d'Osimo, M. de Percevaux, dont il est question taillon des Franco-Belges, qui avait déjà repous-le 27 septembre, qu'il a été frappé à la poitrine d'une balle qui est sortie par le côté droit.

sé deux fois l'ennemi.

«Ecrasé par le nombre, il dut commencer sa retraite entre le feu des Piémontais joint à celui des chasseurs pontificaux. Alors les guides et les Franco-Belges se groupèrent sur le bord de la rivière, avec l'ordre de protéger la retraite. Ces deux corps, réunis aux bersaglieri allemands, ont exécuté ce mouvement en bon ordre et au pas jusqu'à ce que le reste de l'armée fût rentré dans Lorette.

tient, entre autres détails, ce qui suit: Une lettre de M. Ch. de la Vieuville con« Une fois prisonniers, on nous dépouilla, nous prenant tout ce que nous possédions, «Tout ce qui restait de Français et de Belges, grette le plus, c'est un porte-cigare que sauf nos habits; pour moi, ce que je reainsi ralliés dans cette place, résolut de s'y dé-m'avait donné M. de Charette, mon capifendre jusqu'à la mort.

Le 19, à la pointe du jour, tous les chefs de taine, et les 250 fr. qui me restaient. » corps furent réunis par le plus ancien colonel d'état-major, M. Gout-Hoven, et furent consultés des nouvelles de M. de Cadaran, qui est arL'Espérance du Peuple, de Nantes, donne sur le parti qu'il y avait à prendre. Tous, à l'ex-rivé dans cette ville. Če brave volontaire ception de M. de Becdelièvre et moi, furent

obligés d'avouer que leurs hommes ne voulaient assistait à la bataille de Castelfidardo, où plus se battre. Le colonel Gout-Hoven proposa il a été renversé de cheval par l'effet d'une la capitulation et fut chargé de cette triste mis bourbe. D'après le même journal, MM. Pasion. Les Franco-Belges, comme les guides, durent dioleau et Pierre Audoin, qui se sont troudonc subir cette dure alternative; mais il est vés, le premier à Castelfidardo, et le second à Ponte- Corvo, n'ont pas été blessés.

parfaitement inexact que j'y aie attaché mon nom en quoi que ce soit. Cette capitulation, du reste, a été honorable, puisqu'elle ne nous soumet à aucun engagement vis-à-vis de l'ennemi, que nous avons reçu les honneurs de la guerre et que nous nous sommes retirés avec armes et bagages. »

Des renseignements communiqués à l'Es pérance du Peuple, de Nantes, il résulte que MM. Athanase et Alain de Charette sont en route pour Gênes; le premier, à cause de ses blessures, suit en voiture le convoi de ceux qui sont à pied. M. Louis de Charette, qui a assisté à l'affaire de Ponte-Corvo, se trouve, croit-on, maintenant à Rome.

que

L'Union dit le fils de M. le comte Frédéric de Villèle est à Lorette: ce jeune brave a été blessé; mais on espère que son état n'a pas de gravité.

M. GARGIN.

On lit dans le Times du 4 octobre:

affluent à Rome, une armée sarde va passer de Tandis que des renforts de troupes françaises Gênes à Naples, et quand les garibaldiens auront turellement dans sa première position de général fait jonction avec elle, le dictateur rentrera naau service de la Sardaigne. Il y a eu un moment où nous n'avions pas vu avec plaisir tout ce qui pouvait avoir une tendance à paralyser l'énergie maintenant il est bon, dans son propre intérêt, de Garibaldi ou à faire ombre à sa gloire, mais que quelque influence modératrice mette un frein à son ardeur démesurée, qu'elle tempère sa trop confiante simplicité et ses généreuses antipa

thies.

Entre les deux armées d'Italie, entre Cialdini, victorieux dans le Nord, qui a purgé de leurs

Un jeune Angevin, à peine âgé de dix-oppresseurs les Etats romains devenus libres et huit ans, M. Herri de la Salmonière, blessé au pied à Castelfidardo, a écrit d'Osimo qu'on lui a fait l'extraction de la balle et que son état est assez satisfaisant.

M. de Montgermont, de retour dans sa famille, adresse au Journal de Rennes une lettre renfermant les détails suivants":

s'insurgeant jusqu'aux portes de Rome, à l'Est, pouvons nous attendre à voir le roi de Naples et Victor-Emmanuel qui est dans le Sud, nous promptement expédié, et supposer que sa résis tance sera de courte durée. Il n'y aura plus alors qu'à consolider et à gouverner.

cites quelle sera désormais la politique de la SarOn nous dit maintenant en termes très-explidaigne et quelle marche suivra le mouvement italien sous ces auspices; le comte Cavour l'a dé

◄ Voici le nom des Bretons qui étaient à l'am-claré au sein du Parlement sarde. Il a désavoué bulance d'Osimo au moment où j'ai quitté Recanati: MM. de Montcuit, de la Salmonière, Briot de la Crochais, Joly, de Goësbriand, de Joubert,

toute intention de faire la guerre à l'Autriche pour affranchir Venise et renoncer à l'espoir de recouvrer Rome uniquement par l'épée.

Il repousse l'idée d'une collision avec la France, lé à Damas par le muchir Achmed-Pacha quelà Rome, parce que ce serait un acte de mons-ques jours avant le massacre, il aurait probatrueuse ingratitude qui déshonorerait l'Italie, et 'blement empêché ce forfait si le pacha ne luf que des siècles de souffrance ne pourraient effa- avait envoyé contre-ordre à mi-chemin, en le cer cette honte. Peut-être cela ne signifie-t-il pas forçant de couvrir Balbeck. Pourtant lorsqu'il autre chose, si ce n'est qu'il ne veut point com- apprit que le sang coulait à Damas, il s'y rendit mettre un tel acte de folie; mais on peut aussi en toute hâte, et s'il arriva trop tard, du moins entendre par là que, malgré la rupture des rela- sa présence imposa au pacha et aux assassins, et tions diplomatiques, la France et la Sardaigne ne contribua à sauver les milliers de chrétiens qui sont pas moins amies qu'auparavant. étaient renfermés dans la citadelle.

Voilà où en est à présent cette question ita- « Un grand conseil ayant été tenu, le général licnne qui change si souveut de face. Supposons Schwartzenberg, avec sa franchise militaire, déque le roi de Naples soit chassé, Victor Emmanuel, clara à Ahmed-Pacha qu'il était le plus grand avec Garibaldi converti ou pacifié, est maître de coupable de tous et que sa conduite était inditoute l'Italie, sauf la Vénétie et Rome, avec le gne. Averti, seulement alors que l'ordre était pays situé entre Rome et la côte occidentale.gravement menacé à Hama où sa femme se trouL'Italie est donc enfin une nation. L'Autriche n'avait presque seule, il retourna à la hâte et parprésentement nul motif de rien craindre, nul vint à temps à arrêter toute tentative de désorprétexte d'hostilité. dre. Du reste, tous ceux qui connaissent le géL'unique élément de discorde entre le jeune néral n'attendaient pas moins de sa loyauté et royaume et le vieil empire ne doit plus être, avec de son énergie. Comme chrétien et appartenant la médiation de l'Europe, qu'une affaire de mar-à une nation civilisée (la Belgique), il devait resché et de vente. Espérons que la France et la sentir fortement tout ce qu'avait de répréhensiSardaigne ne s'entendent pas moins sur l'avenir ble l'indigne conduite de quelques-uns de ses que sur le passé, et que Napoléon III ne tient compagnons d'armes. point en réserve un chapitre de politique qui soit resté inconnu à son ami Victor-Emmanuel, et que cette nouvelle armée française d'Italie soit destinée à réaliser.

Rome et le Pape sont, en réalité, la seule question qu'il reste à résoudre, et si la France dit oui, tout cela pourra s'arranger très rationnellement et très-modérément entre Cavour et Antonelli.

« La corvette de guerre ottomane, le Beyrouth, vient d'être expédiée par la Porte à Galatz pour y embarquer le prince Couza, qui sera logé ici, au palais d'Emirghiam. Le prince, après avoir tâtonné dans tous les sens et n'avoir trouvé que le vide, s'est décidé enfin à venir faire acte de vasselage vis-à-vis du Sultan. Il a compris que tout appui qui lui viendrait de l'étranger serait égoïste et intéressé, et que la seule chance de salut qu'il avait était de se jeter dans les bras de la Turquie qui, seule, n'avait ni l'intention ni les moyens de dominer dans les principautés, mais

On écrit de Constantinople à la Gazette qui a le plus grand intérêt à ce que ces contrées du Midi, le 26 septembre:

lui soient attachées et lui servent de boulevard existence. Son représentant ici, M. Negri, est allé contre les puissances voisines qui menacent son à sa rencontre.

« Nous sommes en ce moment assez tranquilles ici. Soit que le temps fasse son œuvre et calme un peu les passions soulevées, soit que les terri« La présence du prince Couza ici, en ce mobles exécutions faites en Syrie par les tribunaux ment, est un événement heureux pour le goumilitaires, institués par Fuad -Pacha, aient répan- vernement ottoman, car c'est un gage qu'il n'y du une terreur salutaire, la population musul-aura de ce côté-là aucune tentative d'agression mane se tient coi et ne fait aucune manifesta-ou de désordre. L'abstention de la Valachie et de ticn. Pourtant elle a vu passer dans ses rues les la Moldavie contiendre Servic et tout le nord damasquins condamnés au bagne, et ceux qui de la Turquie d'Europe, ce qui, dans les circonssont condamnés à être soldats toute leur vie, et tances actuelles, est un point important, car elle elle sait qu'à bord du vaisseau qui les a transpor- laisse la S.-Porte maîtresse de disposer de ses tés se trouvait aussi un chéïk très-vénéré et en forces en Syrie et partout où la tranquillité semodeur de sainteté parmi les sectateurs de l'isla- ble menacée. misme; mais, comme je l'ai répété plusieurs fois, lorsqu'on fait acte d'autorité vis-à-vis des Turcs, on est sûr que cela leur fera impression pour longtemps, car au fond rien de plus dynastique, de plus soumis à l'autorité que le musulman.

« On a commencé ici le payement des intérêts des consolidés. C'est un tour de force que fait le trésor aux abois, qui a senti que si là aussi il manquait à ses engagements, rien ne pourrait plus retenir l'agiotage, ni empêcher une hausse des changes d'autant plus onéreuse qu'elle coïnciderait avec le discrédit de toutes les valeurs turques.

Depuis l'exécution d'Achmed Pacha et des colonels et officiers turcs, qui sont morts avec beaucoup de calme et de dignité, rien de bien saillant ne nous est parvenu de la Syrie. Quel« Par suite du système d'économie que le gouques tentatives avortées ont eu lieu à Naplouse, vernement s'impose, il vient de mettre à exécuà Saint-Jean-d'Acre et à Hama. Dans cette der-tion une mesure discutée depuis longtemps, celle nière ville le général Emin-Pacha (baron Charles de limiter à l'étranger le nombre de ses Légade Schwartzenberg), a contenu, par sa fermeté, tions. En conséquence, celles de La Haye, Bruxelles malveillants, et en a arrêté plusieurs qu'il a expédiés de suite à S. Exc. Fuad-Pacha. C'est ici les, Naples et Madrid, ont été supprimées et les titulaires mis à la pension. » - E. Roux. le cas de parler de la belle conduite tenue par ledit général Schwartzenberg pendant les horribles événements qui ont eu lieu en Syrie. Appe

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