Page images
PDF
EPUB

Devant attendre le lendemain le général Pi- coûté 150 hommes tués, blessés ou pris, dont modan et trouver des vivres pour sa colonne 4 officiers. Le colonel Kanzler arriva à Ancône

et la mienne, je tenais beaucoup à occuper cette ville.

au milieu de la nuit, après avoir fait une marche de 45 milles, et fut reçu aux acclamations de la garnison, heureuse de revoir ses camarades sur le sort desquels on avait eu des inquié

Quoique j'eusse promis deux heures de repos àl'infanterie qui faisait halte à Porto de Recanati, je la dirigeai immédiatement sur Lo-tudes. rète, où nous nous établîmes pendant la nuit. V. E. me donnait connaissance d'une déPartis de Macerata à deux heures du matin, il pêche du duc de Gramont adressée au consul était plus de minuit quand les troupes com- de France à Ancône; elle était ainsi conçue : mencèrent à se reposer. La nuit empêchait de voir les troupes pié-« Sardaigne que si les troupes piémontaises « L'Empereur a écrit de Marseille au roi de montaises; les habitants disaient que les ponts « pénètrent sur le territoire pontifical. il sera hors de la ville étaient coupés et qu'on avait « forcé de s'y opposer. Des ordres sont déjà fait en arrière des retranchements; le capitaine « donnés pour embarquer des troupes à TouPalffy voulut s'assurer de ce qu'il y avait de a lon et ces renforts vont arriver incessamvrai dans ce rapport et s'engagea sur la route « ment. Le gouvernement de l'Empereur ne qui conduit à Camerano avec quelques gendar- « tolèrera pas la coupable agression du goumes et un volontaire à cheval, M. de Pas. Ar-« vernement sarde. Comme vice-consul de rivé près du premier pont, à 1,000 mètres environ des murs de Lorète, il reçut deux coups « conséquence. « France, vous devez régler votre conduite en de canon à mitraille qui tuèrent son cheval et blessèrent mortellement M. de Pas et un gendarme.

Ce malheureux accident eut toutefois l'avantage de nous faire connaître la distance à laquelle se trouvait l'ennemi.

C'est pendant cette longue marche que je reçus par Macerata les dernières communications de V. E., auxquelles se trouvaient jointes des lettres d'Ancône. Ces communications étaient très importantes.

Le général de Courten m'informait qu'ayant appris dans sa marche sur Fossombrone l'invasion des Piémontais, il s'était retiré sans combat le 13.

« Signé : GRAMONT. » Une personne très-suffisamment autorisée m'écrivait de Trieste en date du 11:

« Les navires autrichiens vont croiser au « midi d'Ancône pour en empêcher le blocus; l'escadre est considérable et très-bien com« mandée. »>

donnés aux troupes qui les reçurent avec joie. Ces renseignements furent immédiatement donnés aux troupes qui les reçurent avec joie.

Enfin, pour suivre l'ordre chronologique, je tails qu'à mon retour à Roine, parce que les place ici deux faits dont je n'ai connu les dénaient avaient été interceptés. Je veux parler courriers porteurs de dépêches qui les concerCe général, pour opérer contre les bandes, colonel Masi, de la prise de la citadelle de Péde l'occupation d'Orviéto par les troupes du avait fait deux détachements, l'un aux ordres rouse et de celle de la Rocca de Spolète qui du colonel Kanzler, l'autre aux ordres du lieu-avaient eu lieu les 11, 14 et 17 septembre. tenant-colonel de Vogelsang. Il prescrivit à ces deux dé achements de se réunir, et leur jonction s'était faite heureusement à Mondavio, le 12 au soir. Cette colonne était forte de 1,200 hommes d'infanterie et d'une section d'artillerie.

Le 13, le colonel Kanzler voulait se diriger sur Senigaglia pour gagner la route de la mer; mais ayant appris que cette ville était occupée par une division piémontaise, il resta sur les collines et alla passer la Misa, à deux lieues

envirou au-dessus de son embouchure.

Quelques mots sur chacun de ces faits sont nécessaires.

aux ord res du colonel Masi avait franchi noC'était le 8, dans la matinée, que la bande tre frontière à Citta della Pieve; et après y Piémont, elle s'était dirigée sur Orviéto, forte avoir proclamé le gouvernement du roi de de 800 à 1,000 hommes.

au milieu de la large vallée de la Paglia, est enCette ville, située sur un pain de sucre élevé touré d'un escarpement de rochers à pic sur La division piémontaise, informée de la pré- couvents et quelques palais n'avaient envahi lesquels on a bâti ses murs, et, si de nombreux sence de cette petite colonne,tenta de l'enlever. le chemin de ronde, une poignée d'hommes Sa cavalerie et son artillerie que suivait l'in-y pourraient tenir contre une armée. Elle était fanterie, la joignirent vers S. Angelo. Le combat commença à 1 heure de midi et dura jusqu'à 5 heures du soir. Plusieurs charges de cavalerie furent brillamment repoussées, et notre artillerie, ainsi que le trop de la population de la ville avait négligé Le délégat, qui se définit pent-être un peu feu de notre infanterie ayant fait beaucoup de mal d'y organiser des auxiliaires. Nulle part, ceaux lanciers piémontais, ils cessèrent la pour-pendant, ils n'étaient plus nécessaires : car ce suite à Monte-Marsciano. Ce combat nous avait point commande la route la plus courte de

l'après-110 hommes sous les ordres du capitaine du occupée par une compagnie de bersaglieri de Nord et de 28 gendarmes.

Entré dans la ville, le général Schmid prit quelques dispo-itions, fit occuper les postes, et le feu commença contre nous. C'était la brigade piémontaise du général de Sonnaz qui atta

Toscane au royaume de Naples par Amelia, Terni et Rieti, et c'était une des causes qui avaient fait étendre les cantonnements du général de Pimodan à Narni. Le capitaine du Nord, pressé par la municipalité qui crai-quait. Après trois heures de combat, la lutte gnait un combat dans la ville et aux environs, et rebuté par la difficulté de surveiller l'enceinte sur plusieurs points de laquelle les volontaires pouvaient tenter une escalade au moyen des intelligences qu'ils avaient dans la ville, crut devoir capituler le 11 n'ayant encore qu'un blessé.

Il sortit avec armes et bagages par une porte avec toute la délégation, pendant que l'ennemi entrait par l'autre, et marcha dans la direction de Viterbe.

Le même jour, arrivé à Osteria Nuova, à 2 lieues d'Orvieto, le capitaine du Nord rencontra une petite colonne venant de Viterbe, commandée par le capitaine Petrelli qui arrivait trop tard à son secours.

Ces deux troupes reprirent ensemble le chemin de Viterbe, et le capitaine Petrelli, qui avait pris le commandement, laissa le capitaine du Nord à Montefiascone, en augmentant ses forces d'une quarantaine de gendarmes et de quelques sédentaires.

semblait tourner à notre avantage, lorsque les Piémontais arborèrent un drapeau blanc; un capitaine d'état-major s'avança pour sommer le général Schmid de se rendre, disant que toute résistance était inutile, puisque le général Fanti, avec toutes ses forces, allait arriver dans la journée.

Le général Schmid convint avec le général de Sonnaz qu'il accorderait une suspension d'armes de 5 heures pour attendre le général Fanti avec lequel il arrêterait les conditions de la capitulation. Pendant ce temps les Piémontais devaient remettre aux troupes pontificales la garde des portes de la ville, condition qui ne fut point exécutée.

Le général Fanti arrivé, le colonel Lazzarini et le lieutenal-colonel de Courten établirent les bases de la capitulation qui fut ratifiée par le général Schmid. Amasi la citadelle de Pérouse et les deux bataillons qui venaient de rentrer dans la place avaient capitulé après 3 heures de combat et 5 heures de suspension d'armes. Cette disposition avait plusieurs inconvé- Le général Schmid, dans un rapport partinients d'abord Montefiascone, qui est à 4 culier qu'il m'a adressé, attribue en partie ce lieues de Viterbe,en était beaucoup trop loin pour résultat à l'esprit d'indiscipline qui se manifesta y placer un poste de 150 hommes dans les cir- pendant l'action dans le 1" bataillon du 2o étranconstances où l'on se trouvait. De plus, l'insger. Une compagnie irlandaise et la majeure pection seule des lieux suffisait pour prouver partie du bataillon du 2° de ligne se montreque si on n'avait pu défendre Orviéto, on pou-rent seuls décidées à faire leur devoir. vait encore moins tenir à Montefiascone; aussi Enfin, le 17, une des colonnes qui avaient le capitaine du Nord, qui y fut attaqué le 18, débouché sur l'Ombrie, commandée par le géfut-il obligé d'évacuer cette ville à la nuit tom-néral Brignone, attaquait La Rocca de Spolète. bante, après une perte de 69 hommes et 2 of- Je n'avais pu disposer pour ce réduit que de ficiers; ses communications étant coupées avec deux vieilles pièces en fer avec de mauvais Viterbe, il dut se retirer sur Toscanella pour affuts; l'ennemi était très-nombreux et dispogagner Civita-Vecchia. sait de beaucoup d'artillerie. Le major O'Reylly se défendit vaillamment avec ses Irlandais et repoussa un assaut dans lequel l'ennemi fit des pertes importantes. Vers le soir, les tirailleurs piémontais se rapprochèrent et tout annonçait pour la nuit un second assaut avec des forces considérables; une de nos deux pièces était hors d'état de faire feu, et l'affût de la 2o était fort endommagé. Après 12 heures de combat, le major O'Reylly demanda à capituler. La fatigue de ses hommes était extrême et il avait reconnu qu'il ne pouvait compter sur sa réserve, composée de recrues et de détachements La citadelle de Pérouse, mise en bon état de de divers corps. Il estime que l'ennemi a perdu défense et occupée par 400 hommes de bonne dans cette journée 100 hommes tués et prestroupe, devait opposer une résistance très-su-que 300 hommes blessés. Pour lui, il n'a eu périeure à celle de Pesaro. Elle renfermait des vivres et des munitions de toute nature. Le général Schmid, revenant dans la place avec deux bataillons d'environ 1,000 bommes, pouvait occuper les maisons qui avoisinaient la citadelle, et la résistance semblait devoir se prolonger.

Arrivé le 12 à Citta della Pieve, le général Schmid n'y trouva plus le colonel Masi. On disait qu'une partie de sa troupe était allée vers Orviéto et l'autre vers Cornelo, pour y couper le chemin de fer de Civita- Vecchia. Pendant qu'il laissait reposer son monde, le général apprit d'une part qu'Orviéto avait capitulé la veille, et de l'autre qu'un corps de troupes piémontaises, d'environ 6,000 hommes, avait occupé Citta di Castello et menaçait Pérouse.

Il se mit en route pour cette dernière ville, où il arriva le 14 à l'aube du jour.

que 3 morts et 6 blessés.

(La suite au prochain numéro.)

Le directeur-gérant : A. SISSON.

Paris, De Soye et Bouchet, impr., 2, place du Panthéon

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

NE SAURAIT ETRE SUFFISAMMENT GARANTIE PAR ce. Ses successeurs demeureront inébranUN CONCORDAT.

[blocks in formation]

lables comme lui; ils protesteront sans cesse contre la violence qui les a dépouillés; ils n'accepteront ni liste civile, ni dictinctions humiliantes ; ils se confieront à la Providence et à l'amour des catholiques qui ne leur fera point défaut.

Les preuves développées dans l'article precédent, ont démontré que l'indépendance du Pape, dans l'ordre spirituel, ne serait Comment pourraient-ils compter d'ailpas suffisamment garantie par la législation leurs que le concordat serait loyalement italienne. Mais les catholiques ne pourraient- exécuté par un gouvernement qui a violé ils pas être rassurés, s'il intervenait un tous les droits, qui a transformé la guerre concordat entre le Saint-Siége et le gou- en ruses de guet-apens, qui s'est joué de vernement piémontais ? N'est-il pas à croire tous les traités, qui, dans ses rapports préque ce dernier, lié par un contrat synallag-cédents avec l'Eglise, a usé de violences, a matique, tiendrait sa parole, et qu'il lais- exercé les spoliations les plus sacriléges, a serait au Pape toute liberté dans le domaine outragé son chef, a bravé les peines qu'elle des choses religieuses? inflige?

nuel édicterait des articles organiques. Or, s'il prenait pour modèle ceux qui existent en France, et dont je n'ai pas à m'occuper ici en ce qui concerne notre pays, voici ce qui arriverait.

D'abord on ne saurait admettre que le Au surplus, le concordat ne saurait nulPape signe jamais un concordat dans lequel lement nous rassurer. Nous aurions à crainil consen irait à sa déchéance. Il ne le fera dre les commentaires arbitraires et des dépoint, parce qu'il a dit que sa conscience crets supplémentaires, portés sans le conne lui permet point de sacrifier le patrimoine cours de l'adhésion papale, qui neutralisedu Saint-Siége. Est-ce qu'il le pourrait, après raient plus ou moins les concessions libéavoir déclaré que sa souveraineté temporales qu'on nous aurait faites. Victor-Emmarelle lui est nécessaire pour accomplir librement sa mission dans la chrétienté? Donnerait-il un démenti aux évêques de la catholicité, dont la voix a fait écho à la sienne, et dont les écrits, aussi éloquents que forts de doctrine, ont porté cette vérité. Le conseil d'Etat serait appelé, non pas jusqu'aux clartés de l'évidence? Il ne fera seulement à juger le Pape et les cardinaux pas de concordat. Les ennemis de la reli- pour les actes qui renfermeraient une vio gion n'auront pas à se réjouir de son humi-lation des lois civiles et des règlements conliation; il ne leur sera pas donné de dire à cernant les autres citoyens, mais encore notre chef qui se serait volontairement dé-pour ceux qui contiendraient une infrac ion pouillé Vous avez accepté librement vos aux canons reçus en Italie, ou qui, dans chaînes; vous n'êtes plus assez indépendant pour que vos décisions ne nous soient pas suspectes. Pour vous, il n'y a de liberté que si vous êtes martyr ou roi.

Croit-on donc amener le Pape à n'être qu'un patriarche docile comme celui de Constantinople ou de Saint-Pétersbourg? A devenir le premier courtisan du roi VictorEmmanuel ouson grand aumônier? Il serait beau de voir le successeur de Léon X ou Benoit XIV, présenter l'eau bénite, le livre et le chapeau à son spoliateur ! Si l'impiété

L'AMI DE LA RELIGION. TOME VII.

4

l'opinion de ces magistrats, troublerait arbitrairement les consciences. Ainsi, il appartiendrait a des laïques de décider si ces lois ecclésiastiques iuvoquées par le Pape existent réellement, si elles n'ont pas été révoquées, si le Pape peut ou non en dispenser. Ils en détermineraient le sens réel et précis; ils appliqueraient au Pape des censures pour des faits qui sont exclusivement religieux.

Ce ne serait pas seulement le conseil d'Etat, constitué en cour de justice, qui 21

exercerait une autorité sur le Pape et sur | Siége des ecclésiastiques sans vertu et sans les actes de la juridiction canonique; le science. Heureuse encore la catholicité, si gouvernement lui-même, composé d'hom-le chef suprême, nommé par une assemblée mes politiques, sans traditions respectées, pareille, ne renouvelait pas les scandales changeant de système selon les caprices des dont l'histoire ecclésiastique nous retrace le Chambres, s'immiscerait dans l'adminis-douloureux souvenir !

tration du monde catholique.

Qui nous garantira que le roi des ItaSous prétexte qu'il serait dangereux d'ad-liens ne voudrait pas fixer le catéchisme qui mettre, à Rome, de hauts fonctionnaires devrait être en usage dans la chrétienté, et ecclésiastiques qui ne seraient pas Italiens, la liturgie de l'univers catholique ? Une fois il refuserait de reconnaître la nomination entré dans la voie des règlements, qui sait des cardinaux étrangers, même celle des s'il ne prétendrait pas déterminer la couprélats inférieurs que le Souverain-Pontife leur et la forme des habits cléricaux, supvoudrait fixer auprès de lui, afin de mieux primer les qualifications dont oc se sert en connaître les besoins de la chrétienté, et de s'adressant au Pape, et interdire de lui donpartager ses faveurs entre les divers mem-ner d'autre titre que celui de MONSIEUR? bres de la communion catholique. Tous les actes pontificaux finiraient par

[ocr errors]

Même pour les sujets italiens, le gouver-être soumis à l'approbation gouvernemennement s'attribuerait le droit de les dési- tale. Les bulles, les décrets, les lettres gner, ou, du moins, celui de les agréer. Il apostoliques ne pourraient être publiées ne serait pas impossible qu'il ne réclamât que sur un visa apposé par le ministre des la faculté de faire examiner les prêtres dé-cultes.

[ocr errors]

signés pour l'épiscopąt. Il ne manquerait Quant à l'élection du Pape, elle serait pas sans doute de s'informer de leur doc-soumise, non-seulement aux influences trine à l'égard des spoliateurs, des excom-gouvernementales, mais encore à des dismuniés, du suffrage universel exercé sous positions législatives qui tendraient, de la pression des baïonnettes. Si un candidat plus en plus, à la mettre entre les mains du était suspect d'abnégation et d'indépen-pouvoir civil. On ne se bornerait point à dance, si l'on présumait que les distinctions agir diplomatiquement sur les cardinaux, et les richesses seraient sur lui sans action, afin de diriger le choix du Pontife à nomil serait éliminé comme un homme capa-mer; on finirait par leur enlever toute ble de susciter des embarras, ou impropre liberté, ou, du moins, à la restreindre de à servir d'instrument politique.

telle sorte, qu'ils n'auraient plus la faculté de porter leur voix sur les plus dignes et les plus propres à tenir le gouvernail de l'Eglise avec sagesse et fermeté.

Ce serait sur la nomination des cardinaux que s'exercerait surtout l'ostracisme du gouvernement italien. Au surplus, il ne manquerait pas de motifs plausibles pour Ön verrait les rois d'Italie renouveler, à éliminer les membres de l'épiscopat étran- l'égard des élections papales, les prétenger. Il voudrait maintenir la prépondérance tions des anciens empereurs. On sait que des cardinaux indigènes et diriger le choix ces derniers s'étaient attribué le droit d'aud'un nouveau Pape, à la vacance du Siége. toriser la consécration de l'évêque de RoComme les cardinaux ne sont pas seule- me, et de confir.ner sa nomination. S'ils ment les électeurs du Pape, mais qu'ils en admettaient que son élection pût avoir lieu sont également les conseillers, les ministres sans leur consentement, ils s'opposaient du n'en accepteraient que de dévoués à leur moins à ce que l'élu, s'il n'était pas ensystème. Ils exclueraient principalement core évêque, fût élevé à cette dignité sans ceux des Etats avec lesquels il existerait des leur approbation; et, dans le cas où il avait inimitiés nationales ou des difficultés diplo- reçu le caractère épiscopal, ils se résermatiques. De manière que le cardinalat, vaient le droit d'approuver son élection. institué pour former le sénat du Souverain-De cette manière, ils se réservaient la faPontife, pour perpétuer, dans son sein, les culté d'éliminer les Papes qui leur déplaitraditions de l'Eglise romaine, et élire le raient ou leur porteraient ombrage. chef de la chrétienté, lorsque le trône de- Dans cette situation, l'Eglise était privient vacant, ne serait qu'un moyen de gou-vée de sa liberté, et il en résultait pour vernement civil, un appât je.é aux ambi-elle des maux incalculables. Aussi ne cessatieux. Ces élections, dictées par la politique, t-elle jamais de réclamer contre cet assujetintroduiraient dans les conseils du Saint-tissement, qu'elle déclarait contraire à la

« PreviousContinue »