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le nommé Bonnichon (Antoine), il fut assailli, gile, non-seulement dans les faits qu'il a par ce dernier qui lui asséna un violent coup produits, mais encore dans les écrits qu'il sur la tête en lui disant : Il y a assez longtemps a provoqués et dans les contradictions dont que je t'attendais. Guillaumin fut terrassé du il a été l'objet ! Que de livres entassés par coup. Le médecin appelé a déclaré la bles- les générations autour de ce livre depuis sure fort grave. On croit que l'inimitié qui Celse et Origène jusqu'à Strauss et Thorègne entre ces deux familles est motivée par luck! Combien de mains se sont levées pour des questions d'intérêt. déchirer ces pages sacrées, pour effacer l'empreinte divine qui les consacre à la foi et à l'amour des hommes! et combien de mains se sont transmis la mission d'en conserver le dépôt, et de protéger ce sel de la terre, cette lumière du monde, contre la boue des passions et les ténèbres du scepti

Pour tous les faits divers : M. GARCIN.

Nécrologie.

On annonce la mort de M. Clément Goupil, ancien député de la Sarthe. receveur particulier

de l'arrondissement de La Fièche.

-On lit dans le Messager de Nice, du 27 sep-cisme! Encore une fois, quelle histoire que tembre: Hier matin, on a constaté avec le pius celle de l'Evangile! Quel miracle permagrand étonnement la mort de M. Pétetin, rece-nent pour des yeux qui savent voir, pour veur principal des douanes, qui, à la suite d'un des esprits qui savent réfléchir ! Qui nous transport au cerveau, a mis fin à ses jours par la strangulation.. >>

Par M. WALLON, membre de l'Institut (1).

monde.

racontera la bataille qui se livre depuis dix-huit siècles autour de ce livre? Voilà un sujet plus grand que la colère d'Achille, De la croyance due à l'Evangile plus émouvant que le récit des campagnes d'Alexandre, de César, de Napoléon. Ce n'est pas la destinée d'un empire qui est là Ce livre in portant n'est pas une publi-l'avenir de l'humanité, c'est le salut du perpétuellement en jeu ; c'est le présent et cation nouvelle; il y a deux ans qu'il a été mis au jour. Mais il est du petit nombre de ceux qui ne vieillissent pas, parce qu'ils tiennent de plus près, soit par la nature même du sujet qu'ils traitent, soit par la manière dont ils sont écrits, à la vérité, qui seule unit dans son éternité une jeunesse toujours nouvelle à une antiquité plus vieille que tous les âges. L'Evangile ! c'est de lui qu'il a été dit: Ma parole demeure éternellement ! Il fut nouveau pour le monde à son apparition, et cependant il était ancien et par son origine divine, et par les promesses qui l'avaient annoncé, et par les traditions qui l'avaient préparé, et enfin par les ténèbres et les infirmités de l'homme qui le réclamait..

ne interrompue, s'est renouvelée avec une Depuis un quart de siècle, la lutte à peisorte de fureur. Après avoir fait l'essai de ses forces contre l'Ancien-Testament, le scepticisme s'est tourné contre le Nouveau. Aujourd'hui tout est remis en question. A l'ancien système rationaliste qui nie les faits merveilleux que contient l'Evangile et en cherche l'explication dans la nature, est vemet le merveilleux, mais n'y reconnaît pas nu se joindre le système mythique qui addes faits, et n'y voit que de pures conceptions de l'esprit. Paulus représente le premier système, Strauss le second. La Vie de Jésus résume, complète et domine encore la théorie mythique tout entière. Les nomDepuis dix-huit siècles il a conservé ce breux écrits qu'elle a provoqués, soit en Aldouble caractère, et il se trouve que cet in-lemagne, soit en France, n'ont fait que brocomparable livre, qui a survécu à la chute der sur le même fond. de tant d'empires, à l'oubli de tant d'œu- Le travail de M. Wallon est la réfutation vres du génie humain, ce livre est toujours du docteur Strauss. «C'est dans l'Evangile, un livre nouveau et porte toujours admira« dit-il, et dans les monuments de l'histoiblement son titre de Bonne nouvelle. Il a un «re contemporaine qu'il a son fondement; autre caractère qui lui est propre c'est << mais il s'appuie des meilleurs ouvrages d'être, comme son divin auteur, un signe « que les diverses sociétés chrétiennes, à de contradiction, erit signum cui contradi« l'envi, aient opposés aux ennemis de leur cetur. Quelle histoire que celle de l'Evan« foi commune: et il faut bien, en plus d'un «cas, faire appel à des raisons déjà don<<nées; car toutes les objections qu'on croit << nouvelles ont le plus souvent leur réfu

(1) 1 vol. in-8° de 510 pages. Paris, Adrien Leclere, 1858.

<< tation la plus solide dans ces livres qu'on médiocre estime, il est vrai, auprès des « veut croire surannés. Ajoutons que, pour hommes qui font profession de ne s'atta« les apologistes étrangers, si quelques- cher qu'au fond des choses, mais plus déci« uns ont été traduits, d'autres (et les plus sive néanmoins qu'ils ne le voudraient «< considérables), par l'étendue même ou croire, le savant auteur aborde l'examen « par la nature de leurs développements, du récit évangélique lui-même. C'est là « on rebuté les traducteurs. Il n'est donc que les adversaires du christianisme pré« pas sans utilité d'y prendre et d'offrir au tendent surtout se retrancher, et c'est là « lecteur ce qu'ils ont ajouté de plus fort à aussi que M. Wallon a concentré les prin« la défense des Evangiles: ce sera justice cipaux efforts de sa défense. Prenant son « envers l'Allemagne et l'Angleterre que point d'appui dans les épitres de saint « de montrer qu'elles n'ont pas seulement Paul, qu'on ne conteste pas, il établit sur «vu naître les systèmes dont on a fait tant ce fondement l'authenticité des actes; les « de bruit parmi nous; et que ces théo- actes, à leur tour, prouvent l'authenticité «<ries qu'on nous apporte, chaque jour en- de l'Evangile de saint Luc, l'Evangile de « core, toutes formulées, sans prendre saint Luc, celle des deux premiers Evan« même la peine de les débattre davanta- giles; et le quatrième, celui de saint Jean, «ge, ont depuis longtemps subi, dans ces qui se démontre suffisamment par soi« pays mêmes, le jugement qu'elles méri-même, reçoit un complément de preuves << taient. >> de sa comparaison avec les trois autres.

On ne saurait trop le redire la science Mais il ne servirait à rien d'avoir établi critique dont se parent, chez nous, les ad-que saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et versaires du christianisme, est de seconde saint Jean ont écrit, si nous n'avions plus, main. Je ne connais pas un seul de nes li- dans nos textes, leurs ouvrages. Pour que bres penseurs, y compris M. Littré et M. la preuve de l'authenticité soit complète, Renan, qui ne soit le traducteur des pen--il faut donc établir que nos textes sont insées et des raisonnements d'autrui ; et pour tégralement aujourd'hui ce qu'ils étaient les réfuter, il suffit le plus souvent de leur à l'origine. C'est à démontrer cette intéopposer les réfutations qu'ont provoquées les théories qu'ils produisent comme des nouveautés. C'est la méthode qu'a suivi M. Wallon. Ce n'est pas à dire toutefois que son savant travail sur l'Evangile soit une simple compilation des apologistes anglais et allemands. C'est une œuvre vraiment originale et par les recherches propres à l'auteur, et par le choix des preuves, et par la méthode rigoureusement scientifique de sa démonstration.

grité que M. Wallon consacre une courte mais substantielle argumentation qui se résume en ces termes : Le texte primitif, n'ayant pu être modifié sans qu'il en reste trace non-seulement dans l'histoire de l'Eglise et dans les réclamations des dissidents, mais encore dans les copies qui se sont gardées ou perpétuées par la transcription jusqu'à nous comme nos copies sont pour le fond identiques; comme il n'y a eu, comme on ne peut supposer aucun concert ayant pour effet de substituer un texte de convention à des textes antérieurs; comme l'Eglise, gardienne vigilante de ses écritures, a toujours rejeté et flétri ceux qui osaient les altérer, il est certain que nous avons aujourd'hui les livres du Nouveau Testament tels qu'ils ont été inspirés à leurs auteurs.

Le plan de l'ouvrage est fort simple, et comprend deux parties: l'authenticité des textes évangéliques et la vérité des récits évangéliques. La première partie est la plus importante car sa preuve, ne fût-ce que pour un seul auteur des Evangiles, sape par la base le système mytique. M. Wallon établit d'abord l'authenticité des livres du Nouveau-Testament, par ce que les théolo- Après avoir établi, dans la première pargiens appellent des preuves extrinsèques. tie de son livre, que les Evangiles sont auIl prouve, à la suite de Sardner et de Nor-thentiques, qu'on les doit rapporter aux auton, que la chrétienté tout entière et par teurs désignés par la tradition, et qu'ils se les Pères qui continuent la tradition de sont gardés jusqu'à nous, tels qu'ils sont l'Eglise, et par les hérésiarques qui s'en sortis de leurs nains, M. Wallon passe, étaient séparés, témoigne, dès le second dans la seconde partie, à la démonstration siècle, en faveur de nos Evangiles, et que ce de leur vérité. Sur ce point comme sur le témoignage est sanctionné par celui des premier, les objections et les reproches des païens eux-mêmes. Après cette preuve en adversaires ne manquent pas. Tout est sus

pect dans l'Evangile. Si saint Mathieu est contemporaine. C'est ainsi que les difficulsobre à raconter, c'est la sécheresse d'un tés soulevées sur le recensement de Quirihomme qui n'a pas vu; si les autres en vien- nius dont parle saint Luc, sur les années nent au détail, c'est l'abondance stérile de Jésus-Christ, sur les deux grands prêd'un amplificateur. Voilà, dit l'auteur, l'es-tres Anne et Caïphe, sur l'Abilène de Lyprit qui préside à l'examen des faits, et l'at-saaias et sur quelques autres faits, sont la taque est d'autant plus libre qu'on a pré-matière de trois longs chapitres. Enfia un tendu mettre à l'écart la personne des Évan-dernier chapitre est consacré par le savant gélistes. apologi-te à montrer l'harmonie des EvanLes reproches sont ou généraux ou par-giles, et à résoudre les objections qui naisticuliers. M. Wallon répond aux premiers, sent de leur rapprochement. en montrant que le récit des Evangiles, « Si l'on montrait à l'égard des livres dans leur ensemble, est conforme à l'his-anciens ou nouveaux, les exigences qu'on a toire; qu'il l'est, non-seulement sur les usa- pour le Nouveau-Testament, l'histoire seges qui, se perpétuant, pouvaient toujours rait encore à faire faute de témoins dûment être connus de l'éc: ivain, mais sur des rap-constatés: nous en serions toujours à l'âge ports qui avaient cessé d'être depuis la rui-mythologique... En vérité, quand on a parne de Jérusalem, sur des particularités qui coura le cercle entier de cette discussion, étaient une exception dans la coutume ou on devient si difficile en matière de preudans la loi, et dont, au premier abord, on ves, qu'on serait tenté de ne plus croire à aurait dû supposer tout le contraire. Cet rien, qu'à l'Evangile. » Ces paroles, par accord du récit évangélique et de l'histoire lesquelles l'auteur conclut son travail, exen prouve d'autant plus la vérité, qu'on le priment parfaitement l'impression que m'a chercherait en vain dans les Evangiles apo- laissée la lecture que j'en ai faite. M. Wallon cryphes qui nous sont restés et qui mar-a consciencieusement rempli jusqu'au bout quent par une chute chaque pas qu'ils se hasardent de faire sur le terrain de l'histoire.

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la tàche ingrate qu'il s'était imposée pour défendre l'Evangile : il n'a reculé ni devant les blasphèmes qu'il faut remuer à la M. Wallon démontre ensuite, avec une pelle, comme il le dit énergiquement pour solidité qui ne faiblit jamais, que les objec-se frayer la voie parmi les systèmes des tions particulières contre la vérité des Evan- théologiens rationalistes d'outre-Rhin, ni giles n'ont pas plus de valeur que les griefs devant les objections sérieuses ou futiles, généraux. Ces objections, comme il le re-générales ou particulières, philologiques marque, peuvent se ramener à trois classes. ou historiques amoncelées par la critique Les unes qu'il appelle, avec beaucoup de ancienne et moderne contre l'immuable justesse, de fantaisie, car elles reposent sur fondement de notre foi. des convenances dont chacun se fait juge; Je n'ai entendu donner qu'un aperçu ind'autres qui procèdent du rationalisme, complet de son livre, et mon but sera atc'est-à-dire de la négociation de l'ordre teint si ces lignes déterminent le lecteur à surnaturel et par conséquent de la négation le mettre au nombre des ouvrages de choix a priori du miracle; d'autres enfin qui re- de sa bibliothèque. M. Wallon appartient lèvent de l'histoire. Il s'arrête peu aux pre- à une école d'écrivains devenus trop rares mières qui n'ont rien à démêler avec la de nos jours. Il ne se paye pas de demiscience, et se contente d'en marquer en preuves et n'aime pas l'à-peu près en mapassant le ridicule, et il réfute brièvement tière de science. Le milieu dans lequel il mais suffisamment les secondes, c'est-à- vit, les graves études auxquelles il a consadire celles qui portent sur les miracles, re- cré sa vie l'ont rendu difficile en fait de démarquant avec raison qu'en pareilles ma- monstration et incapable de rien affirmer tière ce n'est pas tant le fait qu'il faut discuter que le principe; ce ne sont pas les circonstances qu'il importe le plus de débattre, mais bien la compétence et la sincérité des témoins.

Quant aux objections relatives à des faits historiques, M. Wallon les discute avec toute l'étendue que comportent leur importance et les exigences de la critique

sans preuve. Sous ce rapport il peut servir de modèle à ceux qui, parmi nous, se consacrent à la grande et difficile mission de défendre le christianisme.

J. COGNAT.

Le directeur-gérant : A. SissON. Paris, De Soye et Bouchet, impr., 2, pl. au Panthéon.

SAMEDI 6 OCTOBRE 1860.

L'AMI DE LA RELIGION

(Nouv. Série — 245

ALLOCUTION

PRONONCÉE

par Sa Sainteté Pie IX, dans le Consistoire secret du 28 septembre 1860.

Vénérables Frères,

l'on ne renvoyait les étrangers enrôlés dans Notre petite armée, uniquement levée d'ailleurs pour assurer la tranquillité du domai ne pontifical et des peuples de ce domaine, Et vous n'ignorez pas que presque au moment où cette lettre était reçue, ces provinces étaient occupées par les troupes piémontaises. En vérité, on ne peut pas ne pas se senC'est avec une incroyable douleur et une tir prondément ému et indigné à la vue des profonde tristesse que nous sommes forcé de accusations mensongères, des calomnies didéplorer et réprouver les nouveaux attentats, verses et des outrages dont ce gouvernement inouïs jusqu'à ce jour, commis par le gouver- n'a point honte de couvrir son impie et hosnement piémontais contre Nous, le Saint- tile agression contre l'autorité civile de Siége et l'Eglise catholique. Ce gouverne-l'Eglise romaine, et d'attaquer notre proment, vous le savez, abusant de la victoire pre gouvernement. Qui ne serait étonně qu'à l'aide d'une belliqueuse et grande na- de voir Notre gouvernement repris pour tion, il remporta dans une très - funeste avoir enrôlé des étrangers dans Notre guerre, étendit par l'Italie son règne contre armée, quand tous savent qu'on ne peut tous les droits divins et humains. Après jamais refuser à un gouvernement légitime avoir excité les peuples à la révolte et, par le droit d'appeler des étrangers dans ses une injustice suprême, chassé de leurs do- troupes. Assurément ce droit appartient à un maines les princes légitimes, il envahit et titre plus spécial à Notre gouvernement, et usurpa, par un attentat inique et vraiment celui du Saint-Siége, puisque le Pontife sacrilege, quelques provinces de l'Emilie romain, père commun de tous les fidèles,ne soumises à Notre autorité pontificale. Or, peut pas ne point accueillir de grand cœur pendant que l'univers catholique, répon- ceux qui, poussés d'un zèle religieux, veulent dant à nos très-justes et très-graves plain-servir dans l'armée pontificale et concourir tes, ne cesse d'élever la voix avec force con- à la défense de l'Eglise. Et il faut remartre cette usurpation impie, ce même gou-quer ici que ce concours de catholiques vernement entreprend de s'arroger d'autres étrangers est dû principalement à la perprovinces du Saint-Siége situées dans le versité de ceux qui ont attaqué le pouvoir Picénum, l'Ombrie et le patrimoine de saint civil du Saint-Siége. Personne, en effet, n'iPierre. Voyant les peuples de ces provinces gnore de quelle indignation et de quel deuil jouir d'une tranquillité parfaite, et s'atta-fut saisi le monde catholique à la nouvelle de cher fidèlement à Nous, sans que l'argent l'agression si injuste et si impie, faite contre répandu à profusion et d'autres menées le domaine du siége apostolique. Aussitôt perverses les pussent éloigner et arracher de diverses contrées du monde chrétien, un de notre légitime gouvernement civil et de celui du Saint-Siégé, alors il a lancé dans ces provinces une troupe d'hommes perdus pour y exciter des troubles et des séditions, puis une nombreuse armée pour attaquer ces mêmes provinces et les soumettre par les

armes.

grand nombre de fidèles accoururent d'euxmêmes et avec le plus grand empressement vers Notre domaine pontifical, et s'enrôlèrent dans Notre milice pour y défendre Nos droits, ceux du Saint-Siége et de l'Eglise. C'est avec une singulière malignité que le gouvernement piémontais ne craint pas de Vous connaissez très-bien, Vénérables flétrir calomnieusement Nos soldats da Frères, la lettre impudente écrite à Notre nom de mercenaires, Nos soldats dont un cardinal, ministre des affaires publiques, grand nombre nationaux ou étrangers, issus par le gouvernement piémontais, pour jus- de noble race et brillants d'un nom illustre, tifier son brigandage. Il ne rougit pas de ont voulu servir dans Nos troupes sans solde Nous y annoncer qu'il avait donné à ses et par unique amour pour la religion. Le troupes l'ordre d'occuper Nos provinces,si | gouvernement piémontais n'ignore pas de

L'AMI DE LA Religion. TOME VII.

quelle fidélité incorruptible était Notre ar-Jen immortalisant leur nom, donné au monmée, lui qui sait bien l'inutilité des mancu- de chrétien. Nous entretenons, en outre, vres perfides employées pour corrompre l'espérance que tous ceux qui ont glorieuNos soldats. Il n'est pas besoin que Nous senient succombé pour la cause de l'Eglise, Nous arrêtions à réfuter l'accusation men-obtiendront cette paix et cette béatitude songère de barbarie portée contre Nos trou- éternelles, que Nous avons demandées et pes, puisque les calomniateurs ne peuvent en produire aucune preuve; et bien plus, on pourrait à bon droit retourner contre eux cette accusation que justifieraient pleinement les proclamations atroces publiées par les chefs de l'armée piémontaise.

que Nous ne cesserons de demander au Dieu très-bon et très-grand. Nous devons également accorder ici des éloges à Nos chers fils les gouverneurs des provinces, surtout des provinces d'Urbino-Pesaro et de Spolète, qui, au milieu de cette triste vicissitude des temps, cnt constamment et courageusement accompli leur devoir.

Il vaut mieux faire remarquer ici queNotre gouvernement n'a pu avoir aucun soupçon de cette invasion hostile, puisqu'on lui as- Et maintenant, Vénérables Frères, qui surait que les troupes piémontaises s'ap- pourrait supporter l'impulence et l'hypoprochaient de Notre territoire, non point crisie insignes, avec lesquelles Nos coupapour l'envahir, mais bien pour en écarter bles envahisseurs ne craignent pas d'affirles bandes des perturbateurs. Aussi le gé-mer dans leurs proclamations qu'ils viennéral en chef de Nos troupes ne pouvait mê- nent occuper nos provinces et d'autres de me pas penser qu'il eût à combattre contre l'Italie, pour y rétablir les principes de l'orl'armée piémontaise. Les choses ayant chan-dre moral. Et ceux qui tiennent ce langage gé contre tout droit et toute attente, dès menteur, ce sont précisément ceux qui, qu'il apprit l'invasion hostile d'une ar- faisant depuis longtemps une guerre acharmée évidemment plus forte et plus nom-née à l'Eglise catholique, à ses ministres, à breuse, il résolut sagement de se reti- ses intérêts, et méprisant les lois et les cenrer dans la ville fortifiée d'Ancône, pour ne sures ecclésiastiques, ont osé emprisonner pas exposer Nos soldats à une mort inévi-les cardinaux les plus illustres, les évêques table. Mais, arrêté sur sa route par les trou- et les membres les plus recommandables pes ennemies, il dut en venir aux mains de l'un et l'autre clergé, chasser les relipour s'ouvrir un chemin à lui et à ses sol-gieux de leurs couvents, piller les biens de dats. l'Eglise, porter le ravage dans le domaine temporel de ce Saint-Siége.

En même temps, d'ailleurs, que Nous décernons des éloges si dûs et si mérités au Sans doute les principes de l'ordre moral général en chef de nos troupes, à leurs offi- vont être rétablis par des gens qui ouvrent ciers et soldats qui, attaqués à l'improviste des écoles publiques pour toutes les erpar l'ennemi, ont courageusement combat-reurs, même des maisons de débauche, qui, tu, bien qu'avec des forces inégales, pour par des écrits et des pièces de théâtre abola cause de Dieu, de l'Eglise, de ce siége minables, s'efforcent à l'envi de blesser et apostolique et de la justice, Nous pouvons à de détruire toute pudeur, toute chasteté, peine contenir Nos larmes en apprenant toute vertu, de livrer à la dérision et au combien de valeureux soldats, de jeunes mépris les mystères sacrés de notre divine gens d'élite surtout, que leur foi et leur religion, ses préceptes, ses institutions, ses noble cœur avaient fait voler à la défense du ministres, son culte et ses cérémonies, enfin pouvoir temporel de l'Eglise romaine, ont d'abolir toute notion de justice et de renvertrouvé la mort dans cette injuste et cruelle ser les fordements de la société civile aussi invasion. Nous sommes douloureusement bien que de la société religieuse! ému du deuil qui va rejaillir sur leurs fa- En présence de cette injuste et odieuse milles. Plût à Dieu que Nous pussions sé-invasion des Etats du Saint-Siége par le cher les pleurs de ces fam lles par Nos pa- souverajn du Piémont et son gouvernement, rcles! Ce sera pour elles, au moins, Nous accomplie contre toutes les lois de la jusen avons la confiance, un sujet de consola- tice et tout droit international, Nous élevons tion non médiocre que la mention honori- de nouveau et avec force la voix, comme fique, si méritée, que Nous faisons de leurs Nous en avons le devoir, au sein de cette enfants et de leurs proches tués, pour l'é- auguste assen.blée et devant tout l'univers clatant exemple de foi, de dévouement et catholique; Nous réprouvons et Nous cond'amour envers nous et ce Siége, qu'ils ont, I damnons en tout les détestables et sacrilégcs

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