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bre de ceux qu'il eût voulu entraîner avec lui,

tions et des réserves? On le pouvait tant que la plupart de ces braves volontaires franco- le territoire pontifical n'était pas violé par une belges surtout, qui ont si dignement soutenu agression étrangère, on le pouvait même si dans cette journée l'honneur de leur race, de l'autorité du Pape sur ses provinces eût été ces mercenaires qui ont si bien répondu à l'ou-attaquée victorieusement par les populations trage de l'ennemi par leur chevaleresque hé-indigènes : nous pouvions dire alors que nous roïsme, étaient détruits ou prisonniers. ne pouvions pas intervenir dans toutes les querelles qui s'élèveraient entre le Pape et ses sujets; mais devant un ernemi extérieur, ces distinctions et ces réserves sont-elles encore possibles? Nous, France, tandis que nous sommes dans la capitale d'un ami que nous protégeons, pouvons-nous honorablement permettre à un étranger d'entrer sur le territoire de cet

On fait métier dans ces journaux de sacrifier au premier caporal piémontais venu une réputation si chère à l'élite de notre armée. Que doivent sentir devant un si honteux spectacle ceux qui, au terrible assaut de Constantine, où il conduisit la première colonne d'attaque, le virent disparaître dans l'explosion de la mine? Un grand soldat de notre temps, un hom-ami pour se l'appropier? me qui est all chercher la mort en Crimée, un nom cher aussi à notre armée, Aynard de La Tour du Pin, a raconté ici même cette glorieuse journée dans un des plus beaux récits de guerre que nous ayons lus, et qu'il est consolant de relire encore.

Cette intrusion d'un tiers n'altère-t-elle pas toutes les limitations que nous mettions au sens de notre intervention dans les circons-tances antérieures? Le sens des mots ne change-t-il pas la force des choses? Dire alors que l'on circonscrit son intervention dans une certaine limite, n'est-ce pas en fait autoriser en quelque sorte l'invasion de l'agresseur jusqu'à cette limite? N'est-ce pas se rendre responsable de la spoliation à laquelle on assiste? Quelle que soit l'opinion que l'on professe sur le pouvoir temporel du Pontife, nous disons que, la France étant avec ses troupes dans la capitale des Etats de l'Eglise, l'invasion du Pié.nont nous crée une situation intolérable et

Que doivent penser ceux qui commandèrent avec lui, ceux qui servirent sous lui à la ba taille d'Isly? Qu'éprouvent enfin ceux qui n'ont pas oublié que, dans nos horribles combats de Paris en juin 1848, - le seul jour où, si la société, comme on l'a tant dit plus tard, a jamais eu besoin d'être sauvée, elle l'a été réellement, ce jour-là l'homme qui, au milieu de tant de généraux mortellement frappés, a conduit, avec le général Cavaignac, la dé-met notre honneur à la torture. fense de la société est le général Lamoricière? Si cette situation se reproduisait ailleurs qu'à Mais l'opinion vraie d'un pays, celle qui compte Rome, pourrait-il y avoir le moindre doute sur et avec laquelle il faut compter, celle qui est le parti que la France devrait prendre? Si la véritable et permanente conscience d'une nous étions à Bruxelles, en amis et en protecnation, n'oublie pas les honnêtes services, les teurs, pourrions-nous souffrir qu'un corps holgloires pures, les nobles fraternités d'armes, landais ou qu'une armée prussienne vint occette sorte de parenté qui unit les enfants cuper et démembrer sous nos yeux la Belgid'une même patrie, et qu'on ressent dans tou-que? Si nous avions des troupes à Turin et tes les fibres de son cœur à la vue d'un citoyen qu'une armée autrichienne vint sans provocaillustre qui s'est exposé avec abnégation et par tion s'abattre sur la Lombardrie, croirionsdevoir aux insultes de la fortune. nous satisfaire à notre dignité en disant : Nous

Nous plaignons le Piémont d'avoir cherché ne permettrons pas aux Autrichiens de chasser lui-même l'occasion de réveiller et de blesser le Roi de sa capitale, et en les laissant occuper en France de tels sentiments. Nous nous plai-les provinces ? Il suffit de poser de telles hygnous nous-mêmes de l'épreuve à laquelle, eu pothèses pour montrer la nature de l'embar envahissant les Etats de l'Eglise, le Piémontras que les Piémontais allèguent, cu que l'on soumet l'honneur de la politique française. présente en leur nom? La question, nous ditEn vérité, les hommes d'Etat de notre on, est de savoir qui l'emportera de M. de Catemps sont-ils si étourdis qu'ils ne puissent vour ou de Garibaldi.

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pas prévoir d'avance la portée et la si- C'est moins contre le Pape que contre gnification des actes et des faits les plus ca- Garibaldi que l'invasion des Etats pontifiractéristiques? Il y a à Rome une question sim-caux a été entreprise. En dépouillant le Saintple, devant laquelle, une fois l'événement de l'invasion piemontaise accompli, s'effacent toutes les questions antérieures et corollaires aux quelles peut donner lieu le gouvernement temporel de la Papauté. Le drapeau français est à Rome, il y est comme un symbole d'alliance et de protection étendu sur le gouvernement pontifical.

Cherchera-t-on à restreindre la portée de cette alliance et de cette protection par des distinc

Père, M. de Cavour accomplit une sorte de coup d'Etat conservateur, car, s'il réussit, il met un frein à la révolution. En battant les troupes du Pape, et en canonnant Ancône, le Piémont fait preuve du prix qu'il attache à l'alliance de la France, car Victor-Emmanul viendra placer ses troupes sur la frontière napolitaine, et préviendra le conflit dont Garibaldi nous a menacés. Il faut qu'on ait un singulier sentiment de l'honneur de la France pour que

voyer une adresse au Souverain-Pontife pour lui témoigner sa vive affliction et son dévouement sans bornes.

de pareilles apologies aient pu se présenter naïvement et entrer dans la circulation. Si nous n'étions pas à Rome, nous pourrions en effet, suivant le cours de nos opinions à l'endroit de la Papauté et selon nos idées en vaient réunis au grand séminaire, pour suiTous les prêtres du diocèse qui se troumatière de moralité politique, assister en spectateurs plus ou moins désintéressés et amusés vre les exercices de la retraite ecclésiastià la lutte engagée entre M. de Cavour et Gari- que, ont demandé à signer l'adresse du baldi; mais outre qu'il y a autre chose encore chapitre, après y avoir à leur tour exprimé en politique que des bons tours et des coups leur affliction, et leur dévouement plus heureux, un intérêt prime pour nous l'intérêt fort que la mort. >>

que peut présenter la lutte de M. de Cavour et Dans la retraite ecclésiastique de Montdu général de Garibaldi, et cet intérêt résulte pellier, Mgr Thibault a communiqué aux de notre présence à Rome. Partout où elle se prêtres du diocèse un projet d'adresse pour trouve, la France est tout entière avec sa pen- exprimer également la douleur qu'ils ressée, sa volonté et son action. Etant à Rome. nous y pensons quelque chose, rous y voulons sentent à la vue des cruelles épreuves du quelque chose, nous y faisons quelque chose. Saint-Père. Ce que la France doit penser, vouloir et faire à Rome, voilà une préoccupation qui l'emporte apparemment sur la question de savoir quels peuvent être les mobiles et les intentions de Garibaldi ou de M. de Cavour.

« La proposition de Mgr l'évêque, dit le Messager du Midi, a été accueillie avec un véritable enthousiasme, et l'adresse s'est aussitôt couverte des signatures de tous les assistants. >>

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P. LAMAZOU.

CHRONIQUE,

Pensons-nous que le temps du pouvoir temporel est passé? Nous n'avons pas besoin de M. de Cavour pour le dire. Croyons-nous que le pouvoir temporel est indispensable au gou-: vernement du catholicisme? Pourquoi subordonnerions-nous un intérêt de cette impor- On nous communique l'extrait suivant tance aux tactiques de M. de Cavour, et nous d'une lettre adressée à Mme la comtesse de donnerions-nous l'apparence d'avoir une opi-Gontaut par son fils, qui était parti l'un des nion contraire, en assistant à la spoliation des premiers pour rejoindre le général LamoEtats de l'Eglise opérée sous nos yeux et au nez de nos soldats? Quittons Rome ou res- ricière, et qui avait concouru à la formation tons-y, et dans l'une ou l'autre conduite soyons de l'escadron des guides. M. Auguste de conséquents avec nous-mêmes; mais venir Gontaut écrivait à la veille du combat de nous dire que la conduite de M. de Cavour est Castelfidardo : justifiée à nos yeux par le prix qu'il attache « Nous venons de recevoir la nouvelle que à notre alliance et par le soin qu'il prend d'em-les insurgés viennent d'être battus, et la ville pêcher que Garibaldi ne nous attaque dans où ils étaient prise et enlevée à la baïonnette Rome, c'est outrager autant le bon sens que par les nôtres. C'est un beau commencement, l'honneur de la France. et, Dieu aidant, nous espérons bien que la fin Etrange allié qui exploite contre nous les sera de même. Je ne sais trop où nous allons. conséquences de la fausse position où nous On nous donne l'ordre du départ, nous parsommes, et qui voudrait faire croire à notre tons, nous apprêtant à tout de toutes les faconnivence, puisqu'il compte sur notre inertie! çons. Dès qu'il y aura quelque chose de nouQuant à la prétention de nous mettre à couveau, vous le saurez immédiatement. Le prinvert d'une attaque de Garibaldi, elle est trop cipal est d'avoir foi en sa cause, et nous l'aplaisante. Nous voit-on, nous qui protégeons vons. Avec une cause comme la nôtre, je doule Pape, protégés nous-mêmes à notre tour par te qu'on puisse être vaincu, et si même on l'armée piémontaise, qui conquiert les Etats n'en revenait pas, on ne peut toujours que se du Pape I On irait loin avec ces bizarres rico- trouver heureux d'avoir eu l'honneur de serchets de protection, car apparemment Garibal- vir une si belle cause. » di se figure qu'il protége à sa façon le roi Victor Emmanuel, et M. Mazzini doit se flatter de protéger Garibaldi.-E. Forcade.

Ce triple sentiment de foi, de courage et d'abnégation se retrouve dans toutes les lettres de ces héroïques volontaires.

Le Journal de Rennes annonce l'arrivée dans cette ville de M. de Montgermont, qui

Nous apprenons que le chapitre métro- précède de peu de jours, dit ce journal, politain de Tours, d'accord avec le vénéra-plusieurs autres volontaires bretons, non ble archevêque de cette ville, vient d'en-atteints par les balles piémontaises.

Mgr l'évêque d'Angers, l'Union dit que ce prélat élève la voix « à l'exemple de ses éminents collègues de Poitiers et de Nantes. » Nous devons, dans le seul intérêt de la vé

M. Briot, blessé dans la journée du 18, écrit à sa famille: «Ma blessure n'a rien de grave, puisque les os ne sont pas même touchés. N'est-ce pas providentiel qu'ure balle parcourre l'avant-bras dans une lon-rité, rappeler la date des lettres de ces prégueur d'un décimètre, sans danger? »

lats; celle de Mgr d'Angers est du 25 septembre; celle de Mgr de Nantes, du 28, et celle de Mgr de Poitiers, du 29.

Nous avons emprunté au Messager du

Une seconde lettre de M. Gaston de Saint-Gilles, adressée à sa mère, contient ce qui suit: «<, Nous sommes enfermés dans le Couvent des moines, à Pesaro, et nous devons aller coucher sur la paille, le 25, à Ri-Midi une liste de volontaires français arrimini. On nous fait voyager par étapes jus qu'à Alexandrie. Nous avons été insultés partout, et il n'y a que deux jours que nous ne le sommes plus. »

vés à Marseille, dans laquelle plusieurs noms sont défigurés. Ce n'est pas : « MM. ségur-Chatenet» qu'il faut lire, mais: MM. le comte de Toivinon, de Senetz et de Puyle comte de Tournon, de Sinéty et Chastenet de Puységur.

De nouvelles lettres des héros de Castel

Ce n'est pas seulement en Piémont que ces braves jeunes gens ont été insultés. Quelle ne sera pas leur douloureuse surprise, et combien leur âme frémira d'indi-fidardo nous sont parvenues. L'abondance gnation quand ils apprendront que des des matières nous empêche, bien malgré feuilles françaises, au moment même où nous, de reproduire ces récits, qui sont des leur héroïsme succombait sous le nombre, titres de gloire pour la jeunesse catholique osaient les qualifier de bandes mercenaires. de France. à la solde d'un gouvernement étranger?

La Gazette du Midi publie une noble M. Henri Formon, fils de l'ancien pro-ciens condisciples de l'intrépide général. lettre adressée à Mune de Pimodan par d'anpriétaire des forges de Paimpont, écrit à sa famille qu'il a eu la chance de ne pas être «Il est mort, disent-ils, au champ d'honblessé dans la rude mêlée de Castelfidardo. neur, guerrier martyr de la liberté de l'EIl faisait partie des 80 tirailleurs franco-glise. » belges qui, en vertu de la capitulation de Lorette, ont obtenu la faculté de rentrer en France.

La Foi bretonne annonce, de son côté,

qu'on a reçu à Saint-Brieuc des lettres de

MM. de Kermoal et Le Camus.

Le service funèbre prescrit par Mgr Jaquemet a été célébré hier dans la cathédrale de Nantes. La ville tout entière avait répondu à l'éloquent appel du prélat, qui a présidé cette douloureuse cérémonie.

Le même jour, un service a eu lieu à la cathédrale de Tours, où Mgr l'archevêque a également officié.

De toutes parts, d'ailleurs, des prières publiques sont ordonnées pour les héroïques défenseurs du Saint-Siége, qui ont payé de leur sang leur dévouement à la plus sainte des causes.

M. Benedetti, le commissaire français, chargé d'assister à l'enquête sur les affaires de Syrie, s'est embarqué avant-hier à Marseille pour Beyrouth.

néral Bosco aurait été reçu à Saint-Cloud D'après la Gironde, de Eordeaux, le gépar l'Empereur.

M. GARCIN.

Le journal officiel de Naples publie les décrets suivants :

I. Art. 1. Les ministres de la religion de l'Etat ou des cultes tolérés, qui, dans l'exercice de leur ministère, prononcent en assemblée publique un discours contenant une censure des insfus illégitime de leurs propres devoirs, troublent titutions ou des lois de l'Etat, ou qui, par le rela conscience publique ou la paix des familles, sont punis de la peine de l'emprisonnement de

Un service a été célébré aujourd'hui mê-trois mois à deux ans. me à Guingamp, et des neuvaines de mes-à trois ans si la censure est faite par le moyen La peine de l'emprisonnement sera de six mois ses sont commencées dans les principaux d'écrits, d'instructions ou d'autres documents sanctuaires de la Bretagne. d'une forme quelconque lus en assemblée publique ou autrement publiés.

Un service solennel sera également célébré, demain 4 octobre, dans l'église de Saint-Marcel, à Marseille.

En reproduisant la lettre pastorale de

ticle, à la peine de la prison sera jointe une Dans tous les cas énoncés dans le présent aramende qui pourra s'étendre jusqu'à cinq cents ducats.

Art. 2. Si le discours, l'écrit et les actes men

tionnés dans l'article précédent contiennent une provocation à la désobéissance aux lois de l'Etat ou à d'autres dispositions de l'autorité publique, ja peine de l'emprisonnement ne sera pas moindre de trois ans et l'amende non moindre de cinq cents ducats.

Lorsque la provocation sera suivie de sédition ou de révolte, l'auteur de la provocation sera considéré comme complice.

d'autres usages ou à exciter la mendicité coupable et la gueuserie (accatonaggio).

Art. 6. La commission ne sera pas tenue exhiber des reçus de toutes les sommes données en secours, mais seulement elle aura l'obligation pour sa décharge de conserver un registre pleinemen: en règle.

III. Art. 1. Les substitutions aux charges de receveur ou percepteur des impôts publics sont absolument interdites.

Art. 2. Les substitués actuels continueront à exercer leur office sous la garantie des cautions données, jusqu'à ce qu'il soit autrement pourvu

Art. 3. Toute contravention aux règlements en vigueur sur la nécessité de l'assentiment du gouvernement pour la publication ou l'exécution des dispositions relatives à la religion de l'Etat ou aux autres cultes sera punie, selon les cas, de l'em-à leur sort. prisonnement jusqu'à six mois, ou d'une amende jusqu'à cinq cents ducats.

II. Considérant que le premier soin d'un gouvernement libre est de détruire la funeste plaie du paupérisme que la tyrannie laisse toujours après elle;

Considérant que l'unique moyen d'atteindre ce but est de favoriser le travail et l'industrie, qui, tandis qu'ils constituent la véritable source de la richesse publique et privée, sont en même temps une école moralisatrice des populations et le fondement sur lequel s'appuient la civilisation et la prospérité des nations;

On écrit de Palerme au Constitutionnel, 27 septembre :

S'il est curieux de suivre pas à pas la marche moins de revoir, après un temps donné, les ruides condottieri tels que Garibaldi, il ne l'est pas nes qu'ils ont faites ou les institutions qu'ils ont créées. C'est à ce point de vue que l'aspect de la Sicile et de sa capitale principalement, est en ce moment aussi digne d'intérêt que quand Garibaldi, après avoir débarqué à Marsala, parcouConsidérant en outre que le gouvernement dic-rait rapidement en vainqueur le côté nord de tatorial, pendant qu'il se propose de publier des l'île, et, une fois maître de Palerme, venait s'emlois aptes à favoriser le travail parmi les classes parer de Messine avant de passer le détroit pour pauvres, doit pourvoir dans ces moments suprê-se rendre à Naples. mes aux besoins urgents et temporaires de ces classes, besoins aggravés par les conditions politiques exceptionnelles dans lesquelles se sont trouvées ces contrées méridionales de l'Italie;

De la révolution il reste en ce moment à Palerme beaucoup de ruines matériellement et moralement. Rien encore que du provisoire n'a été fait. Telle est la volonté du dictateur, telle il est Art 1er Est instituée une commission pour la venu récemment la prononcer encore, du haut ville de Naples, composée de dix personnes et de l'ancien palais royal. La semaine dernière, présidée par le syndic (maire de la ville). Sont ainsi que vous le savez, Garibaldi, prévenu que nommés membres de ladite commission: MM. quelque mécontentement se manifestait en SiAndrea Colonna, syndic; le chevalier Carlo Gro-cile sous l'influence du parti qui demande l'anselli; le chevalier Ferdinando Rocco; l'avocat Carmine Antonio Forte; Stanislas Gatti; le comte Correale; le duc de San-Donate; Gennaro d'Agostino; Michele Persico; Angelo Incagnoli; Achille de Lorenzo.

nexion immédiate, est arrivé à Palerme subitement et sans être attendu. Une fois sa présence connue, le peuple s'est porté en masse sur la place du palais.

Garibaldi a paru à l'une des fenêtres, et, dans La commission aura la charge de recueillir cette langue qui prête si bien aux exagérations toutes les sommes qui sont spontanément offertes et à l'emphase, il a prononcé un discours antipar la charité citoyenne. Les noms des bienfai-annexionniste dont le sens est: Que les temps ne teurs seront, avec leurs offrandes respectives, sont pas encore venus pour l'annexion; qu'il successivement publiés dans le journal officiel. A cet effet, la commission nommée déléguera des sous-commissions de son choix pour les divers quartiers de la ville.

Art. 2. Sera en outre mise à la disposition de la même commission la somme de soixante-dix mille ducats qui seront fournis de la manière suivante :

1. Des biens incamérés de l'ordre supprimé des Jésuites, 35,000 ducats.

2. Des biens incamérés de la maison royale,35,000 ducats.

faut espérer et prendre patience; qu'il est contraire aux destinées et au bonheur de l'Italie de la rendre une ainsi, parties par parties; qu'elle est une et doit être proclamée libre et une tout entière. Enfin, il a terminé en disant aux Siciliens que, si les circonstances le forçaient à s'éloigner, tout son cœur restait avec eux.

Comme conséquence sérieuse de la visite de Garibaldi et des quelques heures d'entretien qu'il a eues avec les principaux de la ville, hier un changement de ministère s'est opéré. Les ministres ou directeurs des finances et de l'intérieur ont seuls été maintenus. Les nouveaux directeurs Art. 3. Autant la susdite somme de 70,000 du- sont à la guerre, M. Salvatoro Calvino; à la cats que les subsides à recueillir par la commis-marine, Francesco Baldiserotto; aux travaux pusion instituée seront réalisés et distribués dans le délai de trois mois.

Total, 70,000 ducats.

Art. 4. La commission établira les moyens et les modes opportuns pour faire que les secours soient utilement distribués aux familles les plus besogneuses et ne soient point détournés ou à

blics, Giuseppe Abbegiani; à la sécurité publique, Bragio Preditera; à la justice, baron D. Bartolomeo d'Oudes Rado.

Dans tous ces ministères règne unc inexpérience et une confusion déporables, malgré le zèle et la bonne volonté que déploient les minis

la plupart au courant de leur tâche, quand vous saurez que la plupart d'entre eux reviennent d'exil et n'ont d'autre habitation que les hôtels destinés aux simples voya eurs. L. Boniface.

Nous trouvons dans les journaux anglais la dépêche suivante, en date de Paris, le 30 septembre :

tres ou leurs subalternes, et la patience, la mo- l'examen de Saint-Cyr; c'est à cette époque dération, l'obéissance des administrés. Vous de sa vie que se rapporte un trait qui donne comprenez combien peu ces ministres sont pour la mesure de cette volonté énergique, qui était une de ses principales qualités. Désirant se perfectionner dans l'étude des mathématiques, il s'adressa, pour avoir des répétitions, à un professeur célèbre; mais toutes les heures de la journée étaient prises, ce professeur allait le refuser, lorsqu'il eut l'idée de lui proposer, d'un ton moitié plaisant, moitié sérieux, de venir chez lui «La réponse faite au duc de Cadore, chargé de minuit à quatre heures du matin. M. de de s'assurer des intentions réelles de la France Pimodan le prit au mot, et, pendant un au sujet de la protection du Saint-Siége, contient temps assez long, consacra ainsi une partie l'assurance que nul plus que l'Empereur ne dé-de ses nuits à ces études sèches et ardues. plore la conduite tenue par la Sardaigne. Toutefois, dans les circonstances actuelles, l'emploi L'examen de Saint-Cyr lui fut favorable; de la force, au lieu de diminuer le mal, ne ferait cependant il n'entra pas à l'école. La faque l'aggraver et plongerait l'Italie dans une mille de Frénilly avait des biens considéralutte qui pourrait faire naître une guerre géné-bles en Styrie; elle n'avait eu qu'à se louer rale. Dans le but d'accorder au Saint Siege une de ses rapports avec le gouvernement improtection efficace, l'armée française qui se trouve dans les Etats du Pape sera portée à périal; M. de Pimodan, pour satisfaire aux 24,000 hommes, dont la mission sera de faire désirs de ses parents, entra au service de respecter le patrimoine proprement dit de saint l'Autriche. Les dangers auxquels cette moPierre, comprenant une population de 420,000 narchie fut exposée lui firent bientôt un deames, et les villes de Rome, de Civita-Vecchia et voir d'honneur d'y rester. Il faut ajouter, parce que c'est conforme à la vérité historique, que cet engagement dans l'armée autrichienne fut contracté avec l'autorisation du gouvernement français et avec la réserve formelle de ne jamais servir contre la France.

de Viterbe.

« Le maréchal Vaillant, en cas de besoin, prendra le commandement en chef de l'armée d'occupation, si le patrimoine de saint Pierre était menacé par Garibaldi ou par le Piémont. »>

Un service funèbre aura lieu vendredi prochain, 5 octobre, à 9 heures précises, dans l'église de Notre-Dame, pour le général de Pimodan, les officiers et soldats morts en défendant les droits du SaintSiége. La messe sera célébrée par Son Eminence le cardinal-archevêque de Paris.

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M. GARCIN.

Notice sur le général marquis de

Pimodan.

Au sein de l'armée autrichienne, Georges de Pimodan se fit une place à part par sa présence d'esprit, son activité, sa valeur brillante, toutes ces qualités éminemment françaises qu'il possédait au suprême degré.

Il était en garnison avec son régiment dans un village de la Styrie, lorsqu'il reçut l'ordre de partir pour l'Italie; ils avaient pour destination Vérone, où ils arrivèrent le 31 septembre 1847; l'insurrection qui s'annonçait pendant l'hiver par de sourdes rumeurs, précurseurs de l'orage, éclata au mois de mars. L'ère des combats commenL'Ami de la Religion a déjà rendu un çait pour M. de Pimodan, il le désirait deéloquent hommage à la mémoire du mar-puis longtemps et se trouva à la hauteur des quis de Pimodan; il ne déplaira pas, je circonstances. l'espère, à ses lecteurs d'avoir quelques nouveaux détails sur la vie de ce martyr de la Papauté.

Le 19 mars 1848, le général Ghirardi, commandant la place de Vérone, lui confia une mission pour le général Giulai à TriesGeorges de Pimodan, le second des fils te; plusieurs fois arrêté pendant sa route, issus du mariage du marquis de Pimodan il se sauva par son adresse et par son sangavec Mile de Frénilly, naquit en 1822. Il froid, arriva heureusement, remit ses défit ses premières études au collège des Jé- pêches, apprit à Giulai ce qu'on savait, suites à Fribourg, puis, se sentant porté confusément encore, de l'insurrection de vers la vie militaire, il se prépara à passer Milan, puis repartit pour Venise, chargé,

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