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prétend réserver à l'Eglise seule, mais qui ne sont pas des droits s'ils sont gênés par des obstacles préventifs, au lieu d'être simplement soumis à la répression dans les cas definis par des lois, et jugés par des tribunaux indépendants avec publicité, avec appel.

Voilà les garanties et les conditions de la liberté de l'Eglise. Or vous les violez toutes à la fois la première en supprimant le pouvoir temporel du Pape; la seconde en dispersant les communautés; la troisième en violentant les évêques; la quatrième en confisquant leur patrimoine.

BULLETIN POLITIQUE

25 octobre

Un décret inséré à la Gazette officielle de Turin fixe aux 4 et 5 novembre le vote de l'Ombrie et des Marches sur le plébiscite annexionniste. En même temps les journaux piémontais enregistrent avec fracas les résultats jusqu'ici connus du scrutin des DeuxSiciles. Les oui affluent par centaines de mille; quant aux non, c'est à peine si l'on

Comment voulez-vous donc que la religion soit d'accord avec une liberté qui commence par supprimer la sienne? Etes-vous prêt à rendre au Souverain-Pon- en rencontre quelques-uns, honteusement tife sa souveraineté temporelle, une souverai- cachés dans le fond des urnes. neté qui lui assure assez de puissance et assez de ressources pour qu'affranchi de toute pression et de toute obligation, il n'ait à tendre les mains que vers Dieu ?

Etes-vous prêt à accepter l'entière liberté de l'Eglise dans vos Etats agrandis ?

Etes-vous prêt, dans les six mois que vous voulez bien nous accorder, à demander aux souverains de l'Europe de garantir cette liberté dans leurs Etats, en France, en Russie, en Prusse, en Autriche, en Angleterre ?

Alors, vous pourrez parler de réconcilier la religion avec la liberté.

Il importe de faire connaître le secret de cette unanimité et de dévoiler la raison de cet enthousiasme. Aussi bien, cette petite révélation fait le plus grand honneur à l'habileté des agents de M. de Cavour.

Dans chaque salle de vote, trois urnes sont placées sur le bureau : dans celle de droite sont les bulletins portant le mot oui; dans celle de gauche les bulletins contraires. L'électeur, auquel on a ainsi, par une touchante sollicitude, épargné le Mais, au lieu de cela, depuis dix ans, vous souci d'écrire lui-même son vote, puise à avez violé, sans autre prétexte que le droit du plus fort, tous les traités, tous les engagements sa volonté dans l'une ou l'autre de ces ursolennellement contractés entre le Piémont et nes et dépose librement le bulletin qu'il a le Saint-Siége. De plus, vous avez dénoncé le choisi dans l'urne du milieu. Il y a bien là Souverain-Pontife au congrès de Paris, vous des soldats piémontais, l'arme au bras, qui avez calomnié ses intentions, vous avez tra- surveillent les opérations du scrutin,, mais vesti ses actes, vous avez exilé ses évêques, vous avez bravé ses sentences, vous avez vio- c'est évidemment au seul point de vue du lé ses frontières, vous avez envahi ses Etats, bon ordre; il y a bien aussi des agents des youa avez emprisonné ses défenseurs, vous sociétés secrètes et des comités garibalavez insulté, écrasé, bombardé ses soldats; diens qui suivent attentivement les votes, vous donnez à Garibaldi rendez-vous dans six mais c'est probablement dans un simple mois sur le tombeaux des apôtres ! Puis vous dites aux catholiques : « Je suis la liberté, et intérêt de curiosité ou de patriotisme, et il je vous tends la main. » n'y a pas lieu de croire que la présence des uns et des autres détourne un seul électeur de puiser dans l'urne de gauche.

Non, non, vous n'êtes pas la liberté, vous n'êtes que la violence! Ne nous condamnez pas à ajouter que vous êtes le mensonge! Nous Pour les communes qui ne sont pas le sommes vos victimes, soit : mais nous ne serons point vos dupes. Vous pouvez annexer au siége d'un bureau de vote, le dictateur a Piémont des royaumes et des empires, mais je poussé la délicatesse et l'attention jusqu'à vous défie bien de rallier à vos actes une seule y envoyer des soldats sardes et des chemiconscience honnête. L'accord bienheureux et nécessaire de la religion et de la liberté aura ses rouges de ses propres troupes, qui préson heure; mais, si elle est, hélas! pour long-sentent courtoisement à domicile les trois temps retardée, ce sera votre faute et votre urnes. L'électeur choisit et dépose librement son bulletin. C'est le suffrage universel' perfectionné.

éternel déshonneur.

Ch. DE MONTALEMBERT.

La Roche en Breny, 22 octobre 1860.

Que le Siècle et l'Opinion prétendue nationale ne crient pas à l'invention. Nous ne

faisons que rendre hommage à l'indus-[avec le czar. On pense que l'empereur trieuse dextérité de M. de Cavour. La con- d'Autriche et le prince de Prusse quitteront ception sublime des trois urnes appartient demain soir la capitale de la Pologne.

26 octobre

Les souverains sont toujours à Varsovie,

bien au piémontisme; elle est prescrite par l'article 4 du décret relatif au vote, et le correspondant napolitain du Journal des Débats écrit à cette feuille aujourd'hui même qu'il a vu fonctionner cet ingénieux système. «Le et le télégraphe se borne à nous faire savote, dit ce correspondant, a lieu en plein voir qu'ils confèrent entre eux ainsi que air, sous les yeux de tout le monde, qui leurs ministres. Quant au caractère et à la regarde si l'électeur prend dans l'urne un portée de ces délibérations, on continue oui ou un non, ne pouvant pas prendre les d'en être réduit aux conjectures. deux ensemble et jeter dans l'urne ce qu'il veut en secret. Y aurait-il un seul individu, si ami du Roi, si attaché aux Bourbons qui osât s'abstenir ou refuser son suffrage?» Le correspondant des Débuts calomnie les Napolitains: il est évident que leur vote est aussi libre que spontané, et qu'une uranimité ainsi acquise est hors de toute discussion. L'histoire devra son admiration au fameux procédé des trois urnes !

Le langage de la presse allemande est plus explicite, et, s'il faut en croire les principaux organes d'outre-Rhin, ce rapprochement intime des cours de Pétersbourg, de Vienne et de Berlin aurait pour conséquence prochaine une intervention de l'Autriche en Italie.

« On croit, dit la Gazette nationale, qu'une intervention autrichienne dans la péninsule est plus proche qu'on ne le pense La nouvelle de l'évacuation de Capoue peut-être à Turin et à Paris. » D'autre part, par les troupes royales n'est pas confirmée la Gazette de Cologne assure que l'armée jusqu'ici, mais on la regarde comme vrai-d'Italie vaètre portée au chiffre de 280,000 semblable, le roi de Naples ayant, dit-on, hommes. « L'octroi de la nouvelle constitu par suite de l'intervention piémontaise, l'in- tion, dit ce journal, semble avoir pour but tention d'abandonner la ligne trop étendue principal de tranquilliser la Hongrie et de du Volturne, pour se replier sur Gaëte et recommencer ensuite la guerre en Italie.»> A concentrer sa défense derrière le Gariglia-Trieste, d'après une correspondance de l'Ost-Deutsche-Post, l'impression est la.

no.

C'est, paraîtrait-il, à l'exécution de ce même, et l'opinion publique voit dans les plan, que se rattacherait le petit combat réformes concédées un symptôme de guerd'Isernia, entre l'avant-garde sarde et une re. Enfin des lettres de Vienne, relatées par colonne napolitaine. Cette colonne avait le Nord; portent que François-Joseph ira se pour but d'arrêter momentanément l'en-faire couronner roi de Hongrie, et qu'alors nemi pour laisser à la garnison de Capoue « appuyé sur la force entière et le dévouele temps d'opérer son mouvement de re-ment d'une vaillante nation qu'il a rentraite. due heureuse, l'Empereur, après avoir Une dépêche adressée de Naples au Ti-reconnu, en Hongrie, le droit dans toute sa plénitude, pourra plus facilement mes prétend que le général Türr serait parti par mer avec la légion hongroise violés et ne sera pas seul alors à tirer l'épée avec la légion hongroise prendre la défense des droits d'autrui pour une destination inconnue; mais on pour les venger. » ajoute peu de foi à cette nouvelle.

Les avis de la Lombardie assurent que les Autrichiens ont réuni à Revere un corps de 20,000 hommes, et que le duc de Modène est à Borgoforte à la tête des 5,000 mes qui composent sa petite armée.

Nous relatons toutes ces rumeurs pour ce qu'elles valent.

D'un autre côté, le Daily-News, qui passe pour recevoir les inspirations de lord John hom-Russell, croit devoir fournir, en réponse à la note de la Gazette prussienne sur la récente entrevue de Coblentz entre ce minis tre et le baron de Schleinitz, des expli

De Varsovie, on apprend seulement que le comte de Rechberg a eu une conférence

cations pour lesquelles, dit-il, il ne craint | sadeur près de la cour de Sardaigne. Elle pas de démentis. Suivant le journal an- ne laisse à Turin qu'un simple chargé glais, aucun engagement n'a été échangé d'affaires.

ni aucune convention formulée entre les Une dépêche de Londres annonce, d'adeux ministres dans cette entrevue, la-près des lettres de New-York en date du quelle, ajoute-t-il, «n'a changé ni modifié 13, que le prince de Galles aurait été inen rien la politique anglaise. » Pourquoi sulté pendant une procession par un indivil'aurait-elle changée? La politique du ca- du qui a dirigé contre lui une attaque à labinet de Londres s'est récemment dessi- quelle a heureusement échappé l'héritier de née dans la note de lord John Russell à la couronne d'Angleterre. Le coupable, que sir James Hudson, et il est peu probable l'on croit fou, serait, dit on, un Anglais. que l'Allemagne demande à la GrandeBretagne de modifier une attitude si favorable à l'Autriche et au maintien de sa domination en Vénétie.

P. S. Une dépêche de Varsovie anronce que les souverains se sont séparés : François-Joseph a repris ce matin même la route de Vienne; l'empereur de Russie et le prince de Prusse ont dû partir dans la

Les nouvelles de l'Italie méridionale font pressentir un choc prochain entre les trou-journée. pes piémontaises et l'armée de François II. D'après une dépêche de Naples, VictorEmmanuel serait à Stéoni, à quatre ou cinq lieues de Capoue, avec 25,000 hommes, et on regardait une bataille comme imminente.

Quart à l'entrée des garibaldiens dans Capoue, annoncée par la Gazette officielle de Turin, elle est démentie par le télégraphe.

Le vice-amiral Le Barbier de Tinan, commandant l'escadre française, et le contre-amiral Mundy, commandant l'escadre britannique, ont quitté Naples pour aller mouiller dans le port de Gaëte. On sait qu'aucune des puissances européennes ne reconnaît le blocus de ce port.

Le Morning-Post rapporte qu'il y a actuellement à Naples environ 4,000 réfugiés politiques, tant Napolitains que Siciliens, tous attachés à la cause de François II. Encore une preuve de l'unanimité des populations en faveur du piémontisme.

Le gouvernement sarde vient de nommer deux commissaires royaux extraordinaires, l'un à Naples, l'autre en Sicile. C'est M. Farini qui va à Naples; les talents annexionnistes dont il a fait preuve à Parme, à Modène et à Bologne le désignaient pour ce nouveau poste; il est remplacé à Turin comine ministre de l'intérieur par M. Minghetti. Le proconsulat de Sicile est dévolu au marquis Montezemolo.

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LÉON LAVEDAN.

On nous écrit de Rome, 20 octobre : Je puis vous donner quelques nouveaux détails sur l'arrivée du général de Lamoricière.

Mgr de Mérode et M. de Corcelle, son parent et ami, avaient été à sa rencontre jusqu'à Palo. Il est rentré à Rome le 15 au soir. Il est assez souffrant par suite des fatigues de son expédition et de son voyage. Les Piémontais qui l'ont amené d'Ancône à Gênes lui ont fait doubler la Péninsule. Le Saint-Père, instruit de l'état de souffrance du général, était décidé à aller le voir, place d'Espagne, où il est descendu; il avait donné ses ordres en conséquence. Le général, en ayant eu connaissance, se rendit au Vatican. Mais dès que le SaintPère fut instruit de son arrivée au palais, il sortit de ses appartements privés, s'avança jusqu'au second salon, et il le pressa très-af

fectueusement entre ses bras.

L'entrevue entre Pie IX et Lamoricière a

duré plus d'une heure. Le général a paru trèstouché des témoignages qu'il a reçus du Souverain-Pontife. Il s'occupe très-activement de la rédaction de son rapport; on peut être sûr qu'il sera rédigé avec une sévère impartialité.

Le paquebot que. le Souverain-Pontife a loué pour aller pourvoir aux soins des pauvres Irlandais prisonniers à Gênes, était monté par M. Odon Russell, proche parent de lord John Russell. Il avait bien voulu se charger de cette Inission.

Pour extrait: M. GARCIN⚫

il est curieux de savoir comment elle a été accueillie, il y a quelques jours, dans les pays étrangers.

Au moment de clore la session, le Sénat sarde a ordonné la mise en vigueur des coDans les cercles politiques de Berlin, dit des piémontais dans les provinces de l'Emi- la Gazette de Carlsrhue, on prétend savoir lie. Ces contrées ont toujours repoussé avec que « le gouvernement anglais se serait énergie l'adoption de cette mesure. Leurs prononcé contre l'idée d'un Congrès euroreprésentants les plus dévoués à la politi-péen, mise en avant par le gouvernement que de Turin demandaient la conservation français. Dans les circonstances actuelles, des lois locales bien plus anciennes et autre-l'Autriche et la Prusse seraient également ment remarquables que la législation sarde. opposées à la réunion d'un Congrès. » Ils ont eu beau prouver que l'Italie devait

Les caisses sont à sec. Depuis le jour de

être italienne et non piémontaise, que le On écrit de Naples que la ruine est gémot d'annexion n'était pas synonyme d'ab-nérale. Chacun est effrayé des conséquensorption radicale: le Piémont n'a tenu nul ces d'une pareille situation. compte de ces réclamations légitimes. Profitant de la force matérielle et de son auto-son entrée à Naples, Garibaldi a dépensé 15,000,000 ducats. rité despotique, il a imposé à l'Emilie une législation dont elle ne voulait à aucun prix. Voilà comment le Piémont respecte les vœux des populations qu'il prétend affran

chir.

Les Chambres se sont également occupées du concordat autrichien en vigueur dans la Lombardie : elles ont conclu à son abolition immédiate. Dans des temps plus calmes et plus réguliers, dans des pays moins tourmentés par les passions, on eût préalablement songé à s'entendre avec la cour de Rome, dont on ne peut guère faire abstraction dans le règlement des matières religieuses. Mais, depuis qu'il s'est engagé dans la voie de la révolution et du mépris, le gouvernement de Turin se glorifie de méconnaître l'autorité spirituelle de Rome. S'il ne craignait pas de trop froisser l'esprit religieux du pays, il ne reculerait pas devant le schisme.

laient en faveur d'un vote négatif; vingt On a emprisonné les individus qui parlaient en faveur d'un vote négatif; vingt personnes ont été arrêtées comme réactionnaires. Heureuses encore celles qui échappent au poignard pour n'avoir pas déposé dans l'urne un vote favorable à l'annexion ou à l'unitarisme, puisque ces deux mots ont aujourd'hui la même signification!

Examinons un moment la disposition actuelle de l'armée de Garibaldi : la première ligne est occupée par les Anglais; la seconde par les Hongrois; la troisième par les Piémontais. Voilà quelle est au fond cette armée nationale chargée d'affranchir l'Italie du joug du Pape, de François II et de l'étranger. Vit-on jamais dans l'histoire du perie semblable?

Le travail de M. de Falloux sur la question romaine continue à occuper la presse étrangère. Les adeptes de la révolution s'efforcent de le réfuter; les partisans de la cause catholique et conservatrice y puisent d'irrésistibles arguments pour flétrir la politique de la spoliation et venger les droits méconnus du Saint-Siége.

Nous lisons dans la dernière livraison de la Civilta cattolica de Rome :

Il n'a pu obtenir du Souverain-Pontife l'établissement du mariage civil. Il ne voit pas bien lui-même l'importance et l'utilité de cette modification. Mais il suffit que Rome la repousse pour qu'il cherche à l'introduire dans les lois. Le ministre de la justice a déclaré qu'il ferait tous ses efforts « Le Correspondant du mois de septempour assurer à l'Italie cet incomparable bienfait, comme si l'Angleterre et la Prusse bre dernier contient un très-remarquable étaient plongées dans la tyrannie et le article sur la Question romaine. Cet article chaos, parce qu'elles ne l'ont jamais envié. est sorti de la plume catholique et exercée Les feuilles catholiques de Turin et de Gede M. de Falloux, qui, dans toutes ces dounes ont réduit à leur valeur ces grossiers sophismes; mais que peut aujourd'hui la raison contre l'arbitraire et la violence?

Au moment où le Constitutionnel vient de lancer de nouveau l'idée de Congrès pour le règlement de la question italienne,

loureuses épreuves du Souverain-Pontife et de Rome, a souvent réjoui les cœurs catholiques par la franchise de sa parole, Nous avons cru faire chose utile non moins qu'agréable à nos lecteurs en leur donnant la traduction de la plus grande partie dudit article, qui a été publié à Paris, et n'a valu

aucun avertissement au journal dans lequel | feuilles garibaldiennes un moyen infaillible il a été inséré.. »

Nous comptions sur le désintéressement et l'impartialité de la Patrie; elle nous prouve qu'elle ne méritait point cet excès

d'honneur.

le

d'avoir toujours raison et de prouver aux adversaires qu'ils ont toujours tort. Rien de odieux que les commentaires qu'elles sont plus suspect, de plus absurde, de plus censées recevoir de Rome. On dénature les Il y a quelques jours à peine, lorsque faits, on travestit les situations, on suppose Piémont, foulant aux pieds toute pudeur et tions ridicules et des projets impossibles. aux personnages qu'on déteste des intentout sentiment de justice,, envahissait les La malignité et la haine poursuivent avec Etats du Saint-Siége, nous protestions au un acharnement implacable le général de nom des droits de la Papauté indignement Lamoricière. On ne lui pardonne pas d'aviolés. La Patrie, on s'en souvient, ne voir organisé une armée qui maintenait comprenait rien à ces alarmes; elle nous l'ordre dans les Etats romains, et d'avoir reprochait de signaler à l'indignation pu- forcé le Piémont à violer ouvertement toublique les odieux attentats du Piémont, tes les lois divines et humaines pour hâter lorsque nos évêques gardaient le silence. le grand œuvre de la révolution et de l'uniElle répondait de leur confiance et de leur té en spoliant le Saint-Père. satisfaction à l'endroit de la question romaine. Elle nous opposait avec une insis-l'illustre défenseur du Saint-Siége se tient On sait que, depuis son retour à Rome,, tance particulière les manifestations du dans une réserve telle, que l'opinon s'en est clergé et des catholiques de Savoie. Les évêques ont parlé, et ils n'ont pas pré-tif pour la France. Nous n'avons pas besoin émue comme d'un indice de départ définicisémentexprimé les sentiments de confian-d'ajouter quel prix attache le gouvernement, ce et de satisfaction qu'on leur prêtait. La à son maintien à la tête de la petite armée mandements, une seule de leurs circulaires? Pontificale. Or voici comment un journal du soir présente les faits: Nous ne désespérions pourtant pas encore de voir insérer dans ses colonnes la belle adresse des évêques, du clergé et des catholiques de Savoie. Que n'avait point dit la Patrie pour établir un étrange contraste entre leur attitude et la nôtre? Elle s'est également abstenue : pas un commentaire, pas un mot, pas une allusion sur ces énerAutrefois on admirait l'abnégation et giques et unani nes protestations des pas-l'héroïsme de ses adversaires; aujourd'hui, teurs et du troupeau. Les lecteurs de la Patrie,-cette feuille a C'est un des grands progrès de la révoluon exploite tous les moyens de les sacrifier,, soin de nous dire qu'ils sont très-nombreux, tion. doivent donc avoir encore la conviction formelle que l'Ami de la Religion, en protestant contre les sacriléges rapines dugouvernement sarde, s'est isolé des gardiens de la conscience publique, que les évêques n'ont aucune crainte, aucun souci au sujet de la situation faite à Pie IX, que la Savoie, en particulier, est animée de sentiments diamétralement opposés à ceux qui nous inspirent.

Patrie a-t-elle mentionné un seul de leurs

-

Est-ce là tout le respect auquel ont droit la vérité et les lecteurs?

C'est un moyen plus aisé que loyal de ne pas se tromper soi-même et de tromper les autres. Laissons à la Patrie le triste avantage d'en user et d'en abuser.,

Depuis quelque temps, les correspondances étrangères sont dans les mains des

« M. de Lamoricière fait retentir la ville éternelle de plaintes renouvelées des la mentations de Jérémie. Il accuse, assure-ton, le gouvernement français d'avoir trompé nelli qui ne cherche qu'à se débarrasser du ses espérances, et fatigue le cardinal Antofantôme de Castelfidardo. »

P. LAMAZOU

Les vicaires généraux capitulaires du diocèse de Vannes viennent de publier une circulaire pour recommander le Pape à la générosité du clergé et des fidèlesdu diocèse. «Les nouveaux et plus pénibles événe→ ments qui viennent de se passer, l'ont réduit à un état tel que, si le monde catholique ne lui venait pas en aide, le Souverain-Pontife

se trouverait dénué des ressources nécessaires. Est-il rien de plus douloureux pour un cœur filial!»

Dans la lettre pastorale que nous avons reproduite, Mgr de Coutances donne communication de l'Allocution du SaintPère, et engage le clergé à célébrer des ser

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