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frein qui venaient de précipiter un souverain sans défense vinssent se jeter aussi sur Celui qui était le représentant des principes

du fanatisme sans pitié; cri de désolation de la part de nos frères poursuivis, traqués, égorgés impitoyablement. Dans notre France si généreuse tous les cœurs ont été sou-qu'ils méconnaissaient; mais devions nous levés d'indignation; un cri aussi s'est fait entendre, comme autrefois, au milieu de nos pères Dieu le veut; et le prince a qui Dieu a remis l'épée de la France l'a tirée aussitôt pour aller défendre la civilisation, la religion et la vie des malheureux opprimés. Qu'il en soit mille fois béni : c'est à ces nobles impulsions que nous aimons à reconnaître l'autorité.

:

croire que le rejeton de l'antique et pieuse maison de Savoie pût jamais oublier la foi de ses ancêtres et trahir le Pontife vénérable dont il s'était déclaré le fils! Ah! nous avions la confiance dans les lois qui gouvernent les nations, dans les droits de la justice et de l'honneur; et nous Français nous re soupçonnions pas qu'un état allié pût oublier la promesse solennelle qui nous avait été faite par la bouche de celui à qui la France avait donné la mission de mettre un terme à l'anarchie et de comprimer les révolutions. Nous avions confiance aussi dans le zèle de ces fils si dévoués qui étaient

Mais voilà que tout à coup, N. T.-C. F., plus près de nous un autre cri s'est fait entendre c'était celui de notre pontife, de notre Père bien-aimé : il était menacé dans ses Etats, sur son trône si pacifique, au milieu de ses sujets qu'il appelle ses en-venus se ranger au pied du trône pontifical fants, qui devraient bénir son autorité pa- sous la conduite du guerrier illustre qui si ternelle et son indulgente bonté. Et cette longtemps guida nos phalanges et les confois, il faut bien le dire, ce siége de Rome, duisit à la victoire. Mais hélas ! Nos espéce pontife n'était plus menacé par le fana- rances ont été trompées, et une irruption tisme musulmon cherchant encore à se pré- sauvage est venue porter tout à coup le racipiter sur l'Occident; il était menacé par vage et la mort dans des contrées sans déses fils eux-mêmes, par ceux qu'il a élevés, fiance et écraser par le nombre la poignée qu'il a nourris de son pain, du lait de sa de braves qui, comme autrefois les soldats parole, qu'il édifiait de l'exemple de ses de Judas Machabée, se sont sacrifiés pour vertus. Tu vero homo unanimis, qui me- la défense de la ville sainte et de son Poncum dulces cupiebus cibos : ô vous qui m'aptife vénéré.

peliez votre père, qui comptiez des saints Au milieu de ce désordre, à la vue de parmi vos ancêtres, dont le père lui-même cette violation de tous les droits, et malgré se proclamait notre défenseur, comment et les cris de douleur et de détresse du noble pourquoi vous êtes-vous fait notre enne-vieillard qui proteste seul avec une énergique mi. Tu vero homo unanimus....

générosité, les nations stupéfaites gardent le Nous ne venons point ici discuter devant silence, elles se contentent de pondérer leurs vous, N. T.-C. F., les droits de l'autorité intérêts dans la balance de la diplomatie; temporelle du Saint-Siége, la nécessité de des feuilles mensongères nous accusent son indépendance, la lég timité d'une pos d'exagération; et une feuille, dont la parole session consacrée par les siècles et par la serait si grave, se tait. Dans de telles cirgénérosité des Souverains et des peuples; constances, au milieu de toutes ces défectoutes ces questions ont été mises en lutions, nous ne garderons pas le silence, mière, et devant les passions qui ferment nous, N. T.-C. F.; dussent nos paroles les yeux et se bouchent les creilles, à quoi être mal comprises, nous élèverons la voix bon rappeler les principes même les plus et nous protesterons contre de pareilles évidents! Nous venons, obéissant à notre énormités. Il y a un temps pour se taiconscience et répondant à la vôtre, protes-re, mais il y a un temps pour parler, dit ter en ce moment contre la violation de tous les droits méconnus, contre les attaques injustes auxquelles le Saint-Siége est en butte.

Nous dira-t-on que nous aurions dû les prévoir depuis longtemps; que la terre tremblait dans un Etat voisin et que l'orage menaçait la ville sainte? Ah! peut être devions-nous craindre qu'un aventurier sans mission et des soldats sans

l'Esprit-Saint (1); nous répéterons, avec le grand Apôtre, que ni la mort, ni la vie, ni aucune créature ne nous séparera de la charité de Jésus-Christ (2). « Si je t'oublie, Eglise

(1) Tempus tacendi et tempus loquerdi. Eccl. c. 3, v. 7.

alia poterit nos separare à charitate Dei quæ est (2) Neque mors, neque vita... neque creatura in Christo Jesu Domino nostro. Ep. ad Rom., c. 8, v. 38, 39.

« romaine, puissé-je m'oublier moi-même, | fiance dans les cavaliers et dans les chariots, hi in curribus et hi in equis, nous, nous mettrons la nôtre dans le nom du Seigneur : Nos autem in nomine Domini.

« que ma langue se sèche et demeure im« mobile dans ma bouche, si tu n'es pas toujours la première dans mon souvenir, a si je ne te mets pas au commencement de tous mes cantiques de réjouissance » toi et ton chef auguste, notre Père et Pontife bien aimé (1). Ce cri du grand Bossuet, nous le répéterons du fond de notre cœur, et vous le répéterez aussi avec nous, N. T.-C. F.; que d'autres se taisent, nous, nous parlerons, et si nous étions muets, les pierres crieraient, suivant le mot de nos saints livres, pour rendre témoignage à la vérité et à la foi.

Prions donc, N. T.-C. F., prions pour le Pontife magnanime qui seul a osé résister à l'orage, et au milieu de cet oubli général des principes n'en veut abandonner aucun; prions pour les défenseurs, pour les martyrs qui déjà ont succon bé dans cette lutte glorieuse, pour ceux qui, sans se laisser abattre, résistent encore noblement à la tempête, pour leur chef si généreux malgré tous les revers; prions pour la sainte Eglise romaine notre mère, si éprouvée, si malheureuse; prions pour ses enfants fidèles, et pour ceux mêmes qui, encore cette fois, ont brisé les liens de la reconnaissance et de la soumission; prions pour les princes de la terre: oh! que le Seigneur les éclaire sur leurs véritables intérêts, sur les dangers de l'anarchie, sur la nécessité de consolider par la religion les bases de leurs trônes ébranlés; et nous, N.T.-C. F., au lieu d'être étonnés, au lieu de nous laisser décourager par ces tempêtes, dont l'histoire des nations nous offre tant d'exemples, ranimons notre foi en élevant nos yeux vers le ciel, en nous rappelant que le triomphe du mal n'a qu'un temps, et que le Seigneur a toute l'éternité pour redresser et réparer les vicissitudes de cette vie mortelle.

Ah! dans notre douleur, nous avons parlé à Dieu, nous avons répandu nos larmes en sa présence, nous l'avons prié de se lever pour dissiper ses ennemis et pour defendre son Christ. Nous avons parlé à celui qui sur la terre est le dépositaire de sa puissance, à cette secor.de majesté, ainsi qu'on l'appelle noblement, qui avait fait briller pour nous l'arc-en-ciel dans des temps d'orange. Oui, N. T.-C. F., notre confiance a porté jusqu'au pied du trône nos respectueuses doléances, et si l'on nous accusait de témérité, nous trouverions notre excuse dans notre foi et dans vos cœurs : Qui pourrait nous condamner parce que nous avons fait un appel aux sentiments généreux de celui qui est le successeur des rois très-chrétiens, de celui qui préside aux destinées de cette France qui, malgré parfois des agitations convulsives, et cependant chrétienne et catholique au plus intime de son cœur? Si d'autres perdent l'espérance, ah ! il faut qu'elle se retrouve toujours vivante au cœur de l'évêque et du pasteur, et que dans sa foi intime, il s'écrie aussi, lui, comme le saint homme Job, etiamsi occiderit me, in ipso sperabo (2); oui, quand vous m'accablerież, ô mon Dieu, je veux toujours espérer en vous ; quand je serais aux portes du tombeau, vous pour-beaucoup, de prier sans relâche, de prier C'est donc l'heure de prier, de prier En effet, N. T.-C. F., l'histoire du avec plus de ferveur et de piété que japle de Dieu, comme les annales de l'histoire profane, ne nous ont-elles pas montré bien des fois que lorsqu'on croyait tout perdu la Providence se plaisait à sortir de dessous le nuage, et par des moyens inconnus tirait le salut des causes mêmes qui avaient semé l'épouvante. Il en est qui mettent leur con

rez m'en retirer.

(1) Psaume 136, v. 6, 7, 8. (2) Job, c. 13, v. 15.

peu

Circulaire de Mgr l'évêque de Poitiers.

Poitiers, le 29 septembre 1860. Monsieur le curé,

L'heure présente est solennelle; elle occupera une place incomparable dans les annales de l'Eglise et dans les fastes du

monde.

mais.

La page des livres saints que la fête de ce jour nous faisait lire ce matin, le récit du combat de Michel et des siens contre Lucifer et ses légions rebelles, c'est l'histoire de la lutte engagée à cette heure.

La solution définitive n'est pas douteuse. La victoire restera à Dieu et à l'Eglise. Le triomphe des hommes sacriléges sera momentané.

Des braves sont tombés. Ne les plaignons

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19 régiment d'infanterie.
régiment d'infanterie. Colonel Guynet.
2o brigade. Général MICheler.
régiment d'infanterie.
71 régiment d'infanterie.
Cavalerie. - 2 escadrons du 4e régiment de hus-
sards.

Ils se battaient pour la vérité, pour la pas. justice, pour le droit, pour l'Eglise, pour Jésus-Christ; ils sont au ciel. Ou bien, si leur propre sang n'avait pas lavé entière- 59 ment toutes leurs imperfections, le sang de Jésus-Christ qui va couler pour eux entre les mains des prêtres, achèvera prompte- Artillerie. ment de purifier leurs âmes et leur ouvrira Génie. les portes de la gloire éternelle. Quant à la gloire humaine, ils l'ont amassée autour de

leur nom comme d'autres amassent autour du leur le mépris et l'exécration de tous les âges. Honneur à ces immortelles victimes d'une cause qui ne mourra ici bas qu'avec le monde !

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Colonel Berger. '

· Colonel Dargent.

8 batterie du 16e régiment-monté. 5 compagnie du 2° régiment.

C'est à Marseille et non à Toulon qu'aura lieu l'embarquement de cette division.

M. GARCIN.

En attendant que Victor-Emmanuel soit D'autres sont blessés, sont captifs. Féli- proclamé roi d'Italie du haut du Quirinal citons-les, et proclamons bienheureuses les ou du bas de la roche Tarpéienne, il est mères qui ont donné le jour à ces jeunes John Lemoinne, plus impatient que Garisacré tel dans le Journal des Débats par M. héros. De premiers rapports nous appren-baldi lui-même. Selon cet écrivain, dont la nent en particulier que les intrépides volontaires partis de ce pays se sont couverts plume avait naguère tant de charme et d'ind'honneur comme ils ont été criblés de blessures. Par la protection de la Vierge Marie, que toute la cité est venue invoquer pour eux, durant le mémorable Triduum qui a précédé la Nativité, et grâce aussi à l'intercession de notre puissante patronne. sainte Radegonde, dont le tombeau est journellement assiégé de tant de prières, nous avons cette consolation qu'aucun des nombreux soldats que nous avons bénis et qui nous permettent de les appeler nos enfants, ne paraît pas avoir succombé dans ce premier fait d'armes.

térêt, l'attentat piémontais contre l'Eglise d'être un acte révolutionnaire, c'est un acte est un simple mouvement en avant; loin de contre-révolution, dont doivent être infiniment reconnaissants tous les catholiques et les conservateurs, et dont les italial'anarchie présente, en un mot, n'est qu'apnissimes seuls ont le droit de se plaindre; parente, et on peut être persuadé que l'Italie sera sauvée par un homme de tant de hardiesse et de finesse, d'imagination et de sang-froid que Garibaldi, dont la chemise rouge elle-même n'effarouche pas M. Le

moinne.

Enfin, d'autres combattent encore. Ils C'est l'effet inévitable du spectacle cordéfendent, contre les cohortes de la révolution et de l'enfer, le dernier rempart de la rupteur des triomphes de la force, a obserroyauté pontificale, la dernière garantie vé M. de Rémusat, que d'affaiblir et d'altéhumaine de la dignité et de l'indépendance rer les notions augustes sur lesquelles rede toutes les consciences chrétiennes, le pose toute vertu. Depuis longtemps certaidernier honneur des monarchies européen-justesse de cette pensée; il n'appartenait nes feuilles se sont chargées de prouver la nes. Que nos prières, nos vœux, nos soupirs, à toute heure du jour et de la nuit, toutefois qu'à nos tristes jours de voir des montent vers le trône de Dieu dans les organes libéraux, jouissant d'une grande cieux, et vers les tabernacles de Jésus- téputation de sagacité, fléchir eux aussi le Christ sur la terre! Espérons encore, espé- la fois le bon sens et la langue, ne plus exespé-genou devant le veau d'or et, outrageant à rons contre toute espérance. Ce qui est im- la fois le bon sens et la langue, ne plus expossible aux hommes est possible à Dieu. primer de sympathie que pour la brutalité chamarrée d'or, étincelante d'acier et précédée de musique. Quelqu'habitué que l'on soit aux changements de décoration, on ne saurait assister à celui-là sans pousser une

La division qui doit quitter Lyon aujourd'hui. 1" octobre, pour se rendre à Rome, est ainsi composée :

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exclamation.

Ce n'est pas un changement de décoration, nous dira-t-on. Les succès auxquels nous applaudissons aujourd'hui, nous les avons constamment appelés de nos vœux;

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Augustin GALITZIN.

Le Moniteur de l'armée donne les nou

sions militaires instituées par lui ont jugé sans désemparer tous les individus de cette ville reconnus coupables.

ce n'est pas nous qui sommes allés vers faire de cette question une question de paGaribaldi et consorts, c'est Garibaldi qui triotisme, il nous est impossible ne ne pas est venu à nous et qui nous a surpris. en faire une question d'honneur. Dans ce cas, vous conviendrez que vous avez réussi à cacher vos opinions avec un art dont Machiavel ne sera plus désormais la suprême expression, et vous ne saurez toujours éviter le reproche d'inconséquence. velles suivantes de Syrie : Vous voulez la liberté en Italie : c'est également notre rêve, mais nous ne sépaNous avons des correspondances de Syrie qui rons par la justice de la liberté et ce n'est vont jusqu'au 21 septembre; voici les faits qu'elles mentionnent. Fuad Pacha, commissaire gépas uniquement dans la Péninsule que nous nérai de la Porte ottomane, a terminé la premièsouhaitons voir advenir son règne. Pour-re partie de sa mission à Damas. Les commisquoi ne travaillez-vous pas davantage à l'établir ou le rétablir ailleurs? Je vois bien des décorations à vos boutonnières, je n'aperçois pas d'égratignures à vos mains, et je ne comprends pas comment les mêmes voix qui, durant dix-huit ans, se sont élevées avec tant d'ardeur et de verve contre l'insurrection et l'émeute ne se font plus entendre que pour les exalter et les sanc-avons annoncé la condamnation; Ali-Bey, miralaï, tionner. « Il n'y a plus maintenant, remarquait M. Guizot, que des forcenés qui crient: A bas les nobles! A bas les prêtres ! Pourtant bien des gens honnêtes et sensés, et qui désirent ardemment que les révolu tions finissent, ont encore au fond du cœur quelques restes de sentiments auxquels ce cri répond. »

D'après le rapport officiel inséré dans les journaux de Constantinople, 167 individus ont été condamnés à mort pour avoir pris part aux massacres des chrétiens; dans ce nombre, 56 ont été publiquement pendus sur la grande place, et 111 ont été fusillés. Parmi ces derniers se trouven* Ahmet-Pacha, ex-gouverneur de Damas, dont nous

bimbachi. Indépendamment de ces actes de sévère colonel; Osman-Bey, caïmacam; Mehemet-Ali-Bey, justice, un grand nombre d'individus ont été condamnés aux travaux forcés et subissent déjà leur peine.

Après l'accomplissement de ces actes, FuadPacha est parti pour Beyrouth, où il est arrivé le 12 septembre. Il a été reçu de la manière la plus distinguée par le général de Beaufort d'Hautpoul, et, le 43, une graude revue des troupes Après avoir dirigé l'opinion publique en françaises a eu lieu en son honneur. A sept heures et demie le général est arrivé accompaFrance,, et qui dit en France dit en gné du Pacha. Les tambours ont battu Europe, suffirait-il à votre ambition d'ê-champs et les soldats ont présenté les armes. tre l'écho de ces braves gens parmi lesquels Après la revue, les troupes ont été massées à vous n'avez pas la chance de rencontrer l'extrémité du camp, puis, a commencé le défilé par peloton. Le général a ensuite reconduit jusaucun de vos plus anciens et de vos plus qu'à sa résidence Fuad Pacha, qui lui a témoigné illustres maîtres? toute son admiration pour la belle tenue du corps

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aux

de toutes les manières. Nos soldats montrent une

«Chaque jour, dit M. Lemoinne en ter-expéditionnaire. minant son article, chaque jour que le Pape Is ont célébré le 14, avec les habitants catholiL'état sanitaire de nos soldats est excellent. passe dans Rome sous la garde d'une force ques, la fête de la Sainte-Croix, so ennité reliétrangère ne fait que démontrer l'impossi-gieuse pour laquelle les Maronites déploient tous bilité où il est de s'y maintenir seul. >> les ans une grande pompe. Pendant trois jours Mais pourquoi le Pape a-t-il besoin de de grands feux out été allumés sur la cime des cette force étrangère? Evidemment par-superbe. montagnes en signe de joie; c'était un spectacle ce que le Piémont à droite et Garibal- La ville de Beyrouth continue à jouir de la plus di à gauche n'ont jamais cessé de faire ce que M. Lemoinne appelle innocemment des nouvements en avant. Délivrez-le de ces mouvements protecteurs, faites pour lui la centième partie de ce que vous avez si généreusement accompli pour prolonger le sommeil du Grand-Turc, et Pie IX sera le premier à vous délier des obligations d'une nation chrétienne. D'ici là : Tout ce qui touche le Pape, c'est vous-même qui favez déclaré il y a quelques mois, touche le monde, et, s'il vous est impossible de

profonde tranquillité. On y voit une population
chrétienne très-nombreuse, que nous secourons
bonté et une charité inépuisables; ils partagent
tout ce qu'ils ont avec les pauvres et sont très-
aimés de ce peuple; le nom de la France est
prononcé partout avec une admiration sympathi-
de Beyrouth, a commencé le 20.
que. Le procès de Kurschid-Pacha, ex-gouverneur

Ce personnage avait été envoyé dès les premiers moments à Constantinople; mais le divan théâtre même de ses crimes, pour y être jugé a décidé qu'il serait renvoyé en Syrie, sur le La sentence devait être prononcée plus tôt, mais elle a été retardée par suite des nombreuses con

frontations qu'exigeait l'instruction de cette af-veugle et implacable contre le nom chréfaire, la plus grave de toutes à cause du nom et tien. de la qualité des individus qui se trouvent compromis.

L'arrangement de la question de Syrie comprend deux points principaux: le premier est relatif au jugement et à la punition des cou. ables; le second à la reconstitution administrative de la Syrie. Fuad-Pacha, chargé seul du premier point, montre une activité et un esprit d'équité auxquels tout le monde rend justice. Après avoir ordonné le procès de Kurschid-Pacha, il a décidé qu'on commencerait l'instruction contre les chefs druses, qui ont ordonné ou qui ont pris part aux horribles mas acres du Liban: en conséquence, il a fait sommer ces chefs de se rendre à Beyrouth, pour y rendre compte de leur conduite.

Une dépêche télégraphique, publiée par tous les organes de la presse de Paris, annonce que la plupart de ces chefs ont refusé d'obtempérer aux oldres du représentant de la Porte et qu'en conséquence, une forte colonne de troupes françaises et de troupes turques devait, dans les premiers jours du mois d'octobre, marcher sur Der-el-Kamar et parcourir tout le Liban pour punir es Druses. Nous donnons ce dernier détail d'après les journaux et sous toutes réserves, mais nous ferons remarquer qu'il n'est pas improbable. Toutes les correspondances de Syrie constatent que les Druses, au nombre de 20 à 25,000 hommes se retranchent dans la montagne où ils paraissent décidés à combattre. doin.

1

Beau

Hâtons-nous de le dire : tous les cœurs n'ont pas été sans pitié. Au sein même de cette nation infidèle et des débordements de fureur par lesquels elle s'est à jamais dé honorée, il s'est trouvé des âmes généreuses qui, nonseulement n'ont pas prêté la main à leurs coreligionnaires, mais qui se sont courageusement prononcées contre leurs excès; qui ont pris les chrétiens sous leur protection et en ont arraché un grand nombre au trépas, en les abritant sous leur toit, en les nourrissant de leurs propres subsistances.

Un de ses plus nobles cœurs, celui dont l'histoire redira le nom avec le plus d'honneur, est l'héroïque Abd-el-Kader qui combattit autrefois contre nous en Afrique, et dont le courage et l'habileté y tinrent longtemps en échec notre invincible armée.

L'action de la justice, quelque sévère qu'elle soit envers les assassins, ne saurait réparer tout le mal souffert par leurs victimes. Elle ne rappellera pas les morts de leurs tombes : elle ne restituera point aux veuves et aux orphelins leurs époux et leurs pères. Elle ne tarira point les larmes de ceux qui ont survécu. Elle ne cicatrisera pas leurs blessures. Elle ne leur rendra point leurs habitations dévorées par les flammes. Elle ne relèvera pas les ruines de tant de couvents et de monastères, de tant de cendres.

Le même journal donne les nouvelles sui-maisons religieuses dévastées et réduites en vantes de Chine:

Les dernières nouvelles de Shanghaï, arrivées servée à la charité. La charité n'y faillira pas, La réparation de ces maux est l'œuvre répar la voie anglaise, sort du 2 août. Elles annon- et la France, toujours semblable à elle-même, cent que les troupes alliées avaient commencé le 26 juillet les opérations contre les ouvrages toujours aux avant-postes sur la voie des déde Pei-Ho. Les alliés se sont établis à Peh-Ti.ang-vouements et des sacrifices, quand il est quesHo, sur la droite de ses ouvrages, qui vont être tion de quelque grande détresse, s'est déjà pris à revers. Le prochain courrier nous appor- mise en devoir de justifier sur ce point sa belle tera sans doute l'annonce d'un nouveau succès renommée. des troupes françaises. Du reste, la situation de notre corps expéditionnaire en Chine continue à être excellente. Baudouin.

Mgr l'évêque d'Ajaccio a publié à la date du 29 acût une circulaire en faveur des chrétiens de Syrie. En voici quelques extraits:

Le Souverain-Pontife, oubliant ses propres nécessités, et s'élevant au-dessus des épreuves dans lesquelles sa grande âme est comme submergée, s'est hâté à son tour d'apporter le baume de la consolation à tant de plaies saiIgnantes, par des paroles empreintes de cette suave onction qui déborde, pour ainsi dire, de son cœur paternel. Ses exhortations n'ont pas été sans fruits, non moins que son exemple.

Sur le modèle du Père commun des fidèles, On porte à plus de dix-huit mille les victi-tous les premiers pasteurs des diocèses, obéismes qui ont succombé à Damas, à Beyrouth, sant à l'élan de leur charité, ont adressé à dans une multitude de villes et villages du Li- leurs ouailles, par l'entremise de leur clergé, ban dépeuplés, pillés et saccagés. les invitations les plus pathétiques et les plus

On a beau remonter aux temps les plus bar-pressantes, pour les engager à secourir leurs bares, on n'y trouve point d'exemple d'un freres, et les souscriptions et les quêtes se sont tel brigandage, qui fait honte au siècle où nous multipliées de tous côtés pour répondre à leur vivons, et qu'on ne peut s'expliquer que appel. comme un accès de frénésie de la part d'un peuple qu'anima de tout temps une baine a

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